De la presse people au populaire médiatique (original) (raw)
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Multitudes, 2015
Association Multitudes | « Multitudes » 2015/4 n° 61 | pages 45 à 58 ISSN 0292-0107 ISBN 9782354800789 Article disponible en ligne à Distribution électronique Cairn.info pour Association Multitudes. © Association Multitudes. Tous droits réservés pour tous pays.
Du pouvoir des médias à l'éclatement de la scène publique
Le Débat, 2006
Le « quatrième pouvoir » supposé exercer un contre-pouvoir aurait-il outrepassé son rôle Serait-il devenu, au fil du temps, le juge suprême du politique, formulant la sanction et exerça l'application de la peine ? Signe des temps, France Culture nous offre désormais une intéressant émission intitulée, tout simplement, « Le premier pouvoir ». Depuis plus de vingt ans, en effet, montée en puissance des médias, et singulièrement de la télévision, semble inexorable, au poi de modifier l'écosystème de la démocratie. C'est ce que nous disent une certaine « médiologie et les médias eux-mêmes, fascinés par leur prétendue influence. C'est ce que répètent beauco d'hommes politiques pour mieux justifier leur impuissance ou leurs lâchetés. C'est ce q dénonce une critique de gauche radicale, prompte à tirer un trait d'égalité entre force de frap médiatique et domination idéologique. Pourtant, la thèse est-elle si certaine ? Ou, pl exactement, n'est-elle pas obsolète ? L'histoire des médias nous apprend en effet que les rapports entre médias et société n'o cessé de se modifier. Les évolutions de la société (individualisme, consumérisme, délitement lien social, mondialisation, etc.) et les transformations de la démocratie (rôle de l'Ét affaiblissement de la politique et des politiques, crise de la représentation, effacement d partis, etc.) ne restent pas sans effet sur la place et le rôle des organes d'information. L'analy des médias a trop souvent tendance à ne s'intéresser qu'à leur mécanique interne développement, indépendamment de leur environnement. Au fond, elle présuppose le pouvoir d médias, se contentant d'en rechercher la nature et les effets. Régis Debray a raison de moqu ceux qui veulent créer un « homo mass-mediaticus sans attaches historiques et sociales ». Il ne s'agit pas ici de reprendre dans ses détails l'histoire des médias (Jean-Noël Jeanneney, p exemple, l'a très bien fait), mais de rappeler qu'elle n'est pas linéaire, ni surtout indépendante d la société qui les entoure : la place et le rôle des moyens d'information dans les sociét européennes ont beaucoup évolué en fonction des techniques, mais aussi du contexte. Si l'on a p parler d'un « âge d'or » de la presse avant la guerre de 1914-1918, les médias modernes prennent vraiment leur essor qu'après la Grande Guerre. L'entre-deux-guerres voit le triomp des médias de masse et de propagande, politisés et souvent violents, dont le pouvoir de nuisan est certain. À l'inverse, et paradoxalement, la consolidation d'une presse d'opinion et l'émergence la télévision, encore sous influence gouvernementale, après la Seconde Guerre mondiale, ouvren une séquence au cours de laquelle la politique paraît assujettir les médias. Ce n'est qu'à la fin de années 1960 et au cours des années 1970, quand la presse « de référence » prend le pas sur presse « partidaire » et quand la télévision s'installe dans tous les foyers, que sonne l'heure d'un certaine émancipation à l'égard du pouvoir. Il faut souligner ici-même si cela relève l'évidence-que la presse de parti disparaît, non par la volonté des journalistes, mais av l'affaiblissement des partis politiques et l'épuisement progressif du militantisme de masse. Le pouvoir grandissant des médias sur la scène publique va se manifester alors de de manières. D'une part, la puissance de la télévision comme vecteur de l'information et du déb démocratique modèle durablement le mode de production de la politique. La figure de l'orateur du visionnaire doit faire progressivement place à celle de l'acteur et du pragmatique. D'aut
Culture populaire et littératie médiatique multimodale
Québec français, 2012
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Article Monique Lebrun Québec français, n° 166, 2012, p. 40-41. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : http://id.erudit.org/iderudit/67264ac Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 26 décembre 2013 08:28 « Culture populaire et littératie médiatique multimodale »
Des Stars à l’information people La peopolisation et la politique
Dans un contexte de recherche qui se penche aujourd'hui (au niveau global) sur la tabloidisation de la presse, l'hybridation des genres, la Celebrity Politics ,moins dans la recherche francophone et davantage dans celle anglophone, il est temps de rendre à César ce qui est à César ,autrement dit à bien marquer la contribution d'Edgar Morin par les deux pierres fondatrices Les Stars et L'esprit du temps à la constitution d'un domaine de recherche :l'information people ou la peopolisation du politique (cf. les numéros thématiques de Hermès 42 /2005 Le Temps des Médias 10 /2008,Communication 27/2009 etc.). La notion de peopolisation politique s'est en effet forgée au cours des années 2000 par un empilement de significations successives. A l'approche de l'élection présidentielle française de 2002 elle commence par désigner l'investissement des médias people par les responsables politiques et leur entourage. A partir de 2003 elle exprime aussi l'alignement de l'ensemble des médias sur les formes et les contenus de la presse people. Enfin, à compter de l'année 2005 le terme englobe non seulement les rapprochements bilatéraux entre responsables politiques et personnalités du sport ou du show biz mais en outre dévoilement de la vie privée des élus sans leur accord, selon des processus de scandalisation.(Jamil Dakhlia et Marie Lherault, 2008 :1).
Comment les médias grand public alimentent-ils le populisme de droite
Argumentum. Journal of the Seminar of Discursive Logic, Argumentation Theory and Rhetoric, 2019
The vertiginous rise of right-wing populism, especially in its “nationalist, xenophobic and conservative form”, and some “racist, anti-Semitic, homophobic and sexist” drifts associated with this phenomenon – whether real or perceived as such – make the mainstream media play a double role. On the one hand, the mainstream media reflect the struggle for political hegemony between different vested interests; on the other hand, they engage in the fight against right-wing populism blasting both right-wing populist candidates and their voters or supporters. Many mainstream journalists ask citizens to realize a “sanitary cordon”, a “wall” or a “republican front” to block far-right populism and preserve liberal democracy. Moreover, they urge people to be wary of all attempts to “dediabolize” or “normalize” some tokens of right-wing populism. The main idea of this article is that right-wing populism is more harmless than is generally believed and, if excessive, negative media coverage doesn’t baffle but feed it. Populism is essentially a latent side effect of liberal democracy. Populism rises and becomes obtrusive only if a significant part of society perceives a regime of illiberal majoritarianism instead of one of liberal democracy. Right-wing populists are chiefly frustrated “ci-devants” who feel dispossessed of their past, identity, properties, qualities, privileges or titles. Inasmuch as the causes of collective frustration are many and varied (e.g. the real or just perceived corruption of the elites, the “system”, the deep state, the relocation of jobs, immigration, national sovereignty, national identity, communitarianism, radical Islamism, the status of some traditional institutions, some chapters of official history, etc.), there will always be right-wing populists, whether they are self-declared or covert. By adopting David G. Hackett’s thesis that the media are “agents of hegemony”, we applied the critical analysis of discourse to a set of 346 media articles in order to reveal the discursive sources of power, domination, inequality and partiality. The articles appeared in The New York Times and Le Monde during the period 2016-2017, at the time when the presidential elections took place in the United States and France. The articles were selected according to the occurrence of the keywords “Donald Trump” – “populism” and “Marine Le Pen” – “populisme” within the titles. The analysis of these articles reveals a divisive discursive structure that correspond to a real political cleavage in society. It is true that populism presents a “Manichean outlook”, in which there are only friends and foes” and no compromise is possible. It is also true that mainstream media reinforce this Manichean perspective on society and make populists feel marginalized and politically disempowered. The mainstream media may appease right-wing populism if they treat its followers as legitimate and equal political actors. For this, they have to give up the narrative structures that underscore insurmountable divergences and irreconcilable interests. In a liberal democracy, mass media should chiefly play the role of mediator. They may not aim to defeat or re-educate certain categories of citizens just because they advocate “wrong” political solutions.
L'opinion publique et ses élites
2013
Dans sa Critique de l'opinion publique, parue en 1922 et recemment traduite en francais, F. Tonnies analyse l'emergence dans les societes modernes de (...)
Interférences littéraires/Literaire interferenties, 2011
L'intitulé « presse et littérature », d'usage si fréquent aujourd'hui, suggère que nous aurions à faire à deux objets culturels distincts, liés sur le mode de la concurrence, de la complémentarité, voire de l'influence mutuelle. Or, si l'on admet que la littérature recouvre, pour chaque époque, l'ensemble des textes qui ne sont pas d'usage professionnel ni pratique et qui sont mis en libre circulation dans l'espace public, on doit conclure que la communication médiatique, telle qu'elle se met en place à partir du XIX e siècle, n'est qu'une forme rationalisée et standardisée de la communication littéraire, requise par la complexification des sociétés issues de la révolution industrielle. Le présent article vise à définir et à circonscrire ce qu'il convient de désigner comme une littérature médiatique, par opposition à la littérature prémédiatique de l'Ancien Régime. Quant à la littérature légitime, qui se tient à l'écart de la presse moderne, elle en est beaucoup moins éloignée qu'il n'y paraît, puisqu'elle n'est culturellement viable que grâce à l'image diffractée que lui renvoie ce monde qu'elle rejette. La dernière partie de l'article est consacrée au diptyque que constitue la littérature médiatique et cette littérature médiatisée, à sa description et à l'esquisse de son histoire, jusqu'aux développements nouveaux que laisse attendre la révolution du numérique.