Aspects diagnostiques et thérapeutiques des tumeurs stromales digestives (original) (raw)
Introduction Les tumeurs stromales (GIST pour gastrointestinal stromal tumors) sont les tumeurs conjonctives les plus fréquentes du tube digestif. Elles s’intègrent désormais dans un cadre nosologique précis défini par la positivité au CD117 en immunohistochimie. Nous rapportons et analysons une série de 17 GIST opérées à la Clinique chirurgicale « A » (Rabat, Maroc) entre mars 1999 et mars 2005. Matériel et méthodes Nous avons inclus rétrospectivement les GIST confirmées à l’examen histologique ayant comporté obligatoirement une étude immunohistochimique. Les données démographiques, cliniques, histologiques et thérapeutiques des patients ont été analysées. Résultats Nous avons colligé 17 cas de GIST, 8 hommes et 9 femmes. L’âge moyen était de 57 ans (extrêmes: 20–75 ans). Les localisations tumorales étaient l’estomac (n = 12) et l’intestin grêle (n = 3) puis l’œsophage (n = 1) et le rectum (n = 1). Chez 16 patients, le traitement à visée curative a consisté en une résection chirurgicale de première intention, adaptée à la localisation tumorale, sans curage ganglionnaire systématique, avec une métastasectomie hépatique dans un cas. La tumeur a été jugée inextirpable à l’exploration chirurgicale chez une patiente. La résection tumorale a été réalisée par voie cœlioscopique dans un cas. La mortalité opératoire était nulle. Les suites opératoires immédiates étaient simples à l’exception d’une éviscération libre traitée au onzième jour postopératoire. Le délai moyen de suivi était de 9 mois (extrêmes : 1–40 mois). Huit patients étaient vivants sans récidive. Une patiente ayant développé, après 8 mois des métastases hépatiques et péritonéales a été traitée par imatinib avec une régression des lésions. Un patient en récidive locale (œsophage) est décédé après 17 mois de survie globale. Sept patients ont été perdus de vue dont un ayant développé des métastases hépatiques. Conclusion Le potentiel évolutif de ces tumeurs reste difficile à évaluer, faute de critères histopronostiques fiables. Le devenir au long cours de nos patients opérés pour GIST doit faire l’objet d’une évaluation rapprochée et régulière en vue d’un dépistage précoce des récidives et pour établir dans un cadre prospectif les facteurs prédictifs de récidive. La chirurgie large et complète reste, dans les régions du monde où l’imatinib ne peut être distribué, la seule arme thérapeutique efficace. Methods we have retrospectively included GIST confirmed by histopathological and immunohistochemical examination. Demographic, clinical, pathological and treatment data were analysed. Results seventeen patients with GIST were operated: 8 men and 9 women. The mean age was 57 years (20–75). Tumours were located in the stomach (n = 12), small intestine (n = 3), oesophagus (n = 1) and rectum (n = 1). Sixteen patients underwent a curative resection adapted to the location, without systematic lymphadenectomy. A patient underwent a hepatic metastasectomy. Resection was not possible in one patient. The mean follow-up was 9 months (1–40). Eight patients were living without recurrence. A patient who had developed liver and peritoneum metastasis was treated by imatinib with good result. A patient operated for oesophagus GIST developed a local recurrence and died 17 months after operation. Seven patients were not followed up, one with liver metastasis. Conclusion GIST evolution is hard to predict. Close follow-up of our patients would help us to identify and treat recurrence earlier and determine local patterns of tumour recurrence. Complete and wide surgical resection remains the only efficient treatment in regions where imatinib is not available.