Canons croisés ou canons conflictuels?. Les textes dramatiques lus d'ailleurs (original) (raw)

Les relations littéraires au-delà des oppositions binaires : national et international, traduit et non traduit

TTR : traduction, terminologie, rédaction, 2000

Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Les relations littéraires au-delà des oppositions binaires : national et international, traduit et non traduit » Reine Meylaerts TTR : traduction, terminologie, rédaction, vol. 22, n° 2, 2009, p. 93-117. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/044825ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 3 August 2016 10:58 Littérature comparée et traductologie / Comparative Literature and Translation Les relations littéraires au-delà des oppositions binaires : national et international, traduit et non traduit Reine Meylaerts

Condition de l’auteur dramatique dans l’espace théâtral contemporain : des textes en trop ?

L’Annuaire théâtral: Revue québécoise d’études théâtrales, 2011

À qui s’adresse l’auteur dramatique québécois? Et quelle est la portée de cette adresse? L’auteur, en mode essai, pose ces questions, à la lumière d’une pratique et d’un milieu en pleine transformation où l’auteur perd de son autorité et où il doit peut-être repenser son rapport avec l’objet de création.

Métaphore et traductologie ou savoir déchiffrer la peinture des autres mondes

Acta Iassyensia Comparationis: Alte lumi/Other worlds/Autres mondes, 2010

When the metaphoric expression becomes text, the translator needs to preserve the freshness of the foreign language and to reveal the unknown universe of the source culture. Translation becomes more difficult when the extended metaphor has cultural implications. A particular case of extended metaphor is the parable. Whereas translating metaphors supposes lexical competences, translating parables also implies narrative and transcultural competences. In case of the anamorphosis, the metaphor extends itself at the level of the whole literary text, becoming its reason of being. When the metaphoric expression is extended at the phrase or textual level, the translator’s capacity to depict “the other world” becomes crucial.

« La vie est ailleurs. » Sur les mythes littéraires de l’Europe centrale

Europe: Literary Liminalities, 2021

The experience of “transfrontality”, in the concrete and figurative sense of the word, is always strongly dominant in a region where ethnic and national borders have always been separated, in an area where, throughout its history, but especially in the 20th century, in re- and re-emerging units, individual, community, or national identities had to be conceived according to new and new points of reference. The meaning of the concept of Central Europe is very variable, its use is diverse; there are several interpretations of the region based on geographical, political and cultural aspects. It is an indisputable fact that Central Europe today is a literary concept rather than an economic, political and spiritual reality, a concept that is kept alive by writers such as Milosz from Poland, Kundera from the Czech Republic, Miklós Mészöly from Hungary. In my study I compare two literary works, Danubio (Danube) by Claudio Magris and Hahn-Hahn grófnö pillantása (The Glance of Countess Hahn-H...

Lectures en contrepoint. Caricatures et contextes d'interprétations

Cet essai discute les expériences issues d’une étude transnationale de la controverse autour des caricatures de Mahomet et leurs répercussions. L’approche proposée s’inspire du concept de « lecture en contrepoint » d’Edward Said. Un aspect important des lectures en contrepoint, à notre époque, tient au fait que le développement de l’environnement médiatique pendant les vingt dernières années a accentué la porosité des sphères publiques nationales. Ainsi, les images qui visaient à l’origine un public local au sein duquel les lecteurs comprennent et commentent certaines expressions sur la base d’un contexte social et culturel particulier se trouvent prises dans des lieux dépourvus de ce type de savoirs contextuels. Ces « décontextualisations » peuvent inspirer des lectures et des actions très différentes. Ce développement de l’environnement médiatique génère et demande aux intellectuels une littératie transnationale : la capacité de lire également des textes et des images à distance avec le regard d’autrui, et ce afin de comprendre les raisons qui expliquent toute une variété de lectures. Mots-clés : lectures en contrepoint, caricatures, libre expression,

Fiction, pluralité des mondes et interprétation

La sociologie de la littérature s'est donné pour vocation jusqu'ici de rapporter la fiction à la réalité sociale. C'est là que le problème commence, car les sociologues n'ont jamais pu se mettre d'accord sur la nature de cette réalité. Les pages qui suivent reprennent l'idée que l'univers humain est un composé de plusieurs mondes distincts, dont le monde de la fiction. L'hypothèse suivie est que ces mondes se sont construits en parallèle et non pas en dérivation d'un monde de base. Chacun de ces mondes peut traiter des autres dans son registre propre. Interpréter une action, un acteur, un événement consiste à les mettre en relation avec d'autres actions, acteurs et événements des autres mondes… et aussi du même monde. Cette pluralité des mondes symboliques repose sur la représentation, fondatrice de l'action. Le réel relationnel, pas ou peu réversible, procède du virtuel, réversible à volonté. La fiction, royaume des métamorphoses, pousse la tension de l'irréversible et du réversible à son comble pour mieux nous séduire, nous émouvoir, nous faire réfléchir, pour explorer des voies anciennes et nouvelles, dominantes ou marginales. Elle n'existe qu'à travers la lecture, c'est-à-dire l'entrée dans un monde fictionnel, sa reconstitution et son interprétation. Ces quelques pages explorent l'intérêt d'un croisement entre la pluralité des mondes et l'interprétation ordinaire des récits. En sociologie, nous sommes passés d'une période où les grands systèmes théoriques dominaient la scène à une autre, marquée principalement par la fragmentation de la recherche et la pluralité des modèles. Les macrothéories ont souvent élu une sphère d'activité en position dominante: économie, pouvoir, religion, valeurs et normes, etc. La société semblait alors se laisser appréhender comme un tout relativement cohérent, qui pouvait être pensé à partir d'un foyer central. Les marxistes ont beaucoup donné dans ce style, caractérisé par le fameux «en dernière analyse…». On se souviendra sans vraiment de nostalgie de certaines affirmations de Lucien Goldman, pourtant un des chercheurs les plus «soft» et les plus inventifs de cette tendance. Dans

Lectures croisées du "Gascon extravagant"

Dossiers du Grihl, 2007

Actes de la table ronde coordonnée par Laurence Giavarini et Jean-Pierre Cavaillé, en marge du séminaire CRH-Grihl "Secret et tromperie à l'époque moderne", organisée à Paris, à l'EHESS, le 13 juin 2005. Table des matières : https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/325 Successivement attribué à Louis Moreau du Bail et à Onésime de Claireville, ce roman comique, paru sans nom d'auteur en 1637, reste très mal connu de la critique(1). Par un matin de printemps, qui n'est pas sans évoquer d'entrée de jeu La Première Journée de Théophile, le narrateur ne sait où donner de la tête : une jeune femme, « tout éperdue », écume et pousse des « hurlements épouvantables » ; un cavalier ridicule, dans un gascon impeccable, joue le rôle du capitan de comédie et fait mille extravagances ; un vieil « ermite » entreprend d'exorciser la « fille » qu'il déclare possédée, sous les sarcasmes du gascon, qui n'y voit que « fadaises ». Mieux, cet extravagant raisonnable invite le narrateur, tout plein de perplexité, à ne « point [se] laisser persuader par la rhétorique de l'ermite », car, ajoute-t-il, « jamais nous ne devons appuyer de jugement que dans une infaillible connaissance de la chose qu'on propose ». 1637 est l'année de la parution du Discours de la méthode, et sans aucun doute cette phrase pourrait en être tirée. La préface avertit que le livre se propose de « joindre l'utile au délectable ». S'il se nomme Gascon , c'est « pour se moquer de tous ceux qui se mêlent de contrefaire les Gascons ». Plus, cet extravagant est en fait « philosophe moral », et l'auteur a voulu lui donner « avantage de parler librement de tout, pour ce qu'on dit que tout est permis aux fous » : « L'homme le plus arrogant, renchérit un poème liminaire,/ Confesse franchement qu'en matière de feintes/ Il est sage parfait qui fait l'extravagant ». Même si, à plusieurs reprises, le narrateur fait lui-même semblant de se rendre aux raisons de l'ermite, qui prêche régulièrement contre le « libertinage » de ce vrai faux extravagant, la « franchise » ou « liberté » de parole est dans ce texte, proprement programmatique. Elle touche d'abord, par la bouche du gascon, à cette question brûlante de religion, qui court tout au long du livre : la croyance en la possession, aux visions, aux exorcismes… en ces années où le bûcher d'Urbain Grandier fume encore. Mais elle investit tout autant, au fil de la narration de ses « aventures » par le gascon, l'ensemble du monde social que permet de traverser la fiction picaresque de l'escroc positif : jeunes bourgeois fats et prétentieux, prévôts, sergents et gardiens de prison corrompus, curés entremetteur ou pouilleux, un fermier général inique et son sous-fermier qui ne vaut guère mieux… la liberté satirique règle à chacun son compte, avec amusement mais sans méchanceté, et l'une des particularités du récit est du reste le renversement toujours possible du jugement éthique, son instabilité ; ainsi, lorsque un exemple de perfidie féminine consommée se retourne tout à coup en une apologie inconditionnelle des femmes. C'est d'une manière similaire que sont renversés les préjugés convenus sur les protestants ou sur les gascons, rétablis dans leur dignité bafouée… Ce jeu critique sur la doxa , associé à la satire morale, est inséparable d'un travail sur les registres de langues et les genres du discours, exploités et parodiés, tournés en ridicule, mais aussi susceptibles d'être utilisés par le personnage du gascon pour faire montre de son savoir et de son bel esprit : poésie amoureuse, nouvelle galante, parler Phoebus, galimatias scolastique, rodomontades gasconnes, entretien pointu, etc. Il y aussi le prêche apologétique du curé, la vision allégorique de la possédée, le latin de cuisine du prêtre crotté, etc. De sorte que le texte paraît composé pour une part importante de pièces rapportées qui forment un ensemble linguistique délibérément hétérogène, pluriel et chamarré… La liberté de parole et le jeu avec les registres de langue dessinent en filigrane une esthétique de la satire (aux deux sens de la critique des mœurs et de la pluralité des styles et des objets) et une éthique de la « franchise » (qui n'exclue certes pas feinte et dissimulation), autorisée par l' « extravagance », où se retrouve l'essentiel de la tradition du roman comique depuis le Francion . Ces deux niveaux - l'esthétique et l'éthique de « l'extravagance » (feinte) - méritent d'être pris en compte simultanément, car il existe sans aucun doute un lien fort entre la satire des mœurs (on ne peut moins rigoriste) et la critique rationaliste des croyances superstitieuses, la saturation parodique des styles de discours et la description foisonnante de certains aspects de la civilisation matérielle (vêtements, intérieur d'une prison, etc.). C'est en fait cette hypothèse de « l'extravagance », comme moteur « comique » et « satirique » permettant le développement cohérent de ces dimensions apparemment hétérogènes du texte que nous souhaitons mettre à l'épreuve de la discussion à l'occasion de cette table ronde, et que nous proposons plus particulièrement à l'attention des intervenants. D'où les trois perspectives de travail suivantes, qui doivent être comprises comme des sollicitations et peuvent chacune donner lieu à deux interventions conçues de manière complémentaire ou contradictoire, par « binôme » - de manière à organiser trois moments de discussion : • le ou les rapports que l'on peut établir entre satire (critique) et satura (compilation de formes et de styles). • l'articulation monde social / monde moral envisagée à partir des questions d'énonciation et de point de vue. • le jeu des feintes, superstitions, fictions - tout ce qui mobilise le discours de la croyance.