Médiation décolonisée : contre-espaces et perspectives - AL MOUTAWASSIT (original) (raw)

Médiation et post-modernité

Négociations, 2006

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Médias et décolonisations en Afrique francophone

2021

Cet extrait du discours de Modibo Keita, prononcé le 4 septembre 1957 lors de l’inauguration de Radio-Bamako témoigne combien la radio2, et plus largement les médias, furent considérés comme un enjeu de taille dans la période des décolonisations et de la première décennie des indépendances sur le continent africain. Trois ans plus tard, en 1960, le service fédéral de l’Information et de la Radiodiffusion de la Fédération du Mali rapportait : « Par la presse écrite et par la presse parlée, nous avons donné à lire et à entendre à nos populations. L’action d’information entreprise ne serait complète si nous n’arrivions à donner en même temps qu’à lire et à entendre, à voir3 ». Le service du nouvel État incitait ainsi à développer les services photographique et cinématographique de l’institution. Des lendemains de la Seconde Guerre mondiale aux indépendances, la presse, la radio, la photographie et le cinéma auxquels viendront bientôt s’ajouter la télévision s’ancrent sur le continent. ...

Médiation/s : un avatar du régime de la communication ?

Les Enjeux de l'information et de la communication, 2010

portent sur les pratiques musicales, artistiques et culturelles au regard des nouvelles technologies et des processus de mondialisation. Il est l'auteur d'une thèse portant sur les musiques diffusées dans les lieux publics, et d'un ouvrage consacré à la mythologie de l'iPod (iPod. A l'écoute du temps présent, Ed. Cavalier Bleu, 2010). Plan Plan Plan Plan Introduction Dire la médiation L'importance des médiateurs Des dispositifs pour une mise en réseau La médiation soluble dans la communication ? La médiation et ses paradoxes La médiation : un concept pour penser le social ? Pérennisation ou changement social ? Références bibliographiques Résumé Dans cet article, nous considérons la médiation comme symptôme de notre société contemporaine. Les gouvernements, les médias, les responsables d'entreprises autant que les professionnels de la culture ou de l'éducation et de la recherche s'y réfèrent autant qu'ils y ont recours dans leurs activités quotidiennes. Son usage généralisé témoigne, en ce début du XXIe siècle de la construction réelle et/ou symbolique d'une société en réseau, d'une société « commutative ». Après avoir analysé les discours qui l'institutionnalisent et la légitiment, nous proposons de nous demander si le recours à la médiation n'est qu'un outil au service des stratégies de communication ou si elle s'en démarque. Le plus souvent portée sur l'objet, la relation, le dispositif, la référence à la médiation, toujours plurielle, efface progressivement les dimensions politiques et idéologiques qu'elle sous-tend. Dès lors, nous nous demanderons si la médiation n'est pas un instrument de pouvoir masquant ses ambitions politiques, économiques et culturelles derrière la façade de la relation et du lien possiblement retrouvé. Et par conséquent, nous questionnerons sa contribution à la pérennisation de l'organisation sociale en place ou au contraire à des modalités alternatives, à d'autres formes de participations citoyennes.

Médiation et médiatisation : entretien avec Daniel Peraya

Médiations et médiatisations, 2018

Comment, dans le cadre de ces définitions, analyser les formes de communication humaine, comprises comme les interactions interpersonnelles, selon qu'elles se déroulent dans un contexte « naturel » ou dans un environnement médiatisé (CMO, salle virtuelle, forum, visioconférence, etc.) ? Une remarque au passage, le terme de communication naturelle peut être discutable, mais il désigne pour moi une communication directe, qui n'implique donc aucun dispositif technique de communication : elle utilise notre langage verbal, notre voix et ses inflexions-la prosodie, la gestuelle, les postures et les mimiques, etc. La communication naturelle s'oppose donc à la communication médiatisée. Pour revenir à ma question posée ci-dessus, elle peut être formulée en ces termes : comment modéliser la communication humaine médiatisée, comment articuler les effets des interactions interpersonnelles ainsi que ceux du dispositif technologique sur les formes mêmes de la communication ? On sait en effet que la « médiation technologique » peut avoir un effet sur les formes de médiation humaine, qui ont lieu dans un tel environnement. Le mail semble avoir imposé un style de langage « parlé-écrit », tandis que l'on n'hésite pas à parler aujourd'hui de la « novlangue SMS » et de son orthographe que stigmatisent de nombreux enseignants.

Notice "Médiation" (avec Frédéric Gabriel, Alain Rauwel et Dominique Iogna-Prat)

Frédéric Gabriel, Dominique Iogna-Prat, Alain Rauwel (dir.), Dictionnaire critique de l'Église. Notions et débats de sciences sociales, Paris, PUF, 2023

Rainure 8mm L'Église ? Mais quelle Église ? C'est pour examiner la polysémie d'une notion pleine d'ambiguïtés qu'a été conçu ce Dictionnaire critique de l'Église. Il se veut un outil d'analyse des communautés ecclésiales comme espaces de réflexion sur les fondements du social. Organisé autour de quelque quatre-vingts concepts propres au christianisme autant qu'empruntés aux sciences sociales, il propose d'aborder les « questions d'Église » sous la forme de véritables essais. La plupart des entrées ont été rédigées à plusieurs mains, afin de faire entendre une grande diversité d'approches, dans le temps et l'espace aussi bien que dans les méthodes. Les concepteurs de l'ouvrage ont ainsi recherché l'équilibre entre un état des questions distancié et un point de vue critique assumé, loin de toute revendication confessionnelle, mais en tenant compte des tiraillements polémiques entre différentes traditions. Ce faisant, ils se situent dans une veine bien identifiée : celle des sciences sociales du religieux à la française, telles qu'elles se sont développées depuis la fin du xix e siècle et dont l'adjectif « critique » résume l'objectif. La bibliographie raisonnée qui clôt l'ouvrage permet au lecteur de poursuivre à son aise sur ce chemin critique. Frédéric Gabriel est directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (École normale supérieure de Lyon). Dominique Iogna-Prat est directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique et directeur d'études émérite à l'École des hautes études en sciences sociales, Centre d'études en sciences sociales du religieux. Alain Rauwel est membre du Centre d'études en sciences sociales du religieux (École des hautes études en sciences sociales) et professeur agrégé d'histoire à l'université de Bourgogne (Dijon).

Le défi de la médiation au 21e siècle : L’expertise de Pierre Hazan

Le défi de la médiation au 21e siècle : L'expertise de Pierre Hazan | 1 À l'ère des bouleversements géopolitiques et des crises mondiales, la médiation s'avère être un outil essentiel pour parvenir à la paix et à la justice. Pierre Hazan, avec son riche parcours allant des Nations Unies à l'Afrique et l'Europe, nous offre un éclairage unique sur les enjeux actuels de la médiation. Dans cet article, nous explorerons ses perspectives sur les défis de la paix, la place cruciale de la justice et le rôle que la Belgique et sa société civile peuvent jouer dans ce vaste échiquier international. La Belgique, située au coeur de l'Europe, a toujours été un carrefour des idées, des cultures et des conflits. Aujourd'hui, alors que le monde est confronté à des défis sans précédent, des figures comme Pierre Hazan jouent un rôle crucial dans la médiation et la recherche de solutions durables aux conflits qui déchirent les nations. Son expertise, forgée dans les zones Le défi de la médiation au 21e siècle : L'expertise de Pierre Hazan | 2 de conflit les plus sensibles, le place au coeur des débats sur la justice, la paix et les dilemmes moraux que doivent affronter les médiateurs. Mais au-delà de l'expertise de M. Hazan, il y a une prise de conscience collective qui s'impose : les questions de paix et de justice sont intrinsèquement liées, et leur résolution nécessite une approche globale et multidimensionnelle. Alors que le monde est en pleine mutation, avec la montée de nouvelles puissances et la remise en question des structures internationales existantes, la Belgique, en tant que membre de la communauté internationale, a un rôle à jouer. La société civile belge, riche de

Moyen-Orient : migrations, démocratisation, médiations

1994

L'impact des rapatriements forcés vers la Jordanie et le Yémen pendant la crise du Golfe Nicholas Van Hear Les circonstances des exodes vers la Jordanie et le Yémen Le profil des rapatriés en Jordanie Le profil des rapatriés au Yémen L'impact des rapatriés en Jordanie L'impact des rapatriés au Yémen Conclusion Partie II. Modernisation sans démocratisation ? Perspectives démocratiques au Machrek Georges Corm La frustration des aspirations à la mise en oeuvre des grands principes démocratiques La canalisation des frustrations démocratiques dans les mouvements religieux Crédibiliser les valeurs démocratiques au Moyen-Orient Des droits de l'homme sans l'espace maghrébin: réflexions critiques Ahmed Benani La démocratie: légitimité et relativité des valeurs politico-culturelles Les retombées politiques des réformes économiques au cours des années 1980 Les médiateurs sociaux dans les processus de démocratisation Les stratégies de résistance à l'ouverture démocratique des régimes autoritaires Élites et démocratie en Iran : une continuité paradoxale Chahrokh Vaziri Mashrûtiat et modernité Rézâ Shah et l'État-nation Mossadegh et la démocratie économique Le Shah Mohammed Reza et la vision développementaliste Les élites dans la révolution khomeiniste Les groupes ethniques et les "nationalités" dans la crise afghane Pierre Centlivres Le règne d'Abdur Rahman et le processus ethnique L'extrême diversité de l'Afghanistan Le tabou du pluralisme Des nationalités à la "soviétique" et le refus islamique Une prise de conscience ambiguë de l'identité nationale Le retour des nationalités Conclusions Les élections législatives du 5 octobre 1992 au koweït : vers un nouveau "compromis social" ? Fatiha Dazi-Héni La campagne électorale Les candidats Les élections primaires chez les bédouins : entre 'asabiyya tribale et nouvelles formes de coalition politique Les courants politiques islamiques Les tendances "laïques" : démocrates et conservateurs D'un modèle de démocrade censitaire à des nouveaux compromis

Le décolonialisme et ses déclinaisons

Possibles, 2019

Malgré le fait que les premières formalisations du vocabulaire décolonial aient eu lieu à l'aube des années 1990 dans les Amériques à l'initiative du groupe multidisciplinaire latino-américain Modernité/ Colonialité, leur transmission au reste du monde aura été relativement lente et limitée, et il aura fallu près de 20 ans pour qu'elles percent dans la francophonie. Cette (ré-)émergence n'est également pas dénuée de discontinuités en ce qu'elle s'est produite au travers du filtre de la traduction (entre l'espagnol, le portugais, le français, l'anglais pour ne mentionner que ces langues-là) et de ré-interprétations successives ancrant le discours et les pratiques décoloniales dans des mouvements et des contextes divers. Par exemple, l'existence d'un décolonialisme rassemblant afro-descendant·e·s, Premiers peuples, métisses, migrant·e·s et (descendant·e·s de) colons ou envahisseur·e·s est indéniable dans les Amériques; mais la présence de pratiques et discours décoloniaux plus hermétiques ou plus axés sur chacune de ces catégories l'est tout autant, et ces (ré-)orientations s'accompagnent donc de différences et de discontinuités. Il ne faut pas non plus ignorer les différences qui voient le jour entre les discours et pratiques décoloniales qui se développent en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Europe et dans les Caraïbes, sous l'influence de contextes et de systèmes politiques, culturels et linguistiques distincts. Malgré la présence de discontinuités, différences ou déclinaisons, il est cependant possible de parler de « décolonialisme » en tant que système de pensées et de pratiques unifié grâce à un dénominateur commun : celui de la « (dé)colonialité ». La colonialité est un « type de pouvoir qui, né du colonialisme moderne, s'applique néanmoins à des domaines autres que juridiques ou politiques » et qui, ayant « survécu au colonialisme […] a prouvé qu'elle était plus profonde et durable que lui » (Hurtado López, 2017 : 43). Elle appellerait ainsi une seconde décolonisation qui viendrait compléter la première (juridique et politique) menée aux XIXe et XXe siècles. C'est cette seconde décolonisation qui est décrite sous le projet de « décolonialité ». On pourrait donc dire, en quelque sorte, que l'objet que constitue le décolonialisme incarne en lui-même l'objectif du « pluriversalisme transmoderne » (inauguré par les membres du groupe Modernité/Colonialité), c'est-à-dire d'une forme d'universalisme qui mette en valeur les « différentes rationalités et universalités existantes niées par la modernité coloniale » (Ali et Dayan-Herzbrun, 2017 : 9) : il rassemble sous un dénominateur commun une pluralité de pratiques, de savoirs et de discours qui s'entrecroisent, dialoguent et s'entre-choquent tout à la fois. Cet article se propose de procéder à l'exercice-cher aux pensées postcoloniales et décoloniales-d'une « provincialisation » (Chakrabarty, 2000), mais appliqué pour une fois au décolonialisme en lui-même. C'est-à-dire de s'intéresser aux continuités, discontinuités et déclinaisons que l'on observe dans le décolonialisme. Ceci répond à l'objectif plus restreint de recentrage sur les formes spécifiques prises par les discours et les pratiques décoloniales en Amérique du Nord, constituée d'une pluralité de territoires non-cédés et colonisés, de langues, de cultures et de systèmes politiques. Ainsi, après un retour sur les distinctions à opérer entre colonialisme, postcolonialisme et colonialité, nous nous pencherons sur les rapports complexes entre décolonialité et décolonisation. Ceci sera fait dans le but d'illustrer comment le décolonialisme nord-américain-notamment marqué par de fortes influences autochtones-renouvelle et re-politise le projet global du « pluriversalisme transmoderne » porté par le décolonialisme. Anticolonial, postcolonial, décolonial Lorsque vient le temps de considérer la multitude d'expériences coloniales, leur pérennité et les discours qui les ont légitimées ou critiquées, un enjeu terminologique émerge rapidement. Il est assez clair que toute pratique ou discours visant à légitimer un processus colonial participe du colonialisme. En revanche, celles et ceux qui refusent une telle légitimité se retrouvent participer soit de l'anticolonialisme, soit de la pensée postcoloniale, ou soit encore de la décolonialité. De manière générale, on peut estimer que les différences entre ces trois appellations tiennent autant de l'ordre du contexte historique que de leurs articulations idéologiques en elles-mêmes.

Médiation interculturelle : une mutuelle interprétation

L'Évolution Psychiatrique, 2014

Reçu le 16 mai 2010 Résumé Quelle que soit l'approche que l'on privilégie-consultation dans la langue et la culture d'origine, consultation transculturelle, médiation, information sur les cultures, interprétariat-l'idée de médiation est au centre de toute approche interculturelle en psychiatrie. Les médiateurs ne réintroduisent pas seulement des façons de faire et des façons d'interpréter propres à certaines cultures, ils permettent de soutenir un indispensable travail d'articulation avec l'environnement social ou familial des patients. Les conditions de leurs interventions reposent à la fois sur leurs compétences à traduire ces usages, et sur celles à se positionner dans de délicates interfaces psychosociales. Ils sont à la fois informateurs sur des cultures que les soignants ignorent, et témoins des sociétés vivantes auxquelles ces cultures se rattachent. Ils représentent en même temps les institutions qui les mandatent, et les intérêts des patients. Leur intervention les appelle à exercer leur art de traduire selon une éthique rigoureuse, dans le soutien de vécus toujours singuliers. Cet art peut volontiers s'adjoindre à des processus thérapeutiques quand ils agissent de concert avec des équipes sachant manier celui de l'interprétation; celui qui ouvre à la multiplicité du sens et à ses appropriations, non celui qui vise à une traduction univoque et fermée. À l'opposé du relativisme ou de l'assimilationnisme, un tel art dispose à la rencontre et au dialogue.