"Enfants Huaca: Sepultures en ollas des enfants nés dans des circonstances speciales selon les extirpateurs d'idolatries andines du XVI ème siècle" (original) (raw)

Huaca Amarilla, un espace funéraire andin unique dédié à l’inhumation de fœtus, de nouveau-nés, de nourrissons et de jeunes enfants du IXe au XVe siècle (Désert de Sechura, Pérou)

Bulletins et mémoires de la société d'anthropologie de Paris, 2022

-Le site de Huaca Amarilla, situé dans le désert de Sechura au nord du Pérou, a livré un ensemble funéraire singulier utilisé entre le IX e et le XV e siècle. Il se compose de 112 individus immatures (70 provenant de contextes funéraires fouillés et 42 de vestiges dispersés) dont l'âge au décès a été estimé entre 24 semaines d'aménorrhées et 7 ans, et d'un seul adulte. La sélection d'une méthode fiable pour estimer l'âge au décès de la population inhumée est au coeur de la réflexion menée sur la relation entre les vivants et les morts afin de documenter la place des jeunes individus dans les sociétés Lambayeque-Sicán, Chimú, puis des Incas. La tradition d'inhumer avec soin des foetus, des nouveau-nés, des nourrissons et des enfants en bas âge autour d'une plateforme à proximité d'une zone domestique pose la question des interactions entre les habitants du site et leurs jeunes défunts durant plusieurs siècles. Mots clés-pratiques funéraires, périnatals, immatures, Pérou, Andes Abstract-The Huaca Amarilla site, in the Sechura Desert in northern Peru, has yielded a singular burial complex from between the 9 th and the 15 th century CE. It comprises 112 immature individuals (70 from excavated funerary contexts and 42 identified from scattered remains) whose estimated ages at death were between 24 weeks of amenorrhea and 7 years, plus a single adult. The selection of a reliable method to estimate the age at death of the buried population is crucial for studies of the relationship between the living and the dead that aim to document the place of young individuals in Lambayeque-Sicán, Chimú and Inca societies. The tradition of carefully burying foetuses, perinatals, infants and children around a platform near a domestic area raises the question of the relationships, over several centuries, of the site's inhabitants with their deceased children.

Petits enfants et usages funéraires dans la société indigène de Gaule du Sud

Dossiers de l'Archéologie, n°356, Mars-avril 2013, p. 42-45., 2013

Les coutumes funéraires du monde indigène du sud de la Gaule, entre le VIIIe et le Ier siècle av. J.-C., reflètent un ensemble cohérent d’attitudes face aux petits enfants, avec une agrégation très progressive à la société, marquant sans doute autant de portes de la vie, et une première éducation dans le monde des femmes, précédant une formation différenciée entre garçons et filles après 7 ans. Et ce modèle culturel apparaît d’autant plus spécifique tout au long de cette période que les colonies grecques qui s’établissent sur le littoral à partir des environs de 600, et singulièrement Massilia (Marseille), montrent d’autres usages funéraires pour cette petite enfance.

Légitimation d’un rituel chamanique andin par un récit historique (Cuzco, Pérou)

2010

Dans La mort d'Atahualpa, œuvre anonyme du XVIe siècle, il est implicitement fait référence aux pratiques chamaniques de l'époque. Aujourd'hui, un extrait de ce texte a une fonction thérapeutique, symbolique et politique pour les chamans qui le colportent. Il légitime le rituel de la mesa au cours duquel le praticien convoque et incorpore les esprits des montagnes et de la terre : il leur donne la parole comme autrefois.

Khuchi vasos (verres cochons) et diablitos (verres diables) Promenade dans l’histoire érotique et pornographique des verres andins

La sexualité en image. Hermann. Paris, 2018

D'anciens verres précolombiens mochicas (côte Nord du Pérou) représentent avec moult détails très réalistes les organes génitaux, seuls ou mis en scène dans diverses positions. Y figurent des fellations, des cunnilingus, des pénétrations anales ou encore des scènes de masturbation, des triolismes avec des divinités, de la zoophilie rituelle et même des relations sexuelles entre des morts/squelettes et des humains. Cet article cherchera à montrer que, comme aux temps des Mochicas, d'actuels récipients mettant en scène des organes génitaux ou les insinuant, dans la région de Cochabamba, dans les Andes boliviennes, suggèrent que le flux d'alcool qu'entraîne leur utilisation, non seulement favorise et stimule la fertilité mais est également un moyen pour mettre en communication les mondes des vivants, des morts et de la nature anthropomorphisée tout en éveillant chez le buveur de nombreux plaisirs sensoriels.

À la decouverte de patrimoines inattendus avec les enfants. Ethnographie collaborative, enseignements theoriques et methodologiques depuis teotihuacan (mexique)

Revista de El Colegio de San Luis, 2019

Descubrir los patrimonios de los niños; volver a pensar el patrimonio y su transmisión; fomentar la etnografía colaborativa con niños. Investigación interdisciplinaria de campo en ciencias sociales con, sobre y para los niños; enfoque en antropología y en arqueología. Distinción patrimonio vivo/muerto; imaginación y re-creación patrimonial por parte de los niños; agencia del niño; visión infantil del patrimonio. L: L: Investigación en contexto escolar (se tiene que ampliar al universo doméstico); I: Repensar la transmisión a partir de la perspectiva de los niños. Perspectiva horizontal, y de abajo por arriba; trabajo colaborativo inter- e intra-generacional; inversión del paradigma centrado en el adulto. Renovación de la perspectiva sobre patrimonio; investigación con niños como agentes, y no como receptor pasivo del patrimonio; compartir el patrimonio.

Jeunesse C., Boulestin B. (2023) – Une étude de cas ethnoarchéologique : le traitement des individus décédés de malemort dans les communautés animistes actuelles de l’île de Sumba (Indonésie). In : Schmitt A., Anstett É. (dir.), Sans sépulture. Oxford : Archaeopress, p. 118-126

De façon paradoxale, alors que le morcellement, la profanation ou l'abandon des dépouilles sont attestés dans de nombreux contextes archéologiques ou historiques, l'absence intentionnelle de rites funéraires n'a pas fait l'objet jusqu'à présent d'études systématiques ou comparatives d'envergure dans le champ des sciences sociales. Et au final, nous en savons donc encore bien peu sur ce qui conduit une société à priver ou dispenser intentionnellement un individu de traitement funéraire. Ainsi, les modalités de la privation de funérailles sont-elles toujours et partout les mêmes ? Ou bien varient-elles selon les contextes sociohistoriques, en étant singulièrement reliées aux situations de crises ? Quels sont les différents enjeux qui président à la privation de traitement funéraire ? Plus généralement et de façon analytique, à partir de quels éléments factuels nous est-il possible d'identifier et de qualifier les situations de privation de rites funéraires ? Pour répondre à ce vaste ensemble de questions, nous avons rassemblé dans ce volume douze contributions d'archéologues, d'anthropologues et d'historiens, fruit d'un travail collectif mené lors de journées d'études qui se sont déroulées en 2021 et 2022 à Montpellier et à Marseille. Ces journées ont initié une dynamique interdisciplinaire et diachronique de réflexion, particulièrement riche et dense, sur la diversité des motivations qui conduisent à la privation intentionnelle de funérailles. Dans leur prolongement, ces douze chapitres invitent également à réfléchir sur le cheminement intellectuel qui permet à partir de données archéologiques, historiques ou ethnographiques, d'attester de l'absence de traitement funéraire, et sur les outils intellectuels et théoriques disponibles pour aborder la question de la privation de funérailles. Aurore Schmitt (CNRS, UMR 5140 ASM, Montpellier) est archéologue et anthropologue. Ses travaux portent sur les pratiques mortuaires du Néolithique et de l'âge du bronze. Elisabeth Anstett (CNRS, UMR 7268 ADES, Marseille) est anthropologue sociale. Ses recherches portent sur les pratiques funéraires dans les contextes contemporains marqués par les violences extrêmes ou les crimes de masse. sur l a di versi té des motivations qui condui sent à l a pri vation i ntentionnel l e de funérai l l es. Dans l eur prol ongement, ces douze chapi tres i nvi tent égal ement à réfléchi r sur l e chemi nement i ntel l ectuel qui permet à partir de données archéol ogi ques, hi stori ques ou ethnographi ques, d' attester de l ' absence de trai tement funérai re, et sur l es outil s i ntel l ectuel s et théori ques di sponi bl es pour aborder l a question de l a pri vation de funérai l l es. Aurore Schmi tt (CNRS, UMR 5140 ASM, Montpel l i er) est archéol ogue et anthropol ogue. Ses travaux portent sur l es pratiques mortuai res du Néol i thi que et de l ' âge du bronze. El i sabeth Anstett (CNRS, UMR 7268 ADES, Marsei l l e) est anthropol ogue soci al e. Ses recherches portent sur l es pratiques funérai res dans l es contextes contemporai ns marqués par l es vi ol ences extrêmes ou l es cri mes de masse.

Une Pietà et une Vierge à l’Enfant allaitant de Luis de Morales (1509-1586) : l’opportunité d’une étude de deux cas atypiques

Technè, 2022

L’étude scientifique et la restauration de deux tableaux de Luis de Morales, menées entre 2017 et 2019 au C2RMF, ont permis de dégager quelques observations inattendues sur la technique de ce peintre. La Pietà de grandes dimensions (121,5 x 96,5 cm), acquise par le Louvre en 1996, était probablement destinée à une église, tandis que la Vierge à l’Enfant allaitant de dimensions moyennes (63,5 x 50 cm), donnée par Charles-Vincent Ocampo à la Ville de Paris en 1931, était destinée à un usage privé. La mise en œuvre de ces panneaux est tout à fait conforme à la technique des artistes espagnols du xvie siècle ; en revanche, leur stratigraphie et leurs choix matériels sont caractéristiques de la démarche créatrice de l’artiste et de son atelier.

Les corps de la mémoire : pratiques mortuaires et pérennité dynastique chez les Incas

Le Funéraire. Mémoire, protocoles, monuments. Delaplace G. et Valentin F., éds., 2015

Dès leurs premiers contacts avec les dirigeants de l’Empire inca, les Espagnols ont consigné leur fascination indignée à l’égard des relations que l’élite indigène entretenait avec ses rois défunts. Leurs écrits font état de pratiques post-mortem qui visaient, d’une part, à la préservation artificielle des corps et, d’autre part, à la conservation de la mémoire des morts à travers la composition de leur récit de vie. Alimentés et divertis quotidiennement, les défunts exerçaient une autorité politique et prenaient part à plusieurs festivités annuelles au cours desquelles leurs exploits étaient contés publiquement. Chacun était également associé à un « double » composé de reliques corporelles amassées de son vivant qui incarnait le défunt lors de certains déplacements. La permanence physique parmi les vivants de ces morts ancestralisés, le caractère divisible de leur corps, et leur mobilité témoignent d’une agentivité médiatisée par la substance corporelle. Ces éléments appellent à une réflexion sur les supports matériels de la mémoire dynastique inca et sur leur inscription spatiale.