Guerriers et négociateurs de paix: les ordres religieux-militaires (original) (raw)
Extrait de : Michel Sot (dir.), Médiation, paix et guerre au Moyen Âge, éd. électronique, Paris, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques), 2012. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques dans le cadre de la publication des actes du 136 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Perpignan en 2011. Les ordres religieux militaires du Moyen Âge, souvent caractérisés par « l'image d'Épinal » des moines-soldats, dédiés au combat, à la prière et à rien d'autre. Cette image a été fortement nuancée par l'historiographie contemporaine. Les auteurs d'aujourd'hui ajoutent à la fonction militaire des ordres, l'assistance, l'accueil et les activités menées dans les domaines économique, social, religieux, artistique et d'autres encore 1 . Il n'empêche que la guerre, menée en Orient, en Afrique du Nord, dans la péninsule Ibérique, dans les pays de la Baltique et ailleurs, fut un élément constant dans la vie des ordres religieux militaires et servit de justification à leur existence 2 . Selon l'idéologie attribuée aux ordres militaires, la guerre était un moyen pour garantir la paix et la sécurité, et l'attaque n'était pas autre chose qu'une opération de défense préventive : pour les papes, les « nouveaux macchabés » et « athlètes du Christ » combattaient afin de défendre la chrétienté 3 . Mais, sur un terrain plus concret, il reste que les ordres eurent à exercer aussi un rôle de pacificateurs, moins connu que leurs activités militaires. C'est le résultat de plusieurs phénomènes, dont le grand prestige dont ils jouissaient, leur caractère d'institutions universelles, et les qualités et relations personnelles de leurs membres.