Territorialisation et circulation des échanges sociaux dans deux sites de la banlieue parisienne (original) (raw)

Mobilités sociales et résidentielles en France. Une approche ethnographique dans deux petites villes aux marges du Bassin parisien

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020

Mobilités sociales et résidentielles en France. Une approche ethnographique dans deux petites villes aux marges du Bassin parisien RÉSUMÉ L'anthropologie de la parenté et des migrations internationales a renouvelé l'analyse des mobilités sociales dans le monde. Ce texte propose de combiner leurs outils, appliqués à l'analyse des mobilités sociales et des migrations internes de longue distance en France, avec ceux de l'histoire économique et de la géographie sociale, pour étudier la décroissance démographique, depuis 2000, de trois « petites villes centres » aux marges du Bassin parisien, et ses effets contrastés sur la population résidente. La première section présentera les histoires économiques et administratives de ces bourgs industriels et ruraux. La deuxième section exposera plusieurs trajectoires de migrants : une récente migration de pauvres dans la ville de Fredonne, qui s'est effondrée démographiquement entre 2005 et 2011 ; une périurbanisation plus ancienne, portée par les classes moyennes et populaires locales autour de Monceau ; dans les deux cas, des migrations de retour et de conquête en fonction des opportunités perçues. La troisième section esquisse une modélisation des processus à l'oeuvre, susceptible d'éclairer les politiques territoriales pour contrer, à l'échelle locale, les éventuels effets destructeurs de la décroissance. MOTS CLÉS ethnographie, parenté, migrations internes de longue distance, petites villes en déclin, politiques territoriales ABSTRACT Anthropology of kinship and migration studies have opened new roads to think worldwide social mobility. This text uses these ethnographic approaches to analyse social mobility and domestic migrations in France, combined with local economic history and spatialised demography. It focuses on three small nearby shrinking cities at the edge of Bassin parisien, and studies the various consequences, on the resident population, of their demographic decline. The first section presents economic and administrative contexts. The second section exposes several trajectories of long and short distance domestic migrants: Poverty migration from and towards Fredonne after its 2005-2011 demographic collapse; Small distance middle-class and workingclass migration around Monceau; In both cases, long distance conquest and return migrations, depending on perceived opportunities. The third section outlines a modelling of ongoing processes, in order to inform territorial policies able to counter the potential destructing effects of local decline.

La division sociale de l'espace milanais. Comparaison avec le cas parisien

2008

À partir d'une reélaboration des données censitaires individuelles de 1991 (les plus récentes actuellement disponibles), cet article propose une analyse de la répartition des différentes catégories socioprofessionnelles dans la métropole milanaise, ainsi qu'une comparaison contrôlée avec les résultats établis précédemment pour le cas parisien. Après une harmonisation franco-italienne des aires géographiques et des catégories en fonction desquelles la ségrégation est analysée, et la présentation des grandes lignes de division sociale de la ville, on procède à l'élaboration d'une typologie des espaces propre à la capitale lombarde, qui permet l'identification des différentes pièces caractéristiques de sa mosaïque socio-spatiale, ainsi que l'analyse fine des contrastes et juxtapositions de celle-ci.

Globalisation et politiques urbaines locales dans la première couronne de la banlieue parisienne: une spécificité communiste?

Depuis les années 1980 et la globalisation de l’économie, les métropoles se sont affirmées comme les nœuds de l’archipel économique mondial (Veltz 2005, Sassen 2001). Les conséquences spatiales de ces évolutions bouleversent les ordonnances et les hiérarchies existantes au sein des agglomérations urbaines. A Paris, la centralité économique se recompose et s’étend hors des limites de la ville-centre (Halbert 2004). Ces recompositions touchent ainsi des villes de la première couronne de la banlieue parisienne, dont un certain nombre ont fait ou font toujours partie de la « ceinture rouge ». La gestion communiste de ces villes, souvent durable (plus de 80 ans à Saint-Denis ou Ivry-sur-Seine) s’est fondée sur un mode de production (l’industrie lourde) et un type social (l’ouvrier qualifié) spécifiques, permettant une boucle vertueuse (Fourcaut 1986). La désindustrialisation massive qui s’installe dans les années 1970 avec la crise économique est à l’origine d’un marasme urbain local – chômage de masse, perte de population, de revenus locaux… C’est dans ce contexte qu’émerge le nouveau modèle productif issu de la globalisation, qui concentre dans les « villes globales » (Sassen 2001) les activités du tertiaire supérieur. Ces villes emploient des salariés qualifiés et aisés tandis que le prolétariat urbain s’incarne dans les services à la personne peu qualifiés. Ce mouvement est difficile à intégrer dans la cosmogonie communiste. Comment, dans ce cadre, accepter le développement économique en y intégrant les populations paupérisées et les idéaux des communes communistes ? Cela suppose un changement de paradigme politique et urbain. Les communes de la première couronne de la banlieue parisienne, incluses dans le mouvement de « débordement du centre » économique (Halbert 2004), sont directement confrontées aux choix de le favoriser et d’en donner ou non une interprétation sociale. Certaines communes (surtout au Sud-ouest de Paris) choisissent les activités de tertiaire supérieur et attirent une population de cadres aisés. Les villes communistes actuelles ont pour certaines d’entre elles un type d’intégration « en ciseau » et font le choix d’accueillir la globalisation en réfrénant les transformations sociales (Saint-Ouen, Saint-Denis, Fontenay-sous-Bois, Ivry-sur-Seine), et pour d’autres sont en transition et plus en retrait face à l’attitude à adopter (Gentilly, Malakoff, Bagnolet). L’objectif de cette communication est d’identifier plus précisément les spécificités des orientations communistes par rapport à d’autres municipalités et leurs incidences sur le développement urbain. Trois communes seront comparées : Ivry-sur-Seine, bastion de la banlieue rouge, entre accueil du tertiaire et refus de la gentrification ; Issy-les-Moulineaux, ancienne ville ouvrière de gauche aujourd’hui ville de cadres et pôle tertiaire ; Pantin, conquise en 2001 aux communistes par le PS, commune en transition qui mène une politique oscillant entre gentrification émergente, accueil du tertiaire et maintien du patrimoine industriel. Il semble que les évolutions de ces communes soient le fruit d’un subtil équilibre entre leurs héritages urbains et architecturaux (grands ensembles, infrastructures…), sociaux et l’action des pouvoirs publics. La marge de manœuvre des pouvoirs locaux existe : quelle est la spécificité des politiques locales communistes face au tourbillon de la métropolisation ?

Au-delà et en deçà du Périphérique. Circulations et représentations territoriales de jeunes habitants de Seine-Saint-Denis dans la métropole parisienne

Métropoles, 2012

Through an intensive ethnographic fieldwork, this paper illustrates how teenagers from the Parisian northern banlieue navigate the Parisian Metropolis. It shows how the use of space - as a territory and as a symbol - is socially constructed and questions the medias perspective cliché of secluded banlieue teenagers who would never leave their relegated housing projects, as well as the depiction of an ‘unintegrated youth’. Observing how and where they go – and do not go - in Paris allows us to understand their ambivalent position in the French society. Questioning how they relate to where they live also highlights the weight of a potent collective territorial stigmata, it also contributes to the ‘ghetto or no ghetto’ French sociological controversy by showing that the word “ghetto” is rejected and bears a highly negative connotation, being used to disqualify the territory of “the others” (the historical ghetto, the fictional ghetto, the American ghetto, the neighbourly ghetto). Finally, the paper addresses an idealtype of the mental and symbolic map of Paris (le Paris quotidien, le Paris poubelle and le blanc Paris) which highlights the power of social, cultural and racial legitimization and domination processes as well as the daily and routinized connections between Paris and the banlieues in which processes of social integration and desire for social mobility are crucial.

Territorialiser les relations société-rivière pour faciliter la gestion commune des cours d'eau urbains: l'exemple de l'agglomération parisienne

The European Water Framework Directive (2000) requires ali actors to achieve ecological restoration of urban streams and therefore to move toward concerted actions. Public actors are facing issues in which they have difficulties to find local actors ready to implement restoration operations but in which they also meet local oppositions to suppress sluices or restore wetlands. Finally, they have asked support from social sciences. This paper presents how the knowledge of the spatial and the historical links between the local inhabitants and their river is necessary to mutual learning and collaborative actions. This link is built by the researchers , based on an analysis of the historical and spatial trajectory of this relation , between local society and their river.

La gestion des conflits de cohabitation des nuits urbaines parisiennes : de la coopération à la communication

2016

Les usages festifs de l’espace urbain, durant le temps libre nocturne, se sont aujourd’hui banalises et massifies. Or, les territoires investis dans les centres-villes denses correspondent a des zones residentielles, ou les riverains ont – en partie - un profil sociodemographique en decalage avec les sortants. Se posent alors des conflits sur les usages temporellement differencies de l’espace urbain, sur le droit a la citadinite nocturne. La communication se base sur une recherche qualitative menee dans le cadre d'une these de doctorat en cours en Urbanisme et amenagement (Universite Paris-Est). Les materiaux utilises proviennent d'entretiens semi-directifs menes avec divers acteurs concernes dans le debat public, de la documentation communiquee a l'occasion de ces debats, de l'observation de reunions publiques, de la participation au Conseil de la nuit parisien et de projets menes avec les acteurs institutionnels.