Méta-analyse des gènes candidats dans le trouble déficit attentionnel avec hyperactivité (TDAH) (original) (raw)
Le trouble déficit attentionnel avec hyperactivité (TDAH) est une affection fréquente chez l'enfant d'âge scolaire. Aux côtés des facteurs environnementaux, une composante génétique a été mise en évidence par différentes méthodes d'épidémiologie génétique. Les études de génétique moléculaire se sont multipliées, à la recherche des gènes de vulnérabilité au trouble. Les gènes des systèmes dopaminergiques, sérotoninergiques et noradrénergiques ont été particulièrement étudiés du fait de leurs rôles dans l'hyperactivité motrice, le déficit attentionnel, et l'impulsivité. Ces études retrouvant des résultats souvent contradictoires, il convient d'évaluer par méta-analyse si certains gènes ont un rôle significatif. Cet article propose une revue des études d'association entre le TDAH et les gènes codant pour des protéines potentiellement impliquées dans la physiopathologie du trouble. Pour apprécier le lien entre le TDAH et les principaux gènes candidats, une méta-analyse des études d'association intrafamiliale est réalisée.Les résultats montrent que les gènes codant pour les récepteurs dopaminergiques D4 (OR = 1,26, p = 0,01) et D5 (OR = 1,4, p = 0,01) sont vraisemblablement associés au TDAH. Les gènes codant pour la dopamine β-hydroxylase (OR = 1,27, p = 0,06) β et le transporteur de la sérotonine (au vu des études castémoins) le sont potentiellement, mais les études nécessitent d'être répliquées. Enfin, le gène codant pour le transporteur de la dopamine ne paraît pas être associé au trouble (OR = 1,13, p = 0,21).Le TDAH est un trouble complexe et multifactoriel. L'hétérogénéité génétique et phénotypique peut donc expliquer la variabilité des résultats des études d'association. La poursuite des études de génétique moléculaire, centrées sur des phénotypes à forte composante génétique, pourrait aider à la compréhension physiopathologique du trouble.