Géographie des guerres et influences des guerres sur la géographie des Provinces Unies 1568 1648 (original) (raw)
Related papers
Géographies de la mobilisation et territoires de la belligérance durant la Première Guerre mondiale
Annales. Histoire, Sciences sociales (French Edition), 2016
Résumé Prenant acte du fait que l’histoire globale de la Première Guerre mondiale n’en est encore qu’à ses balbutiements, cet article propose de « déseuropéaniser » l’historiographie du conflit en dépassant la dialectique des « centres » et des « périphéries » et en combinant les échelles spatiales de l’analyse. D’une part, il s’agit de déplacer le regard depuis les théâtres européens de la guerre vers des espaces communément considérés comme marginaux, mais dont l’éloignement de l’épicentre des combats n’empêcha pourtant pas qu’ils soient parcourus de tensions directement liées au conflit et qu’ils connaissent des mutations majeures entre 1914 et 1918. D’autre part, il convient également de placer la focale sur des objets de recherche tels que l’environnement, les ressources naturelles ou les diasporas, qui se prêtent particulièrement bien à des approches émancipées des cadres nationaux de la réflexion et permettent de restituer l’impact global de la Grande Guerre. De cette double ...
La géographie historique au service de la nation, 1880-1910 : le cas Auguste Longnon
2012
Le XIX siècle a été le siècle de l’histoire et celui de l’invention du nationalisme. En France, à l’Université comme à l’école, la science historique s’institutionnalise et se constitue en discipline scientifique. Pour légitimer la haute place de ce savoir, les historiens proposent une nouvelle lecture des origines de la nation, en rupture avec l’ancien dogme dynastique et monarchiste. Le roman national qu’ils inventent doit correspondre aux attentes libérales, patriotiques, puis républicaines de la société de leur temps. En cohérence avec la mise en place d’une nouvelle définition de la nationalité fondée sur le droit du sol, le spectre territorial apparaît rapidement comme un enjeu essentiel, dont il s’agit de démontrer la cohérence historique intrinsèque et ancienne. Un historien au parcours et à l’œuvre originale, Auguste Longnon (1844-1911), représente une sorte d’aboutissement exemplaire de ce processus par lequel la géographie historique est mise au service d’un projet scient...
André Chéradame et l’émergence d’une cartographie géopolitique de guerre en 1916
La Première Guerre mondiale voit une radicalisation brutale des idées et des discours concernant les relations internationales en général, l'organisation politique de l'Europe en particulier. Une pensée géopolitique nouvelle émerge et se cristallise. A cet égard, le publiciste et journaliste français André Chéradame (1871-1948), spécialiste de l'Europe centrale et orientale et des colonies allemandes, publie en 1916 Le plan pangermaniste démasqué, la même année que L'Etat comme forme de vie du Suédois germanophile Rudolf Kjellén (1864-1922). Cet ouvrage est abondamment illustré de cartes à différentes échelles, représentant le déroulement du conflit et appuyant par l'image une dénonciation virulente de la « menace allemande », proposant un langage parfois emprunté à la tradition cartographique germanique, mais aussi très nouveau par rapport à la cartographie politique « classique » de l'époque. L'efficacité des arguments de Chéradame est montrée par la traduction rapide du livre dans les pays anglo-saxons, et par la citation qui en est faite, quelques années plus tard, par Karl Haushofer (1869-1946), principale figure de la Geopolitik allemande. Les cartes géopolitiques de Chéradame ont ainsi contribué à la propagande de guerre française et à la mobilisation intellectuelle des sociétés civiles engagées dans le conflit, et ont été des instruments de combat, bien avant la reprise d'images comparables dans les discours révisionnistes allemands contre le Traité de Versailles.
l'armée et le contrôle des campagnes au XVIIIe siècle.doc
L'armée et la police des campagnes au XVIIIe siècle En 1779, Guibert proposa de confier aux troupes, comme cela se pratiquait en Prusse, « la garde et de la police intérieure du Royaume, fonctions si mal et si chèrement remplies par la Maréchaussée 1 », demande reprise en 1789 dans certains cahiers de doléance 2 et qui, bien que non suivie d'effet, valut au comte une réponse peu amène d'un prévôt général resté anonyme. Ce dernier reprochait à l'auteur de l'Essai général de tactique de méconnaître le caractère militaire de l'institution qu'il attaquait et déniait surtout aux troupes toute capacité à remplacer la maréchaussée ou à exercer quelque mission de police que ce soit 3. Malgré le désir louable de défendre le corps auquel il appartenait, ce prévôt commettait deux erreurs : considérer la maréchaussée comme pleinement militaire ; nier une évidence, l'armée participant effectivement à la police quotidienne dans de nombreuses villes depuis le début du XVIIIe siècle et plus encore depuis la fin de la guerre de Sept ans 4. Cette participation s'étendait aussi aux campagnes, bien que cet aspect soit moins bien connu, relative méconnaissance qui s'explique d'abord par le lieu de stationnement des régiments dans les citadelles ou les localités importantes, ensuite par le fait que la police est par essence une activité urbaine, le plat pays, en dehors des petites villes et bourgs étant en grande partie hors du champ d'action et de réflexion des forces de police naissantes à cette époque 5. Joue aussi le caractère très dispersé des sources et leur relative rareté. Les militaires eux même ont laissé peu de témoignages de leur action policière sauf pour les opérations de maintien de l'ordre. Malgré tout, la liste des interventions civiles de l'armée dans les campagnes a déjà été dressée 6 et il paraîtrait présomptueux de prétendre de n'apporter ici que du nouveau. Il s'agit plutôt, après avoir rappelé quelles étaient les faiblesses du dispositif policier dans les campagnes, de récapituler tous les types de mission auxquelles les troupes apportèrent leur concours, de préciser les modalités et les limites de cette action tout en soulignant les lacunes de nos connaissances et les points qui mériteraient d'être étudiés plus à fond. Le dispositif policier des campagnes La police étant inséparable de la justice, le maintien de l'ordre public dans les campagnes incombait à des juridictions diverses au premier rang desquelles se trouvaient les justices seigneuriales, les juridictions particulières – capitaineries des chasses et maîtrises des eaux et forêts-et les tribunaux royaux subalternes, placés sous la surveillance des parlements et plus spécialement des procureurs généraux près des cours souveraines 7. Ces juridictions connurent au XVIIIe siècle un déclin relatif et assuraient plus ou moins bien leur rôle, ce constat devant PAGE 7