Littérature migrante subsaharienne : l’ethnoscopie littéraire comme expression de la mobilité des écrivains de la migritude (original) (raw)
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Toujours migrants, mais désormais écrivains : stratégies identitaires et littérature africaine
La plupart des auteurs partis d’Afrique se sont posés comme migrants avant de s’insérer comme écrivains dans leur société d’accueil. Ils sont toujours reçus comme : migrants professionnels (Tahar ben Jelloun s’est installé en France pour enseigner et faire une thèse de doctorat en psychologie) ; comme étudiants (Max Lobé, Patrice Nganang, etc.) ; comme réfugiés (asile politique ou humanitaire) ; au titre de regroupement familial (Fatou Diome, sénégalaise, est allée en France en raison d’une histoire d’amour et d’un mariage avec un Français). Il existe aussi des cas d’immigrants illégaux comme Georges Yemy, ou comme Omar Bâ que le témoignage controversé de son expérience migratoire a justement fait connaître comme auteur. Ceux même qui sont nés en Occident de parents migrants ont d’abord connu la réalité de migrants avant de se distinguer comme écrivains. Il s’agit donc fondamentalement de sujets migrants, indépendamment de leurs stratégies. Contrairement à la femme de Lot, tous ont en commun de regarder sans cesse derrière eux, vers leurs origines, sans jamais être statufiés, c’est-à-dire que le matériau de l’origine est prégnant, mais leurs stratégies d’adaptation socioculturelle portent la marque à la fois des transformations identitaires qui ont cours dans leurs sociétés d’origine et des ressources multiculturelles mobilisées dans les sociétés d’accueil, ou ils créent et défendent de nouvelles identités hybrides, qu’il semble utile de catégoriser.
Vers une “écriture métisse”: le roman des immigrants haïtiens du Québec
Signótica, 2010
Recebido em 15 de maio de 2010 Aceito em 15 de junho de 2010 * Cet article est issu d'un projet de recherche intitulé "Poétique de la migration. Représentation de l'identité culturelle dans les littératures francophones des Amériques", subventionnée par le Ministère de la Science et de l'Enseignement supérieur de la Pologne (2007-2010). Il a fait objet d'une partie d'un séminaire donné au Programme postgradué en lettres et linguistique à la Faculté de lettres de l'Université Fédérale de Goiás le 16 et 17 novembre 2009. ** Professeur à l'Université de Varsovie (Varsovie, Pologne). Directeur du Centre d'études en civilisation canadienne-française et en littérature québécoise à l'Institut d'études romanes de la même université.
Mutations dans les migrations, conflictualités dans les pratiques. Sous la direction de Sariette BATIBONAK, Jean-Fidèle SIMBA et Hawa COULIBALY. Paris: L'Harmattan., 2019
Bien que la présence des Africains du Sud du Sahara en Espagne n’ait pas été perçue comme un évènement politique et social majeur jusqu’à la fin des années 1980 et au début des années 1990, il est vrai qu’elle remonte à très loin dans le temps. Nous nous proposons d’analyser les expériences de vie racontées par la population subsaharienne arrivée en Espagne pendant le deuxième Franquisme et celles des migrants économiques arrivés au cours des années 2010. D’une part, l’analyse de cette production littéraire dans une perspective décoloniale permet de voir comment s’est manifesté ce caractère colonial chez les Africains du Sud du Sahara qui, de la périphérie, ont migré vers le centre pour se situer dans ce qui est appelé « non land » ou la terre de personne. D’autre part, la comparaison entre les deux générations permet d’apprécier l’évolution d’un pouvoir franquiste qui a été bâti, entre autres, sur l’idée de la suprématie « blanche » et un capitalisme sauvage.
La production littéraire des écrivaines et des écrivains issus des anciennes colonies italiennes (Ghermandi, Ali Farah, Scego, Ribhatu, Ramzanali Fazel, Garane, etc.) pose des questions concernant la littérature nationale. Est-ce que l’espace littéraire qu’ils contribuent à créer permet des modifications à l’intérieur de la littérature italienne contemporaine ? Cet espace littéraire prend en charge des problèmes historiques (l’histoire des anciennes colonies qui se montre strictement liée à l’histoire nationale), linguistiques (notamment la relation entre langue dominante et langue dominée) et théoriques (est-ce que la définition même de littérature nationale a actuellement changé ?). Dans la communication, on fera le point sur les productions postcoloniales italophones et sur leur place dans le contexte italien.
Journal of Literature and Linguistics Studies, 2024
This article explores the concepts of interculturality and multiculturalism, emphasizing their interactions and implications in postcolonial contexts. Interculturality promotes dialogue and understanding between cultures, while multiculturalism values the coexistence of these cultures within the same society. Literature, particularly immigration literature, provides a space for exploring intercultural dynamics by analyzing experiences of exile and identity redefinition. Through Tayeb Salih's novel Season of Migration to the North, the article examines how migratory narratives interrogate colonial legacies and cultural transformations. The reflection focuses on how these narratives reconfigure notions of belonging and otherness while revealing the tensions and resistances inherent in migratory experiences. Résumé Cet article examine les notions d'interculturalité et de multiculturalisme, en mettant l'accent sur leurs interactions et leurs implications dans les contextes postcoloniaux. L'interculturalité favorise le dialogue et la compréhension entre cultures, tandis que le multiculturalisme valorise la coexistence de ces cultures au sein d'une même société. La littérature, en particulier celle de l'immigration, offre un espace d'exploration des dynamiques interculturelles, en analysant les expériences d'exil et de redéfinition identitaire. À travers le roman Saison de la migration vers le Nord de Tayeb Salih, l'article explore comment les récits migratoires interrogent les héritages coloniaux et les transformations culturelles. La réflexion se concentre sur la manière dont ces récits reconfigurent les notions d'appartenance et d'altérité, tout en révélant les tensions et les résistances inhérentes aux expériences migratoires.
Littératures migrantes: concept d’un champ littéraire excentrique
Interlitteraria, 2020
Migrant Literatures: Concept from an Excentric Literary Field. This article focuses on the concept of migrant literatures as it was developed by literary studies in Quebec at the beginning of the 1980s. It examines the conditions that led to the emergence of the notion, such as the historical evolution, immigration policies and linguistic specificity, and compares it with the situation in France, where such a concept was not considered by literary theory until recently and still meets with a certain resistance to multiculturalism. Hybridity is a key term to define migrant literatures, a term that emerged alongside postmodernism, and contributes to reconsidering the traditional boundaries of national literatures, often based on a uniform vision of history and a territorial perspective of space. On a literary level, the emergence of migrant literatures can be attributed to the tendency, in Quebec literature, towards exile, as it represents itself in an excentric perspective. As such, it fosters a close relationship with alterity and welcomes multiple identities. Quebec literature has also been described as adventureless, mostly representing an idyll sheltered from the outer world. This paper suggests that this also can promote a fertile ground for migrant writers, whether they need a refuge from a difficult experience or can offer the adventure missing from the general trend of works.
L’écrivain migrant et ses pays : proximité et distanciation
2002
Lebrun, M., (2002) dans le cadre du 70e congrès de l'ACFAS tenu à l'université Laval en mai 2002, communication intitulée "L'écrivain migrant et ses pays: proximité et distanciation" , au colloque de la section canadienne de l'ARIC, "La place de l'autre en recherche interculturelle".