Activité rédactionnelle en L2 – une démarche méthodologique (original) (raw)

Activité rédactionnelle en L2une démarche méthodologique Cet article se base sous forme modifiée sur le discours de soutenance pour le titre de docteur en Lettres Modernes. 1 L'article présente quelques idées de base sous-jacentes à la thèse ainsi que le dispositif de recherche et les hypothèses. À la fin sera présentée également une application pédagogique de nos résultats. L'écriture semble souvent être un processus cognitif qui constitue une charge cognitive importante aussi bien en langue maternelle qu'en langue étrangère. Pourquoi est-il parfois même possible de parler d'une insoutenable pesanteur de l'activité rédactionnelle ? La parole est indéniablement une caractéristique intrinsèque de l'espèce humaine, tandis que l'écriture est une pratique cognitive apprise plus tard au moment de la scolarisation. Les quatre savoir-faire de base des compétences langagières (comprendre, parler, lire, écrire) s'apprennent dans cet ordre en langue maternelle (L1), tandis qu'en langue étrangère (L2), cet ordre peut être différent. L'apprentissage de l'écriture (en L1) à l'école laisse des traces dans la mémoire. Et ainsi l'activité rédactionnelle devient progressivement de plus en plus facile. L'automatisation des processus cognitifs de bas niveau (i.e. l'orthographe) augmente la capacité de la mémoire de travail pour laisser fonctionner les processus cognitifs de haut niveau, comme la planification, la génération des idées et la révision. En L2, le scripteur rencontrera ces mêmes distinctions de niveau lors de l'acquisition des processus cognitifs, mais s'il s'agit d'un scripteur adulte, celui-ci pourra recourir à ses connaissances dans sa langue maternelle pour contourner des problèmes cognitifs rédactionnels. Processus d'écriture et de parole On dit souvent que l'écrit et l'oral ne manifestent pas les mêmes caractéristiques : l'écrit serait plus stable, autrement dit, moins flexible et moins perméable aux changements linguistiques. L'oral, de son côté, changerait davantage. Dans ce cas-là, lorsqu'il s'agit de l'écrit, on réfère à la production finale mise au propre et terminée. Pourtant, si l'on décrit les deux codes du point de vue du processus, on peut remarquer que les différences diminuent considérablement : les processus d'écriture comprennent aussi bien des phrases incomplètes, des répétitions et des