Le futurisme a 100 ans. Dans sa révolution poétique, le germe de la poésie performative contemporaine (original) (raw)

Dans sa révolution poétique, le germe de la poésie performative contemporaine Marinetti aurait emprunté le mot « futurisme » au poète Gabriel Alomar qui en 1904 à Barcelone a donné une conférence sous le titre de FI Futurisme. Couverture de la revue Poesia, fondée et éditée par Marinetti, 1909. La première édition du Manifeste du Futurisme, sans le prologue, publiée dès janvier 1909 par Marinetti. Le prologue sera écrit un mois plus tard, dans un style différent, lors de la publication du manifeste, le 20 février 1909, dans Le Figaro à Paris. GIOVANNI FONTANA Un vaste et significatif pan de la poésie du XX e siècle a montré un grand intérêt pour la complexité des rapports entre l'écriture et les arts, dans la perspective de ce que, dans les années soixante, on a connu comme intermédialité, grâce à l'intuition théorique de Dick Higgins. Dans la poésie, les limites de la page sont violées, et la figure du poète se pose devant la nécessité d'agir dans les espaces acoustique, visuel, scénique, pour affronter les exigences puissantes des projets fondés sur les intersections linguistiques, les contaminations, la perception multisensorielle, les rapports avec les nouvelles technologies, la complexité de la dimension de la performance. En 1913, Filippo Tommaso Marinetti, inventeur indiscutable de l'avant-garde futuriste, proposait d'introduire dans le domaine textuel une série articulée d'innovations structurelles. Il préfigurait, en particulier : « Les métaphores condensées.-Les images télégraphiques.-Les sommes de vibrations.-Les noeuds de pensées.-Les éventails tour à tour ouverts et fermés de mouvements.-Les raccourcis des analogies.-Les bilans de couleurs.-Les dimensions, poids, mesure et vitesse, des sensations.-Le plongeon du mot essentiel dans l'eau de la sensibilité sans les cercles concentriques que le mot produit.-Les repos de l'intuition, les mouvements à 2, 3, 4, 5 temps.-Les poteaux analytiques explicatifs qui soutiennent les fils de l'intuition.' » Les nouveaux « mots en liberté » bouleversaient le tableau des certitudes et des usages de la littérature.