Estimation indirecte de l'âge en paléodémographie : approche bayésienne (original) (raw)

Estimation de l'âge en l'absence d'état civil: une nouvelle méthode bayésienne et son application à la paléodémographie

Antropo, 2012

To estimate age in populations without vital statistics, esearchers use biological indicators. Biological growth indicators for immature individuals, or ageing for adults, measure the age reached at the moment of observation (in anthropological demography) or at death (in paleodemography). Paleodemographers have developed several methods to overcome the statistical difficulty resulting from the loose relationship between age and biological indicator(s). They use a reference database where biological indicators and age are known for each individual; so, they have not only the information given by the indicator(s) measured on the sample (often small), but also an information on the conditional distribution of indicator(s) at a given age. As described, the statistical problem is theoretically simple but, in practice, it suffers from a high instability and requires special attention. In this paper, we present a new statistical method, based on the Bayesian approach, which provides a more reliable estimate of the age distribution at death than previous methods. We describe and discuss the results when this method is applied to a well documented osteological dataset.

Approche de l'âge à partir d'indicateurs biologiques (Procédure d'inférence bayésienne)

Contexte et méthodes antérieures Nous rappelons, tout d'abord, le principe des méthodes utilisées par les paléodémographes pour estimer la structure par âges des populations du passé en l'absence de données d'état civil. Nous montrons ensuite les diverses approches utilisées antérieurement et les critiquons. Chaque méthode propose une estimation à partir d'indicateurs biologiques observés selon divers stades, en utilisant une population de référence, dont les indicateurs biologiques et les âges sont connus, formant ainsi une matrice de référence, que l'on va utiliser pour cette estimation. Un premier type de méthodes, utilisées dans les années 1970, cherche à estimer à partir des observations une matrice théorique la plus proche, terme à terme, de la matrice de référence, qui fournira une structure par âge estimée [5]. Dans ce cas l'hypothèse d'invariance, selon laquelle les processus biologiques de mortalité des hommes du passé sont proches de ceux des populations préindustrielles, n'est pas vérifiée. Mais, même si cette hypothèse peut être discutable, elle permet une estimation plus solide.

Estimer l'age sans le mesurer en paléodémographie

2010

""À quel âge mourraient les hommes autrefois ? Pour estimer l’âge au décès dans les populations du passé, sans état civil, on ne dispose le plus souvent que de squelettes. Les restes osseux et dentaires portent la trace du stade de croissance ou de vieillissement atteint par les individus au moment de leur décès, mais ils ne permettent pas d’estimer l’âge avec certitude. À partir de squelettes de personnes pour lesquelles on a mesuré ces paramètres biologiques et dont on connaît l’âge au décès, qui constituent une population de référence, des modèles statistiques permettent de proposer une estimation de la répartition des âges au décès des personnes dont les squelettes ont été retrouvés. Mais ceux-ci ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble des populations dont ils sont issus : la conservation des squelettes dépend des conditions d’inhumation ou des circonstances des décès. On peut contrôler ce problème en travaillant par exemple sur des groupes homogènes, comme les religieuses dans un couvent dont les données sont présentées ici à titre d’illustration. Reste la question de l’inférence statistique. Henri Caussinus et Daniel Courgeau décrivent d’abord les méthodes utilisées en paléodémographie et montrent leurs limites. Ils proposent ensuite une nouvelle méthode, fondée sur le principe de l’inférence bayésienne, et la comparent avec les méthodes usuelles pour mettre en évidence sa plus grande précision et sa souplesse d’utilisation.""

Un problème clé de la paléodémographie : comment estimer l’âge au décès ?

2017

Un probleme important de la paleodemographie est l’estimation de la distribution des âges au deces dans des populations historiques sans etat civil au travers de restes osseux sur lesquels sont mesures des indicateurs biologiques de vieillissement. La distribution d’un indicateur conditionnellement a l’âge chronologique est fournie par des donnees de reference pour lesquelles les deux âges (civil et biologique) sont connus. Ces donnees sont difficiles a controler car issues d’une collection osteologique suffisamment ancienne pour etre representative des periodes historiques interessant les paleodemographes. Nous examinons d’abord si le statisticien peut apporter un eclairage complementaire aux multiples debats entre paleodemographes sur leur fiabilite. Nous considerons ensuite l’estimation de la distribution des âges au deces sur un site archeologique a partir de ces donnees de reference et de l’indicateur biologique releve sur les squelettes decouverts dans ce site. A premiere vue,...

La paléodémographie : bilan et perspectives

Annales de démographie historique, 2002

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Révision de la méthode proposée par Schmitt (2005) pour estimer l’âge au décès des adultes à partir de la surface sacro-pelvienne iliaque

2012

La surface auriculaire de l'ilium a fait l'objet de nombreuses méthodes pour estimer l'âge au décès des adultes. En 2005, Schmitt proposait un système de cotation simple (4 critères morphologiques avec 2 à 4 modalités), l'utilisation de probabilités, l'aggrégation de plusieurs séries européennes d'âge connu et un intervalle chronologique plutôt qu'un âge précis, pour une estimation sur les échantillons archéologiques. Cette méthode permet d'identifier les individus décédés après 60 ans, ce qui n'est pas le cas des méthodes classiques, et privilégie la fiabilité à la précision. Toutefois, la limite majeure est l'impossibilité d'estimer l'âge de certains sujets. Les données ont été traitées par une autre approche statistique basée sur l'estimateur du noyau de la densité (« kernel density procedure »), tenant compte des observations au voisinage de chaque point. Ce nouveau système permet une approximation de l'âge de tous les individus et des intervalles chronologiques moins larges que ceux proposés dans la méthode initiale.

Lanteri L, Schmitt A, and Foti B. 2014. Variabilité intra-individuelle de l’estimation de l’âge au décès adulte à partir des anneaux du cément dentaire. Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris 26(1-2):23-33.

La méthode d'estimation de l'âge au décès des adultes par comptage des anneaux du cément dentaire n'est actuellement pas consensuelle car fiabilité et précision diffèrent d'une étude à l'autre. De plus, aucune étude n'a été menée jusqu'à présent sur la variabilité intra-individuelle du cément. À partir d'un échantillon de 51 dents extraites cliniquement sur 15 individus, nous avons quantifié cette variabilité. Les lignes d'incrément ont été comptées sur cinq sections transversales issues du tiers médian radiculaire de chaque dent. Deux estimations de l'âge par dent ont été calculées en tenant compte (1) du nombre maximal de lignes comptées, (2) de la valeur moyenne des comptages. Nos résultats montrent que a) les estimations d'âge calculées à partir de l'incisive sont plus précises que celles calculées à partir de la canine ou de la prémolaire ; b) les estimations d'âge calculées à partir des comptages maximaux sont plus précises que celles issues des comptes moyens ; c) les estimations d'âge obtenues à partir des incisives mandibulaires sont plus précises que celles issues des incisives supérieures. Enfin, on observe une variabilité conséquente du nombre de lignes d'incrément sur la même dent. À l'échelle de l'individu, l'estimation de l'âge au décès entre deux dents peut différer de 26 ans, ce qui induit un biais dans l'estimation de l'âge à partir de ce paramètre.

Application pratique de la méthode d’estimation de l’âge au décès de Schmitt et Broqua (2000)

Cette étude tend à confronter la méthode d’estimation de l’âge au décès proposée par Schmitt et Broqua (2000) à la réalité archéologique de la population d’une nécropole historique. Le grand nombre de bassins étudiés (940) permet une approche statistique de l’estimation d’âge proposée, en particulier sur la conservation des os coxaux et sur les différences d’estimation entre les côtés droit et gauche. Finalement, la méthode semble assez bien adaptée à l’étude d’une population archéologique bien que les différences entre les côtés ne soient pas négligeables.