Du « gaz de paradis des poëtes anglais » au « sourire de force ». Sur les traces du gaz hilarant dans la littérature du XIXe siècle (France et Angleterre) (original) (raw)
2017
Abstract
Dans le XVIIIe siecle finissant, le poete anglais Robert Southey fait l’experience d’un « new pleasure for which language has no name»1 : le gaz hilarant. Cette definition, axee sur les sensations agreables generees par l’inhalation, ainsi que sur leur caractere novateur, inscrit son auteur au nombre des enthousiastes qui voient dans le gaz hilarant une emanation du progres ouvrant la voie vers des etats de conscience et des modes de sensation encore inexplores. Pourtant, ce meme gaz, lorsqu’il fait l’objet d’experimentations quelques annees plus tard par des scientifiques francais, genere chez eux « sensations penibles, constriction douloureuse des tempes, angoisse de la suffocation, malaise prolonge »2. Si cette difference peut avoir des fondements scientifiques, elle n’en demeure pas moins revelatrice des diverses receptions du gaz hilarant selon les epoques et les pays, les discours a son propos oscillant entre l’enthousiasme et la mefiance, et glissant progressivement du premie...
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