Le temple tamoul Śri Murugan de Dollard-des-Ormeaux (Montréal): Mobilisation d’une communauté,construction physique et transmission d’une tradition ancestrale (original) (raw)
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Les temples construits par les hindous en situation de diaspora permettent de réfléchir au rôle de la mobilité rituelle dans l’usage des lieux de culte, et à celui de la mobilité migratoire dans la production et l’expérience de ces lieux communautaires. Après avoir rappelé que la déambulation est au fondement des pratiques de tout temple hindou, le chapitre montre combien les temples diasporiques sont non seulement des lieux produits par la migration, mais aussi produisant de la migration. Ces lieux de culte peuvent en outre être des espaces mémoriels où la terre d’origine de la communauté est donnée à voir aux fidèles de diverses manières. Enfin, si les temples diasporiques sont des lieux traduisant souvent des processus d’ancrage des communautés migrantes ou issues de l’immigration, il peut s’agir également de lieux mobiles, car potentiellement déplaçables selon les possibilités et les volontés de leurs administrateurs. Les propos s’appuient sur le contexte de l’hindouisme tamoul observé au Canada et à Maurice. Hindu temples built in the diaspora address two main issues linked to spatial mobility. First, the role played by ritual mobility in the uses and practices of places of worship; then the role of migration in the production and in the experience of these community places. The chapter first reminds that strolling is one of the founding principles of the spatial practices of each and every Hindu temple. Then it shows how diasporic temples are places produced by migration that are also able to trigger new migrations. Besides, many diasporic Hindu shrines can be regarded as places of memory, in the inner space of which the migration of the community is displayed in many ways. Finally, it demonstrates that diasporic temples are not only places revealing the rooting processes of the communities in the host countries, but also mobile places that can be potentially shifted to other locations according to their managers’ choices and possibilities. The demonstration relies on case studies taken from the context of Tamil Hinduism observed in Mauritius and Canada.
Medamoud, Un temple thébain de Montou et ses quartiers artisanaux
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l'étranger, 2021
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Un prêtre tamoul dans le chantier de l’hindouisme mauricien
RÉSUMÉ J’analyse dans cet article l’évolution actuelle de l’hindouisme mauricien, et ses enjeux religieux et identitaires, à partir de l’ethnographie du cas d’un prêtre tamoul. Maurice est une société créole. A travers une présentation de l’histoire de vie, de la personnalité et du statut d’un officiant tamoul de Goodlands, je discute la construction de l’autorité religieuse des prêtres tamouls mauriciens actuels. Je m’attache ensuite à décrire plus précisément les rapports ambigus du prêtre à l’orthodoxie savante tamoule, d’une part, et à l’orthodoxie indienne, d’autre part, toutes passées au crible de la situation et des enjeux mauriciens. En conclusion, je souligne que l’hindouisme mauricien (et l’autorité du prêtre) reste étroitement lié à l’histoire d’une société créole. ABSTRACT I study the present evolution of Mauritian Hinduism, of its religious as well as identity stakes, starting from the ethnography of a Tamil priest’s case study. Mauritius is a creole society. Through a presentation of a Goodlands priest’s life story, personality and status, I discuss the construction of the religious authority of Tamil Mauritian priests. I then describe more precisely the ambiguous relations of this priest with the Tamil learned orthodoxy, on the one hand, and with the Indian orthodoxy, on the other hand, both confronted with the properly Mauritian situation and stakes. As a conclusion, I insist that Mauritian Hinduism (and the priest’s authority) are deeply dependent on the history of a Creole society.
Les lances de Muruga à Maurice. Trajectoires d'un hindouisme tamoul
Chaque année, lors des pleines lunes des mois de tai et cittirai 1 du calendrier tamoul, deux grandes fêtes religieuses rassemblent dans toute l'île Maurice d'immenses foules de fidèles vêtus de pagnes roses et portant sur leurs épaules des kāvaṭi, ces objets rituels décorés de plumes de paon et propres au culte adressé depuis des siècles par les Tamouls au dieu Muruga 2 (Murukaṉ). Tous ces dévots marchent en procession, les pieds nus, parfois chaussés de souliers cloutés, vers les nombreux temples tamouls de l'île, dont les tours multicolores jalonnent le paysage et rappellent celui du pays tamoul. À l'instar de l'Inde du Sud, beaucoup de participants vont jusqu'à se percer les joues, la langue et le corps avec des aiguilles (ūci) et des lances (alaku) en argent, parfois lestées de morceaux de citron. À Maurice comme en Inde, ces kāvaṭi et ces lances sont les principaux objets rituels du culte dévotionnel voué à Muruga.
Médamoud (2022) Un temple thébain de Montou et ses quartiers artisanaux.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, 2023
Depuis 2011, la mission française de Médamoud a repris la recherche sur le terrain en suivant trois objectifs complémentaires : tout d’abord, étudier les secteurs inexplorés du kôm entourant le temple, afin de comprendre son environnement urbain, économique et social ; ensuite, réexaminer la documentation issue des fouilles du début du xxe siècle dont les résultats doivent être précisés et actualisés ; enfin, assurer la mise en valeur du site. Cependant, à la demande du ministère du Tourisme et des Antiquités, l’exploration archéologique s’est concentrée cette année sur le secteur du temple. En effet, il nous a été demandé d’étudier en priorité le tronçon ouest de l’enceinte augustéenne dans le but de la dégager et de la restaurer pour une mise en valeur du site. De ce fait, un seul secteur de fouilles a été ouvert, entre la porte de Tibère au nord et une petite porte anépigraphe au sud (appelée « poterne » dans la documentation ancienne). L’investigation du kôm antique a été poursuivi par l’étude du matériel issu des campagnes antérieures et nous avons, en particulier, pu compléter l’analyse de la production d’un des ateliers (ensemble 1) fouillé entre 2018 et 2021. La réouverture de la fouille de ce secteur a déjà été autorisée pour l’année 2023. Outre les activités archéologiques et d’étude, la campagne de 2022 a poursuivi les travaux de mise en valeur du site par la restauration des maçonneries du temple, dont un nouveau tronçon a été complété, ainsi que la construction du musée en plein air dont les premières pièces ont pu être installées sur les banquettes construites à cet effet. Enfin, nous avons préparé un plan de conservation de l’enceinte augustéenne à partir de son étude architecturale, qui sera mis en œuvre dès 2023.
Entre Modernité et Tradition : Le cas du yoga du Cachemire à Montréal
Le yoga est une pratique ancestrale qui a connu une effervescence phénoménale ces quarante dernières années. S’insérant dans un monde en changement où l’individu et son rapport à son environnement ne sont plus perçus de la même manière, le yoga est une pratique qui véhicule un concept flexible et malléable, ajustable à une société occidentale en changement. Le Québec, et plus spécifiquement Montréal où s'est effectuée notre ethnographie, porte une histoire religieuse encore fortement présente où l’on découvre une effervescence de nouvelles pratiques depuis la Révolution tranquille des années soixante. C’est dans ce cadre que nous avons découvert le yoga cachemirien qui se base sur la tradition du sivaïsme tantrique non-duel du Cachemire. Cette pratique est encore peu connue dans le monde du yoga, bien qu’elle soit déjà bien installée comme objet d’étude dans les milieux académiques (Inde, France, Angleterre, Italie, États-Unis et Canada). Ce yoga se dit « traditionnel » à cause de son orientation non-duelle qui fait écho à l’enseignement délivré dans les tantras de cette tradition. Par ailleurs, cette pratique, majoritairement basée sur le senti et l’exploration tactile, ne porte pas les caractéristiques des yogas type ashtanga, Iyengar ou hatha, disponibles sur le marché. Notre exploration ethnographique s’est donc portée sur le vécu des membres de ce groupe et sur la pratique et le discours de l’enseignant. Les membres, majoritairement d’origine québécoise, appréhendent cette approche et cette sotériologie avec un vécu religieux culturel spécifiquement identifiable, que ce soit au niveau du corps, des idées ou de la formulation qu’ils en font. L’enseignant, quant à lui, présente la pratique comme l’application directe et vécue de la doctrine délivrée dans les tantras de la tradition du sivaïsme cachemirien. La pratique du yoga cachemirien se veut donc traditionnelle tout en s’acculturant au contexte contemporain dans lequel l’enseignement se délivre. Il est alors pertinent de comprendre la dynamique qui se génère dans ce processus de transposition traditionnelle au sein d’un contexte contemporain. C’est donc ce processus de construction/ transformation que nous allons tenter d’expliquer; celui-ci semble s’établir entre continuité traditionnelle et rupture d’éléments redéfinis et réinventés. Nous verrons que dans cette dynamique, observée tant dans le discours que la pratique, les limites ne sont pas aussi hermétiques qu'il n'y paraît : les concepts d’identité culturelle et de temporalité s’entrechoquent, se construisent les unes sur les autres dans un mouvement incessant et vivant. The ancient practice of Yoga has seen a phenomenal revival in the last forty years. It has become integrated into a world in which the individual and their relationship with their environment are no longer perceived the same way; yoga conveys malleable concepts, custom-fitting to the ever-changing Western landscape. The province of Quebec, and more specifically the city of Montreal which is the site of my ethnography, has a rich religious past and present where one finds an effervescence of new spiritualities that have developed since the Quiet Revolution of the 1960s. In this setting, I discovered a form of yoga originating from the northwestern Indian region of Kashmir and which is founded on the traditions of “non-dualistic tantric kashmir sivaism”. This form of yoga is not yet well known, despite having been studied by academics in India, France, England, Italy, United States, and Canada. It is referred to as “traditional” owing to its non-dualistic orientation of its teachings, based on the tantras. Kashmirian yoga, which is fundamentally based on the senses and tactile exploration, does not exhibit the same characteristics as other mainstream yogas such as ashtanga, Iyengar, or hatha. Our ethnographic exploration focuses on the members of this group and the practice and discourse of its teacher. The members, predominantly of French-Canadian origin, grasp this approach and its soteriology with a uniquely identifiable cultural-religious background, whether it be at the level of the body, ideas, or an amalgamation they envision. The teacher presents the practice as the direct application of the doctrines expressed in the traditional sciptures, the tantras, of Kashmirian Saiva tradition. The practice of Kashmirian yoga therefore seeks to remain traditional while nonetheless being acculturated within the contemporary context in which it is taught. It is therefore crucial to comprehend the dynamics inherent in this process of transposition of tradition within a contemporary context. It is therefore this process of construction and transformation that we will attempt to explain; the latter seemingly established between traditional continuity and the breach of redefined and reinvented elements. We will see that within this dynamic, observed as frequently in its discourse as in its practice, the limits are not as hermetic as they may appear, rather the concepts of cultural identity and temporality clash, building up one on top the other in a incessant and living movement.
11eme Rencontres Meridionales de Prehistoire Recente, 2016
Lors des X° RMPR, nous présentions les premiers résultats de nos recherches de thèse qui découlaient de nouvelles investigations sur cinq dolmens de l’Hérault. Ces fouilles, qui concernent principalement les architectures tumulaires, apportent un éclairage nouveau sur l’architecture évolutive de ces tombes monumentales et retranscrivent leur grande complexité. En 2013, nos recherches se concentrent sur le dolmen des Isserts, situé dans le bassin géologique du Salagou, et construit en grès permien. Les sondages de 2012 ont permis de percevoir les modalités de construction de son tumulus, et la complexité de son architecture. Ces informations ont pu être précisées en 2013 et l’on peut maintenant caractériser deux phases distinctes de construction pour ce dolmen à couloir. Cette architecture évolutive identifiée dans le tumulus se fait également ressentir dans l’architecture interne : dallages successifs, ajouts de mur dans le couloir, etc. Enfin, l’adjonction d’un dernier espace, devant le couloir, donne à ce dolmen une entrée monumentale. Cette nouvelle surface est constituée d’un gros bloc bordé par deux « antennes » formées de murs de pierres sèches parementés, côté interne et de blocs juxtaposés, côté externe. L’espace ainsi créé forme une exèdre qui n’est pas sans rappeler la morphologie des entrées des tombes de Géant de Sardaigne. Nous y avons exhumé plusieurs vases Fontbouisse. Ces céramiques pourraient constituer un dépôt « en place » dans cet espace en lien probable avec les défunts. Ce lieu pourrait également avoir eu un usage technique d’accès à l’intérieur de la tombe. Par ailleurs, aucun ossement humain n’a été découvert dans cette structure, ce qui semble exclure sa fonction funéraire. Ces « antennes », ce bloc naturel et l’espace ainsi créé (l’exèdre) ne trouvent pour l’instant pas de comparaisons à l’échelle régionale. Il s’agit, à travers cette étude de cas, d’analyser les contraintes et opportunités du milieu afin d’appréhender l’intégration territoriale de ce type de tombe, de décrire et d’interpréter l’architecture, la fonction et la chronologie des différents espaces d’un dolmen et enfin de s’interroger sur la fonction des assemblages mobiliers associés à ces partitions de l’architecture.