Le cosmopolitisme et la binarité à l’épreuve des ambiances : trouble, vulnérabilité, labilité, urbanité (original) (raw)

L’identité fransaskoise en pièces ou l’insoutenable angoisse de l’autre : tensions entre communautarisme et cosmopolitisme dans le théâtre fransaskois

Dossier thématique

Cet article a pour objectif de réfléchir à la manière dont l’identité des francophones est représentée dans trois pièces fransaskoises, soit De blé d’inde et de pissenlits de Lorraine Archambault, Il était une fois Delmas, Sask… mais pas deux fois! d’André Roy et Elephant Wake de Joey Tremblay. Je présente une analyse des discours qui s’en dégagent à l’aide des concepts de chercheurs et de chercheuses qui abordent la réalité des francophones en milieu minoritaire du point de vue sociologique ou culturel (Monica Heller, Normand Labrie, Joseph Yvon Thériault et François Paré), ou encore, qui s’intéressent au contexte de production et de réception des oeuvres fransaskoises en étudiant les stratégies d’inclusion et de résistance qui s’y trouvent (Marie-Diane Clarke, Nicole Côté, Deborah Cottreau, Louise Ladouceur, Shavaun Liss, Jane Moss, Ian C. Nelson et Nicole Nolette). Après avoir présenté les différences entre des oeuvres à vocation communautaire et artistique, l’article se termine ...

Espace public et cosmopolitisme : Naples à l’épreuve d’un inédit métissage urbain

Cahiers de la Méditerranée

Espace public et cosmopolitisme : Naples à l'épreuve d'un inédit métissage ur... Cahiers de la Méditerranée, 67 | 2003 modèle «pré-moderne» de cosmopolitisme 3 , lié notamment au monde ottoman et, inscrit le plus souvent dans la géographie de la domination coloniale. Cela n'exclut pas que des villes de l'Est ou du Sud de la Méditerranée, comme Tel Aviv 4 , Istanbul-et nous pourrions également envisager le Beyrouth de l'après-guerre-puissent manifester à l'heure actuelle des signes de cosmopolitisme. Je soulignerai combien le nouvel intérêt qu'aujourd'hui les pays du pourtour de la Méditerranée portent aux relations euro-méditerranéennes, participe et est constituant d'un tel débat. Cet intérêt, soutenu à partir de 1995 par l'action de l'UE dans le cadre du « processus de Barcelone », véhicule en effet l'idée de valeurs méditerranéennes partagées. Au-delà des avancées tangibles (assez modestes en réalité) du « processus » sur le plan politique, économique et de la « société civile », il ne faut pas négliger que ce dernier évoque l'idée d'appartenances communes, d'héritages et de cultures partagées inscrites dans l'histoire. Il est donc producteur et porteur de ce que M.-D. Perrot, G. Rist et F. Sabelli appellent une «mythologie programmée », dans ce cas d'une mythologie idéologiquement fondée sur une commune appartenance méditerranéenne. Cela signifie que les discours politiques et culturels, les images et les imageries, les références idéelles-en un mot le système de représentations attribuant une valeur «positive» à la commune appartenance méditerranéenne-, jouent aujourd'hui un rôle pertinent dans l'institutionnalisation de discours ou d'analyses portant sur le cosmopolitisme. Tout cela aurait tendance à se confondre-tout en pouvant y être sous jacent-, avec des « situations » et des pratiques sociales, concrètes et visibles sur la scène urbaine, susceptibles d'être définies cosmopolites et qu'éventuellement, les mêmes acteurs et habitants impliqués pourraient eux-mêmes définir de la sorte. Quand, alors, nous nous interrogeons sur une notion telle que le cosmopolitisme, sur son usage et sur sa pertinence dans le passé comme aujourd'hui, il est utile de différencier notre propre regard, notre posture, notre position dans l'espace en tant qu'observateurs de situations, de la manière dont ces dernières sont identifiées et définies par les acteurs mêmes. Car notre manière de voir « les choses » (d'analyser des réalités) contribue à instituer ces choses : elle les fait exister, les dispose en catégories, au-delà de leur propre présence dans l'espace 5. Depuis quelque temps, dans la littérature en sciences sociales, plusieurs auteurs ont commencé à employer le terme voire la notion de cosmopolitisme pour ce qui concerne les retombées territoriales et urbaines conséquentes aux flux migratoires internationaux. Je rappellerai à titre d'exemple un ouvrage collectif, sous la direction de Rémy Knafou, portant sur les mobilités géographiques et intitulé emblématiquement « La planète nomade ». Cet auteur, sans nommer expressément le terme de cosmopolitisme s'interroge sur « la relation à l'Autre considérée à travers la relation au territoire » (Knafou, 1998). Plus explicitement, Gildas Simon, dans son article sur « La planétarisation des migrations internationales » paru dans ce même ouvrage observe, sans toutefois s'y attarder, « le cosmopolitisme croissant » des « grandes métropoles économiques et culturelles » qui « captent » ou polarisent les flux de ces migrations. Dans une telle perspective, les migrations sont « des formes les plus fondamentales et les plus abouties de mise en contact et d'échanges entre les cultures et les sociétés humaines » (Simon, 1998 : citations p. 61 et 59). Leurs effets territoriaux peuvent impliquer la recomposition, la « reconstruction d'espaces », de lieux, « voire de villes ethniques ». Espace public et cosmopolitisme : Naples à l'épreuve d'un inédit métissage ur...

Le cosmopolitisme

Presses de l’Université de Montréal eBooks, 2010

Nous vivons dans un monde trouble. Pourtant, cet ouvrage est consacré à l'idéal cosmopolitique. Notre lot contemporain de tragédies humaines tributaire des conflits armés, des désastres naturels, de l'inégalité abyssale entre les uns et les autres ainsi que des représentations idéologiques de toute obédience (de l'intégrisme fanatique à l'impérialisme éhonté, en passant par le capitalisme le plus sauvage) n'est sans doute pas unique au xxi e siècle débutant. Mais il n'en demeure pas moins que l'ordre international connaît des transformations significatives qui distinguent de manière plus singulière tant les circonstances et les causes des souffrances humaines que les sources d'espoir de notre époque. Ce qu'il convient d'appeler familièrement le phénomène de la mondia lisation désigne l'ensemble des processus d'interactions économiques, technologiques et politiques qui, depuis quelques décennies, semblent avoir créé une structure d'interdépendance plus importante entre les États. Dans ce contexte, les enjeux éthiques de l'ordre mondial suscitent un malaise moral particulier aux yeux de notre génération. Le fait même que certains enjeux internationaux soulèvent un questionnement moral au sein de l'opinion publique à l'échelle globale peut sembler, à bien des égards, comme un trait inédit de notre temps. La dimension morale des problèmes environnementaux, par exemple, ou encore la dimension de certaines catastrophes épidémiologiques qui frappent les régions les plus

Internationalisme, cosmopolitisme (« Anthologie du phem » / Mots clés, 1)

Revue musicale OICRM, 2018

Ce premier chapitre de la section Mots clés de la série « Anthologie du phem » s’intéresse à une des questions cruciales du débat musicographique parisien dans l’entre-deux-guerres, à savoir les rapports entre musique et internationalisme (ou cosmopolitisme). Les trois articles sélectionnés expriment trois positions très différentes et articulées : l’universalisme francocentrique, la condamnation de l’internationalisme considéré comme illusoire et l’utopie cosmopolite. À une époque traversée par l’idéal d’une coopération internationale pacifique et par les nationalismes les plus exacerbés, les discours développés dans ces articles permettent de faire la lumière sur les enjeux politiques et esthétiques qui sous-tendent le débat musical.

Ambivalence et complexité des nuits urbaines contemporaines : le cas de Bordeaux

2019

Cet article s'interesse a la nuit a Bordeaux, comme espace-temps complexe et ambivalent. La nuit urbaine est un espace-temps a part entiere, tout aussi complexe que le jour comme nous allons le voir avec l' exemple de la ville de Bordeaux. En effet, cet espace-temps, selon les acteurs, peut-etre attractif, nie ou plus norme que les noc-tambules ne pourraient ou ne voudraient le croire (Cauquelin 1977). La politique de requalification et de revitalisation en cours depuis une vingtaine d'annee a fortement participe au retour en ville des usagers, toutes temporalites confondues. Cette attracti-vite nocturne s'accompagne aussi parfois de conflits d'usage. Ces nouvelles pratiques et les problemes qui en decoulent sont a l' origine d'une politique municipale plus stricte que tolerante bien que, parallelement, la municipalite utilise les mises en lumiere comme support de communication a des fins marketing. Que ce soit pour les autorites ou les usagers, la nuit, ...

L’Autre constitutif, le cosmopolitisme et l’hospitalité

Revue du MAUSS, 2019

Selon la thèse particulariste, l’édification d’une démocratie d’envergure cosmopolitique est un objectif chimérique. Car la démocratie reposerait sur le partage d’une identité collective particulière, qui ne pourrait se construire que par contraste ou par opposition avec une autre identité collective. Puisque l’humanité est une identité englobante et qu’aucun Autre constitutif ne lui fait face, elle serait incapable de susciter l’adhésion de ses membres. Dans cet article, je défends, à rebours de cette thèse, que le concept d’hospitalité ouvre des perspectives politiques qui permettent de réconcilier la démocratie cosmopolitique avec la reconnaissance du rôle politique de l’Autre constitutif.