Denis Hüe et Silvère Menegaldo (dir.), Les Chemins de la Queste. Études sur La Queste del Saint Graal (original) (raw)
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Literaturwissenschaftliches Jahrbuch, 2018
de Hélène Bouget, université de Bretagne Occidentale -CRBC EA4451 La Queste del saint Graal, roman du XIII e siècle, est une oeuvre majeure et fascinante du Moyen Âge, qui découvre et assume la fiction romanesque par la mise en scène d'un objet participant d'une entreprise de mythification chrétienne et littéraire. Elle constitue l'avantdernière partie du cycle dit de la Vulgate, composé au plus tôt vers 1215-1220, qui retrace l'ensemble de l'histoire d'Arthur, depuis l'origine du Graal et le temps de la Passion christique jusqu'aux rivalités et guerres intestines qui ruinent son royaume. 1 L'abondante bibliographie critique consacrée à la Queste aborde souvent celle-ci sous un angle spirituel, interrogeant le sens du Graal et les rapports que celui-ci entretient avec la Grâce, la théologie ou la mystique chrétienne. 2 Dans une perspective plus littéraire, le Graal a aussi été défini comme un moteur romanesque, un « signe imaginé » à caractère littéraire et poétique. 3 Les deux approches sont en réalité complémentaires et La Queste del saint Graal se donne volontiers à lire comme une fiction théologique. 4 Les manuscrits de la Queste sont nombreux : 53 en incluant les manuscrits fragmentaires, la quarantaine de manuscrits affiliés au cycle Vulgate 5 et les versions dites 1 Dans sa version complète, le cycle donne à lire (dans l'ordre de lecture et non dans l'ordre chronologique de composition des oeuvres) : L'Estoire del saint Graal, Le Roman de Merlin, La Suite du Merlin [Suite-Vulgate], Le Lancelot en prose, La Queste del saint Graal, La Mort le Roi Artu. 2 Voir par exemple : Albert Pauphilet, Études sur la Queste del Saint Graal attribuée à Gautier Map, Paris, Champion 1921, rééd. Genève, Slatkine Reprints 1996 ; Étienne Gilson, « La mystique de la Grâce dans la Queste del saint Graal », Romania, 51 (1925), 321-347; Catalina Girbea, La Couronne ou l'Auréole : royauté terrestre et chevalerie célestielle à travers la légende arthurienne (XII e -XIII e siècles), Turnhout, Brepols 2007 ; Communiquer pour convertir dans les romans du Graal, Paris, Classiques Garnier 2010 ; Jean-René Valette, La Pensée du Graal. Fiction littéraire et théologie (XII e -XIII e siècle), Paris, Champion 2008. 3 Voir par exemple : Alexandre Leupin, Le Graal et la littérature. Étude sur la Vulgate arthurienne en prose, Lausanne, L'Âge d'Homme 1983 ; Mireille Séguy, Les Romans du Graal ou le signe imaginé, Paris, Champion 2001 ; Christine Ferlampin-Acher, Merveilles et topique merveilleuse dans les romans médiévaux, Paris, Champion 2003 ; Hélène Bouget, Écritures de l'énigme et fiction romanesque. Poétiques arthuriennes (XII e -XIII e s.), Paris, Champion 2011. 4 Les travaux d'Emmanuèle Baumgartner, L'arbre et le pain. Essai sur la Queste del Saint Graal, SEDES, Paris 1981 ou ceux d'Alexandre Micha, Essais sur le cycle du Lancelot-Graal, Droz, Genève 1987, envisagent successivement les deux aspects ; Jean-René Valette propose une synthèse des deux approches dans La Pensée du Graal. 5 Recensés d'abord au nombre de 39 par A. Pauphilet dans Études sur la Queste del Saint Graal : V-XXXV. Les classements les plus complets à ce jour ont été établis par Alison Stones pour l'ensemble du cycle : « The Lancelot-Grail Project »: http://www.lancelot-project.pitt.edu/lancelot-project.html [consulté en novembre 2017] et par Christiane Marchello-Nizia avec la collaboration d'Alexei Lavrentiev : Queste del saint Graal. Édition numérique interactive du manuscrit de Lyon (Bibliothèque municipale, P.A. 77), « Introduction » : http://txm.ishlyon.cnrs.fr/bfm/pdf/qgraal\_cm\_2013-07-intro.pdf [consulté en novembre2017].
La Queste del Saint Graal : vers l'apparition du paysage
Le Moyen Age, 2007
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Nicole Belayche, 2019
En mettant l’accent sur les oracles et sur le rôle social que jouaient les sanctuaires par l’entremise de leurs prêtres qui en jouissaient de la puissance, ce dossier des textes dits de confession permet aussi plus fondamentalement de réfléchir sur la catégorie même de sanctuaire « oraculaire », qui se définirait non pas comme des lieux où les dieux parlent, mais comme des lieux où on avait spécialisé un personnel à cette fin.
VI 1995 CENTRO ITALIANO DI STUDI SULL'ALTO MEDIOEVO SPOLETO IRENE ROSIER Henri de Gand, le De Dialectica d'Augustin, et l'institution des noms divins The%giae ~1292)lO: à chaque fois, c'est l'analyse des transferts de sens JACKSON, ed. by J. PINBORG, Dordrecht 1975. Nous indiquons aussi dans l'édition les références à la Palrologia Latina (= PL), 32, cols. 1409-1420, qui reproduit l'édition des Bénédictins de St Maur: Principia Dialecticae, in SANCTI AURELII AUGUSTINI HIPPONENSIS EPISCOPI Opera Omnia, t. A, appendix, cols. 16-22, Paris 1679. Voir aussi M. BALDASSARRI, Aurelio Agostino, 1 Prineipii della Dialettica, testo latino e traduzione italiana con introduzione e commento, Como 1985. Une traduction française partielle se trouve dans M. BARATIN & F. DESSORDES, L'analyse linguistique dans l'Antiquité classique, Paris 1981, pp.211-231. 6 J. PÉPIN, Saint Augustin et la dialectique, Villanova 1976. 7 Ars disserendi, éd. par. L. MINIO-PALUELLO, Twelfth century logie, text and studies, !' Roma 1956;, voir L.MINIO-PALUELLO, The Ars Disserendi of Adam of Balsham . .9 Voir ~. A. G. BRAAKHU,rS, The con.tribution ta the discussion on univocal signifi-eatl~n ofbemgs an.d non-bemgs found m a sophism attributed to Robert Kilwardby, in: Medzaeval semantlcs and metaphysics: Studies dedicated to Pro L.M. Rijk, éd. par E. Slgms, ed. par K.M. FREDBORG -L. NJELSEN -J. PINBORG, An Unedited Part of Roger Bacon's 'Opus Majus': De Signis', «Traditio», 34,1978, pp. 76-136 (par. 88 et 135); ~ompendLUm Studl! Theolaglae, éd. par TH. MALONEY, Roger Bacon, Compendium of the Study ofTheology, edition, translation and notes. Leiden 1988 (par. 55, pp. 66-67; par. 120-121, p.102). 14 Que la pensée de Scot s'élabore à partir de celle du Doctor Solemnis est un fait qui a été démontré à propos de différentes questions, cf. notamment R. MACKEN, Heinrich von Gent im Gespriich mit seinen Zeitgenossen über die menschliche Preiheit, «franziskanische Studien», 59,1977, pp.12S-182, voir p.125 et n. 1. 15 Sur la théorie augustinienne du signe, la bibliographie est abondante. Outre les études déjà citées, voir notamment: R. . Le teorie deZ segno ne/l'Antichità classica, Milano 1987, cap. 10. 16 Cette clause suscitera de nombreuses réflexions au XIIIe siècle, les auteurs s'interrogeant sur ce que l'on appelle à l'époque la «supposition matérielle» : un mot pris dans cette acception, c'est-à-dire de manière autononyrnique, de sorte qu'il se signifie lui-même en tant que mot, peut-il être considéré comme {( signifiant autre chose que lui-même»? Roger Bacon répondra que l'altérité doit être rapportée à la ratio, non à la chose: buba est bien un signifiant, et s'il est pris pour se signifier lui-même, comme dans l'énoncé buba est nomen, il produira un signifié, qui a bien une ratio de signifier, distincte en tant que telle, du signifiant du même mot.