Les capitales gastronomiques : de l'unité passée au cosmopolitisme d'aujourd'hui (original) (raw)

Que ce soit dans les magazines ou les sites Internet consacrés au tourisme, la promotion de l’image de marque des villes passe désormais par la valorisation de la gastronomie. Paris, Lyon, Barcelone, Turin, New York, Montréal, Shanghai ou Hongkong sont présentées comme des capitales où le touriste peut, à travers les plaisirs de la bonne chère, entrer dans un rapport concret à l’altérité. Il semble pourtant que l’expression « capitale gastronomique » désigne des réalités très variées, et que, au-delà des différences culturelles proprement dites, l’expérience qui s’offre par exemple au visiteur de San Sebastian diffère sensiblement de celle qui lui est proposée à Kyoto. Qu’est-ce donc qu’une capitale gastronomique ? Est-ce simplement un lieu où l’on mange bien ? Quels traits la définissent ?

UNIFORMISATION OU RECOMPOSITION IDENTITAIRE ? Arts du spectacle et gastronomie à Séoul, Singapour et Taipeh depuis le milieu des années cinquante

2007

International audienceLa mondialisation est souvent vue comme un processus non seulement unificateur-ce qui fait partie de sa définition même-mais aussi uniformisateur. A coup d' « exceptions culturelles », nombre de sociétés croient bon de se mettre en état de défense face à des importations incontrôlées qui pourraient « dénaturer » leur identité même. La crainte d'un « impérialisme culturel américain » aux immenses moyens, et rôdé à la séduction des publics les plus divers (sans doute grâce à l'énorme diversité de cette société d'immigrants répartie sur un Etat-continent), est particulièrement vive. Quelle que soit la position adoptée (libérale, protectionniste, ou éclectique), on considère généralement comme acquise la tendance fondamentale à une « dénationalisation » des cultures, et le rôle central des Etats-Unis dans le processus. Il n'était donc pas mauvais de songer à tester la réalité de ce processus, pour trois métropoles d'Asie orientale (Séoul, Si...

Entre exotisme et nostalgie. Florentin : globalisation d'un quartier "authentique"

Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, 2008

En 1992, la municipalité de Tel-Aviv Jaffa, sollicitée par un groupe d'habitants, décide d'investir dans le quartier de Florentin. Florentin est alors un des quartiers les plus pauvres de la ville et témoigne, comme l'ensemble de la zone administrative sud, d'un état de forte dégradation. En quelques décennies, le quartier aura en effet été littéralement déserté par sa population, laissant vacants des centaines de logements progressivement investis par de petites industries. Le potentiel du quartier est pourtant évident -architecture unique et forte densité commerciale -et les réhabilitations réussies des quartiers de Neve Tseddek et de Sheinkin encouragent les autorités à « remettre Florentin sur la carte ». Cinq ans plus tard, Eytan Fox -plus connu aujourd'hui pour son film « The Bubble » -prend le quartier comme toile de fond pour réaliser une chronique de la jeunesse israélienne : « Florentin ». Pendant trois ans, cette série télévisée va obtenir une audience nationale confirmée par une rediffusion récente. Florentin est alors consacré comme un espace « à part » et devient emblématique d'une urbanité alternative. Paré d'une aura d'exotisme, renforcée par la présence de nombreux migrants africains, Florentin devient ainsi le lieu d'une certaine culture israélienne : celle d'une génération ouverte à l'altérité et qui, tout en étant ancrée dans la réalité du pays, se projette au-delà de ses frontières. Mêlant sens et temporalités, une conjoncture particulière fait donc émerger Florentin comme un label ; vivre à Florentin devient une véritable « déclaration d'intention ».

Le cosmopolitisme

Presses de l’Université de Montréal eBooks, 2010

Nous vivons dans un monde trouble. Pourtant, cet ouvrage est consacré à l'idéal cosmopolitique. Notre lot contemporain de tragédies humaines tributaire des conflits armés, des désastres naturels, de l'inégalité abyssale entre les uns et les autres ainsi que des représentations idéologiques de toute obédience (de l'intégrisme fanatique à l'impérialisme éhonté, en passant par le capitalisme le plus sauvage) n'est sans doute pas unique au xxi e siècle débutant. Mais il n'en demeure pas moins que l'ordre international connaît des transformations significatives qui distinguent de manière plus singulière tant les circonstances et les causes des souffrances humaines que les sources d'espoir de notre époque. Ce qu'il convient d'appeler familièrement le phénomène de la mondia lisation désigne l'ensemble des processus d'interactions économiques, technologiques et politiques qui, depuis quelques décennies, semblent avoir créé une structure d'interdépendance plus importante entre les États. Dans ce contexte, les enjeux éthiques de l'ordre mondial suscitent un malaise moral particulier aux yeux de notre génération. Le fait même que certains enjeux internationaux soulèvent un questionnement moral au sein de l'opinion publique à l'échelle globale peut sembler, à bien des égards, comme un trait inédit de notre temps. La dimension morale des problèmes environnementaux, par exemple, ou encore la dimension de certaines catastrophes épidémiologiques qui frappent les régions les plus

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