Modélisations symboliques du raisonnement causal (original) (raw)

Une Théorie Interprétative Des Causatives En Français

Lingvisticae Investigationes, 1978

Le problème 1.1 Phrases à sujet post-verbal Dans les phrases suivantes, le NP souligné doit être interprété d'une manière analogue (peu ou prou) à celle dont est normalement interprété le sujet du verbe qui les précède (que nous avons souligné également): (1a) On a fait sortir Jean de sa chambre (faire... NP) (lb) Il fera boire un peu de vin à son enfant (faire.. .àNP) (lc) J'ai fait rédiger mon travail par un copain (faire... par NP) Le problème posé par de telles phrases est que puisque, comme nous l'avons mentionné, le NP en question ne précède pas mais suit le verbe auquel il doit être rattaché (sémantiquement), les règles "normales" qui interprètent un NP en position préverbale (i.e. sujet) comme remplissant telle ou telle fonction sémantique par rapport au verbe qui suit ne peuvent pas s'appliquer ici. Dans un cadre transformationnel de type classique (i.e. du type d'Aspects), la solution à ce problème consisterait, de toute évidence, à dériver ces phrases de structures profondes où les NP concernés seraient effectivement en position sujet du verbe qui les~"précède en structure de surface. Comme les règles d'inter prétation sémantique assignant des fonctions thématiques aux divers arguments d'un prédicat seraient définies sur la structure profonde, elles s'appliqueraient de façon uniforme avant que les NP ne soient déplacés hors de la position sujet. Ceci entraînerait, par ailleurs, que quelle que soit la structure dérivée des phrases (1) (i.e. avec ou sans proposition enchâssée), leur structure profonde serait formée de deux propositions où faire serait le verbe de la principale et le verbe à l'infinitif celui de la subordonnée comme en (2):

Les fondements de la causalité

L'article présente les deux principales conceptions philosophiques de la causalité : selon la conception humienne, les propriétés dans le monde ne sont pas causales, et la causalité consiste en certaines régularités ou rapports de dépendance contrefactuelle dans la distribution des propriétés catégoriques en entier. Selon la conception des pouvoirs causaux, par contre, les propriétés sont en elles-mêmes causales de sorte que la causalité est un trait fondamental et irréductible du monde. Nous allons montrer comment ces deux conceptions sont compatibles avec les théories physiques du 20 e siècle. Nous présenterons toutefois un argument en faveur de la conception causale des propriétés, mettant en évidence que cette conception est capable d'intégrer tous les domaines de notre savoir, menant à un matérialisme et un réductionnisme non-éliminativistes.

Des réifications de la raison

2005

Le monde, tel qu'il s'use actuellement avec une révoltante célérité, bruisse de sa terrible et apparemment inexorable privatisation, marchande essentiellement. Ce mouvement de soustraction du réel qui prolifère littéralement, compose la définition concrète de la réification selon laquelle tout ce qui est, n'est dorénavant plus pensable, ou plutôt appréciable autrement qu'en marchandise, actuelle ou potentielle. Ainsi le vivant, y compris dans sa dimension génésique, est-il l'objet d'une appropriation soustractive. Le monde lui-même, « notre » monde, d'immense accumulation de marchandises semble, à son tour, devoir en devenir définitivement une. Toutefois, ce dénuement capitaliste du réel n'est pas totalement apocalyptique ni complètement inédit puisque, dans un ouvrage fameux 1 , György Lukács en a déjà pensé les traits et la dynamique spécifique à l'époque du capitalisme impérialiste. L'actuelle globalisation, non moins capitaliste et impérialiste, n'en diffère que par son échelle, effectivement mondiale désormais, et par son intensité.

Le raisonnement causal : de la pragmatique du discours à la pragmatique expérimentale

2006

Cet article propose une mise en oeuvre expérimentale d'une hypothèse sur le discours causal, hypothèse formulée dans Moeschler (2003) sur la base d'une analyse sémantique des constructions causales et d'une analyse pragmatique du discours causal. L'hypothèse testée dans cet article est que l'ordre conséquence-cause du discours causal n'est pas une anomalie imposée par la langue ou le discours, mais a une motivation cognitive, liée d'une part aux efforts de traitement et aux effets contextuels. Le dispositif expérimental décrit dans l'article vérifie partiellement l'hypothèse, notamment lorsque les propositions connectées sont faiblement associées. Mots-clé : causalité, discours causal et inférentiel, ordres conséquencecause et cause-conséquence, pragmatique expérimentale.

Raisonnement causal en physique qualitative

Intellectica. Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive, 2004

La Physique Qualitative est une branche de l'Intelligence Artificielle née dans les années soixante-dix, qui s'attache à prédire et expliquer le comportement des mécanismes physiques en termes qualitatifs, donc de manière symbolique. La causalité y intervient comme une théorie de «comment les systèmes fonctionnent » qui fait le lien entre raisonnement sur la structure et raisonnement sur la fonction. Elle joue un rôle dans les tâches de conception, de commande, de diagnostic et d'explication des systèmes physiques. Plusieurs méthodes ont été développées pour inférer des explications causales à partir du modèle d'un système physique. Nous en décrivons essentiellement trois : celle de la causalité mythique de de Kleer et Brown, qu'on peut qualifier d'intuitive en ce qu'elle propage de proche en proche le sens d'évolution des variables en réponse à une perturbation ; celle de l'ordonnancement causal d'Iwasaki et Simon, qu'on peut qualifier de...

La causalité dans la philosophie contemporaine

2004

La réflexion philosophique moderne sur la notion de causalité s'articule autour de son rapport au concept de loi de la nature. Cet article présente et soumet à un examen critique les conceptions majeures de la causalité développées au XXe siècle : la conception « déductivenomologique » assimile la relation causale à une explication. Selon l'approche « contrefactuelle », le rapport entre cause et effet se réduit au rapport de dépendance contrefactuelle. L'approche interventionniste ou « agentive » analyse le rapport causal à partir du rapport entre un agent et son action. L'analyse probabiliste réduit la relation causale à celle d'augmentation de probabilité. A la lumière de l'analyse critique de ces théories, il apparaît que la réduction de la causalité au transfert d'une quantité individuelle d'une grandeur conservé, en particulier d'énergie, est en mesure d'éviter les difficultés auxquelles elles se heurtent. Cependant, la relation objective qui correspond à la notion commune de causalité contient, outre le transfert entre événements, un aspect nomologique : un fait est causalement responsable d'un autre fait s'il existe une loi de la nature en vertu de laquelle le premier détermine le second.

L'explication causale dans les sciences humaines

Population (French Edition), 1997

Ce livre poursuit l'effort entrepris lors de la Chaire Quetelet 1987, sur "L'explication en sciences sociales. La recherche des causes en démogrphie", qui avait dréssé un bilan et fourni une réévaluation des théories implicites de l'explication et de la causalité dans ce domaine. Il réunit des des philosophes, des épistémologues et des chercheurs de diverses disciplines en sciences hmaines: démoraphes, ethnologues, éthologues,, historiens, sociologues et statisticiens. L'objectif d'une telle collaboration, menèe sous la direction soutenue de Robert Franck, était de mieux cerner le rôle et la place de l'explication causale en sciences humaines.

La cause justificative - Contribution à la théorie générale de la justification

La cause justificative - Contribution à la théorie générale de la justification, 2018

N’est-il pas, dans la conscience collective, croyance plus répandue que celle de la rigueur inhérente à toute loi ? La maxime fameuse ne dit-elle pas dura lex, sed lex ? Le proverbe populaire n’affirme-t-il pas qu’est raide comme la justice la personne inflexible ? C’est dire comme la règle de droit apparaît antinomique des concepts de tolérance et d’humanité. Les faits justificatifs, en ce qu’ils représentent une exception à l’application mécanique de la loi pénale, semble pouvoir symboliser, au rebours de ces conceptions absolutistes, une justice modérée. Mais quelle est la valeur et la portée de ces causes objectives d’irresponsabilité pénale dans notre système pénal actuel ? Que penser des applications contemporaines de la légitime défense et l’état de nécessité ? Le constat est sans appel : la justification, actuellement éclatée, a besoin d’une nouvelle théorie générale, plus objective et moins restreinte. Mécanisme au carrefour des problématiques majeures du droit pénal, s’intéresser à la justification permet de réinterroger plus largement la légitimité du droit de punir et l’objet de l’infraction.