Du livre à la pierre : l’écriture dans les inscriptions gothiques (original) (raw)
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Revue de l’histoire des religions, 2013
Fonctions de l'écriture dans les inscriptions religieuses de l'Anatolie romaine : du monumentum à l'écriture efi cace Les raisons sociopolitiques avancées pour expliquer l'explosion de l'écrit sur pierre à l'époque impériale n'épuisent pas les ressorts de certaines pratiques régionales de l'épigraphie religieuse. En Anatolie, l'ensemble des stèles « de confession » relève de l'epigraphic habit pour ses deux fonctions mémorielle et publicitaire ou honorii que ; mais ce sont les dieux et leurs pouvoirs que les textes immortalisent, pas les dédicants. Les textes gravés insistent tout spécialement sur l'écriture, autorisée par les prêtres, comme vecteur de l'exaltation des dieux : réclamés par les dieux eux-mêmes, ils coni nent à des proclamations catéchétiques. Eni n, dans le cours des rituels qui en appellent à la justice des dieux, l'écriture joue un rôle performatif. Functions of writing in the religious epigraphy of Roman Anatolia: from monumentum to efi cacious writing. Studies on increasing of writing during the imperial period concluded to socio-political reasons in the majority. These reasons do not enlighten properly some local practices in religious epigraphy. In Anatolia, the group of "confession"-steles follows the line of the "epigraphic habit" for two of its functions: the memorial one and the media or honorii c one. And yet they immortalize the gods and their powers, and not the devotees. Engraved texts particularly emphasize writing, authorized by the priests, as a vector for the exaltation of the divine: required by the gods themselves, they reach a form of catechetical discourse. Finally, when rituals call for divine justice, writing has a performative function. « Primus litteras Mercurius enarrauerit : necessarias coni tebor et commerciis rerum et nostris erga Deum studiis ». Tertullien, De corona 8, 2 1. 1. « Le premier Mercure a enseigné les lettres : je les considère comme nécessaires tant pour le commerce des choses que pour nos devoirs envers Dieu ».
Donner à voir l’antiquité
Les premiers signes d'intérêt pour les inscriptions grecques de la part de savants européens remontent au XV e siècle avec les copies de pierres inscrites effectuées par Cyriaque d'Ancône lors de ses voyages en Grèce 1. Les voyageurs en Orient des siècles suivants ont l'occasion de copier de plus en plus d'inscriptions. Elles alimentent les recueils qui commencent à paraître, comme le Novus Thesaurus veterum inscriptionum de Muratori, qui mêle inscriptions latines et grecques (4 t. de 1739 à 1742). Pourtant, la science des inscriptions grecques est alors moins développée que la paléographie grecque fondée sur les manuscrits byzantins 2. La situation commence à changer dans la seconde moitié du XVIII e siècle, quand arrive en France une longue inscription grecque trouvée à Athènes en 1788, le Marbre Choiseul, que l'abbé Jean-Jacques Barthélemy (1716-1795) se charge de publier. Barthélemy, membre de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres (désormais Académie des inscriptions) comme associé depuis 1747 puis pensionnaire à partir de 1766, était connu pour avoir déchiffré les alphabets palmyrénien-en 1754-puis phénicien-en 1758 3. Garde du Cabinet des Médailles de 1753 à la Révolution, son nom est plus rattaché à la numismatique qu'à l'épigraphie. Son Voyage du Jeune Anacharsis, véritable encyclopédie de la Grèce ancienne, sort des presses fin 1788 et marque un moment de rencontre entre monde savant et public mondain. Ce livre lui ouvre les portes de l'Académie française où il est élu par acclamation le 5 mars 1789. Lorsque paraît cet ouvrage, Barthélemy travaille déjà à la publication du Marbre Choiseul 4. [Fig. 1] Le nom de cette pierre vient de son premier propriétaire, Marie-Gabriel comte de Choiseul-Gouffier (1752-1817), un cousin éloigné du duc de Choiseul, le ministre de Louis XV 5. Barthélemy a donné le goût de l'Antiquité à Choiseul-Gouffier. En 1776, ce dernier était parti, accompagné d'artistes, pour un voyage en Méditerranée orientale. Le premier tome de son Voyage pittoresque de la Grèce, imprimé en 1782, est une publication de prestige où les gravures tiennent la première place. La même année, Choiseul-Gouffier fut élu à l'Académie des inscriptions, et l'année suivante à l'Académie française. En 1784, il fut nommé ambassadeur à Constantinople. Il collectionna alors les antiquités, aidé notamment par Fauvel 6 , et entre en possession du Marbre Choiseul en 1788. En 1792, Choiseul-Gouffier quitta son poste pour s'exiler en Russie et sa collection fut mise sous séquestre par la République. En 1802, de retour d'émigration, il s'employa à la récupérer. Une partie en était demeurée en magasin à Marseille, mais certaines belles pièces avaient été déposées dans des 1 Cyriaque d'Ancône et les inscriptions grecques :
Quelques réflexions sur l’archéologie de l’écriture historique
Dialogues d'histoire ancienne. Supplément, 2010
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Gallia, 2004
Die beiden Hauptgruppen der sogenannten Belgischen Ware (terra rubra und terra nigra) umfassen Formen des Tafelgeschirrs, die aus dem Formenrepertoire der italischen Sigillata, der keltischen Keramik und dem des Metallgeschirrs entlehnt sind. Der Beitrag bietet eine Darstellung der Stempeltypen dieser Keramik und untersucht regionsspezifische Stempelarten (Champagne, Moselund Rheinlande, Norden) hinsichtlich ihrer Chronologie, der Zusammensetzung ihres Repertoires und ihrer Qualität. Die Art der Stempel (epigraphisch oder anepigraphisch, mit Rahmen, Ligaturen, Abkürzungen, etc.) hängt ebenso von der Herkunft der Töpfer und deren Abhängigkeit vom nachgeahmten Repertoire ab wie von ihren eigenen Bedürfnissen und ihrem Umfeld. Bei in der Champagne und den Moselstädten Töpfer, die frühe Sigillata imitieren, zeigt sich eine groβe Nähe zur mediterranen Schriftkultur. Die nördlichen Töpfer holen sich in der zweiten Hälfte des l.Jahrh. n. Chr. Anregungen bei der Metallproduktion. Wo bei anderen Regionalproduktionen Stempelung zur Norm wird, verliert sie mit der Zeit jegliche besondere Bedeutung. Dennoch bleibt sich hier ein Bezug ablesbar, den die groβe Mehrzahl der übrigen Produkte nicht erkennen läβt. Übersetzung : Stefan Wirth Résumé La céramique belge correspond à deux catégories (terra rubra et terra nigra) et comprend un répertoire de vaisselle de table issu de la terre sigillée italique, de la céramique celtique et de la vaisselle métallique. Après une caractérisation globale de l'estampillage de cette céramique, l'estampillage spécifique à certaines régions (Champagne, Moselle et Rhénanie, Nord) est examiné sous l'angle de la chronologie, du répertoire et de la qualité. Les formes de l'estampillage (épigraphique ou non, avec cadre, ligature, abréviation, etc.) dépendent des potiers, de leur origine et de leur dépendance aux répertoires imités, ainsi que de leurs exigences et de leur environnement. En Champagne et dans les villes de Moselle, les potiers qui imitent la terre sigillée précoce montrent une proximité avec la culture méditerranéenne de l'écrit, de même que les potiers septentrionaux qui s'inspirent de produits métalliques dans la seconde moitié du Ier s. Pour d'autres productions régionales, si l'estampillage reste une norme, il perd toute signification ; toutefois, il témoigne d'une référence à l'écrit que la grande majorité des produits n'exprime pas.
Les “gothiques documentaires”: un carrefour dans l’histoire de l’écriture latine
Quand donc enfin, au lieu de piétiner dans l'écriture livresque, les paléographes voudrontils étudier avec autant de persévérance l'écriture des chartes* 1 ?» On aura peut-être reconnu ce quousque tandem, inspiré à Charles Higounet par l'événement que nous fêtons aujourd'hui, le colloque de 1953 sur la Nomenclature des écritures livresques. On pourrait occuper une grande partie de ce rapport à citer les constats semblables exprimés depuis cinquante ans et plus, que ce soit sous la forme du reproche exaspéré, du regret fataliste, de l'observation indifférente ou, plus rarement, de la déclaration programmatique. Selon l'image récurrente chez plusieurs paléographes allemands, les écritures de la fin du Moyen Age, et particulièrement les documentaires, sont restées l'enfant mal aimé de la famille, celui que la paléographie traite en marâtre, stiefmütterlich 2 . Cette antienne sans cesse répétée laisse deviner d'emblée les difficultés que l'on rencontrera à vouloir dessiner cinquante ans de progrès de la recherche.
2018
L’ecriture, les ecritures dans les sanctuaires grecs a l’epoque archaique et au debut de l’epoque classique est un travail d’histoire sociale et religieuse. L’ecriture dans les sanctuaires d’Attique, de Beotie, d’Eubee et des Cyclades, par sa diversite de dialectes, de supports, de formats et de contexte, permet de mettre en relation celui qui ecrit, avec la divinite et les autres hommes. Cette ecriture peut entrer dans le rituel de consecration d’un objet. Un objet inscrit offert a un dieu etablit une relation de don et contre-don : le consecrateur de l’objet peut remercier la divinite pour un bienfait passe, ou attendre d’elle un bienfait a venir. L’ecriture permet ainsi de lier plusieurs temporalites : le passe d’une action, le present de la consecration et le futur de la lecture de l’inscription qui reactive la memoire du passe. L’ecriture constitue egalement un mode de reconnaissance sociale : celui qui ecrit temoigne de son savoir-faire et/ou de sa richesse. L’inscription peut...