Situation et perspectives a court terme de l'economie mondiale (original) (raw)
Situation et perspectives de ¡'économie mondiale Résumé de I'intervention de Jacques ADDA Les chocs politiques á répercussions économiques ont été nombreux depuis le debut de l'année derniére; Ies plus importants pour la conjoncture des pays de l'OCDE ont été la réunification de TAllemagne et la crise, puis la guerre du Golfe. II en est résulté des déviations plus ou moins ampies des conjonctures relativement á leurs trajectoires antéñeures. Le premier de ees événements a empéché l'Allemagne de l'Ouest d'enregistrer en 1990 un ralentissement conjoncturel et amorti celui de bon nombre de pays européens. La seconde série d'événements a au contraire précipité et tempor-airement amplifíé le mouvement de repli des activités économiques dans la quasi totalité des pays industrialisés. II faut ajouter á cela que fin 1989 les politiques monétaires des grands pays s'étaient reláchées pendant quelques semaines en réaction au mini-krach d'octobre ; trois trimestres plus tard, comme cela avait été le cas (mais de maniere alors plus massive) aprés le relachement consécutif au krach boursier d'octobre 1987, il s'en est suivi un rebond de la croissance. Enfin, les anticipations se sont manifestées de fagon spectaculaire, de sorte que les effets ont parfois précédé les causes. La hausse des taux d'intérét allemands a nettement anticipé le coüt de la réunification. Celle du prix du pétrole entre aoüt et novembre 1990 a été largement motivée par l'anticipation de destructions de capacités en cas de guerre, qui finalement n'ont pas eu lieu. Tout récemment, la remontée du dollar procede vraissemblablement de l'anticipation d'un redressement de la balance courante américaine dans les prochains mois. Ces perturbations ont donné depuis l'été 1990 aux évolutions de court terme un caractére tres heurté qui risque de conduire á des interprétations erronées du passé et, panant, á des prévisions fausses et trop souvent révisées. Ainsi, á lire la chute des productions du second semeste 1990 comme la conséquence de la seule crise du Golfe, on risquerait de conclure que, la guerre étant finie, le redémarrage est partout imminent. Cela ne nous semble pas exact. Les économies occidentales étaient engagées au début de 1990 dans des phases de décélération de la croissance motivées par le cheminement cyclique traditionnel propre á chacune. Les pays anglo-saxons étaient au seuil de la récession, les pays européens au bord de ralentissements marqués. Ces cheminements dessinent des sentiers autour desquels l'activité s'est déroulée par á-coups. L'excés de croissance dü au relachement monétaire á pris fin á l'été 1990 ; l'insuffisance de croissance düe á l'attentisme lié au Golfe a pris fin en mars 1991; la croissance additionnelle düe á la réunification allemande touchera á sa fin au cours des prochains mois. Une reprise technique pourrait désormais étre observée dans de nombreux pays, le cheminement sous-jacent étant retrouvé au troisiéme trimestre 1991 (sous réserve que n'interviennent pas de nouveaux chocs). Le retour á la nórmale du prix du pétrole favorisera ces processus. Les économies anglo-saxonnes renoueraient alors avec une croissance lente, le Japón et les économies européennes autres que l'Allemagne avec une reprise plus vive. L'Allemagne atteindrait un point bas conjoncturel fin 1991 et se redresserait notablement début 1992. Ces différentes évolutions dans la sphere réelle de l'économie se dérouleront sur fond d'inflation partout bien maítrisée et de ééquilibrage des balances courantes, tout paniculiérement entre les trois grands pays dustrialisés. En conséquence, les politiques monétaires pourront se détendre et autorisei le légére baisse des taux d'intérét durant les derniers mois de 1991, puis Itur stabilité en ^2.