L’histoire dans la littérature - la littérature dans l’histoire. L’exemple des militaires français en Europe centrale et orientale pendant la Seconde Guerre mondiale (original) (raw)

Les écrivains combattants français et allemands, témoins de la fin de la guerre

Revue du Nord, 1998

Alors que pendant toute la guerre, les écrivains combattants français et allemands publièrent de très nombreux ouvrages littéraires relatifs à leur expérience du front, ils restèrent somme toute relativement silencieux sur les derniers mois de la guerre, et ce, des deux côtés du front. Le contexte des années 1918 au début des années vingt était peu favorable à la parution de tels ouvrages et le public était lassé de la littérature de guerre. Pourtant, la fin de la guerre attendue et la victoire espérée avaient été des thèmes majeurs de la littérature européenne entre 1914 et 1918. Mais après 1918, en France, l'euphorie de la victoire le disputait à la fois au deuil des morts qui l'avaient rendue possible et aux déceptions et mésententes relatives à cette paix toute neuve. En Allemagne, la défaite devait radicaliser les déceptions et les espoirs issus de cette fin de la guerre. Des deux côtés de l'ancien front le monde structuré par la culture de guerre et l'unanimisme de la foi en la victoire s'effondrait et le silence des lettres sur ce monde révolu s'installait. Avant peut-être, l'émergence d'un nouveau langage rendant possible à la réécriture de la guerre. misschien de voorbode was van een nieuwe taal om de orrlog opnieuw te beschrijven.

La Grande Guerre littéraire au prisme des régions

2014

The regional approach has long been neglected by scholars of the Great War. Nonetheless, it allows for a closer study of local communities at war that leads to a deeper understanding of the ways in which individuals and groups relied on preexisting networks to cope with the conflict, mobilized their local and regional identities in a war between nations, and reconfigured, or not, the ties between home, region, and nation. Literature played an important role not only in the creation but in the questioning of regional identities and it also participated in forging or fracturing both wartime and postwar identities. War narratives and memoirs played a particularly important role in the construction of the wartime experience as well as the identities of veterans. However, while the study of the literature of the Great War at the national level is a highly dynamic field of research, scholars have neglected regionalist writers and their works, as well as references to regional affiliations or a sense of belonging to a particular region made by veterans. This special double issue of Siècles sets out to fill this historiographical void. L’échelle régionale a été longtemps été délaissée par les spécialistes de la Grande Guerre. Elle permet pourtant de se rapprocher des communautés locales en guerre, d’étudier la manière dont individus et groupes s’appuient sur des solidarités préexistantes pour faire face au conflit, mobilisent leurs identités locales et régionales dans une guerre entre nations et comment ils reconfigurent – ou non – les liens entre les « petites patries » et la « grande patrie ». Comme la littérature joue un rôle dans l’élaboration – mais aussi dans la remise en question – des identités territoriales, elle contribua également à forger et / ou à interroger les identités de guerre et d’après-guerre. Le récit de guerre, notamment, participa à la construction de l’expérience de guerre et de l’identité combattante. Les études pourtant très foisonnantes qui lui sont consacrées ont toutefois largement négligé les littératures régionales et régionalistes et les allusions aux régions d’appartenance dans la littérature combattante. Le but de ce numéro double de Siècles est de contribuer à combler ces lacunes.

La littérature d’expérience et le témoignage sous le regard de l’historien : retour aux années de guerre

2010

« Inter arma silent musae » dit la maxime latine : « Sous les armes, les muses se taisent. » En ce qui concerne la guerre de 1914-1918, cette maxime paraît difficile à vérifier. Sur le plan quantitatif, les muses ont été au contraire très bavardes et les livres sur le conflit -en particulier dans le champ de la littérature -ont été fort nombreux. Dès 1914, dans la plupart des pays belligérants et en particulier en Allemagne ou en France 1 des milliers d'ouvrages ont été publiés par les éditeurs. Sur le plan qualitatif, il est vrai que les muses n'ont pas toujours été inspirées. Nombre de ces ouvrages sont aujourd'hui, à raison, tombés dans l'oubli. Cependant, parmi la masse des livres écrits et publiés entre 1914 et 1918 certains -par exemple ceux de Guillaume Apollinaire, Maurice Genevoix, Roland Dorgelès, Ernst Jünger, etc. -font figure de chefs d'oeuvre et sont régulièrement réédités. Indéniablement, la Grande Guerre a été un terreau fertile pour toutes sortes d'expérimentation et d'exploitation dans le domaine du livre. La littérature n'a d'ailleurs pas été, loin s'en faut, le seul genre représenté, bien au contraire : ouvrages techniques, livres de cuisine pour temps de privation, recueils de lettres, livres religieux, mémoires d'officiers et d'hommes politiques, reportages journalistiques ont également été publiés en très grand nombre.

Avec qui on écrit l’histoire. Le cas du témoignage combattant dans l’historiographie française de la Grande Guerre.

Genèses. Sciences sociales et histoire, 2014

« With whom are we writing history ». How many published eyewitnesses have the attentions of specialists in the First World War ? What proportion do they represent of the sum of « available » authors ? And most importantly, who are they ? Based on a tally of French witnesses mentioned in the indices of academic texts devoted to the world of combatants, this article aims to evaluate the size and uses of the corpus of authors actually shared by researchers. At the end of the analysis, the article shows both the bourgeois nature of the common textual content used in French historiography in the 2000s, and how narrow it is : of a total of sixty witnesses, nearly all came from the learned elite of the Belle Époque. The article concludes in evoking some of the problems this overrepresentation of upper-class authors raises in writings about the conflict.

Une histoire de la littérature française

Une histoire de la littérature française "Les textes littéraires appartiennent à tout le monde; or, tout le monde n'est pas aujourd'hui en mesure de percevoir les significations, les enjeux, les attraits des faits culturels. Cela exige une information de base, et une maîtrise suffisante de la perspective historique." Marie-Madeleine FRAGONARD Sources FRAGONARD M.-M., Précis d'histoire de la littérature française, P., Didier, 1981. POTELET H., Mémento de littérature française, P., Hatier, 1990.

De quoi la littérature de guerre est-elle la source ? Témoignages et fictions de la Grande Guerre sous le regard de l’historien

Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n°112, p. 41-55., 2011

World War I writing in France has been the subject of much debate about its truthfulness and authenticity as documentation about war experience. This writing, which was very prolific during the war years, has often been considered as part of the function of witness. The soldier-writers who legitimized their production through their lived experience as well as the reception of the works during and after the war contributed to shaping the idea that these texts were above all chronicles of the war experience. Jean Norton Cru’s critical work adds another layer to this interpretation in that it refutes all other functions but that of witness. Historiographic reception again took up the idea, sometimes in an acritical way, that soldier-writers’ production had an exclusively experiential finality. However, historicization critical of this social, literary and cultural phenomenon shows that the stakes go well beyond experience alone.

Croiser les littératures de la première croisade : l’exemple de la bataille d'Antioche

Article paru dans dans Michèle Finck, Tatiana Victoroff, Enrica Zanin, Pascal Dethurens, Guy Ducrey, Yves-Michel Ergal et Patrick Werly (dir.), Littérature et expériences croisées de la guerre, apports comparatistes. Actes du XXXIXe Congrès de la Société Française de Littérature Générale et Comparée, 2018 (http://sflgc.org/acte/florian-besson-croiser-les-litteratures-de-la-premiere-croisade-lexemple-de-la-bataille-dantioche/).