Villes Acéphales, Villes Capitales (original) (raw)
Que le titre même de A Tale of Two Cities situe le roman dans deux villes, tour à tour et à la fois, constitue une singularité notable dans l'oeuvre de Dickens, si intimement associée, presque toujours, à la géographie londonienne. Mais ce redoublement est en même temps symptomatique de l'effroi mêlé de fascination que suscite chez lui la métropole. La grande ville, pour Dickens, c'est en effet l'univers, le genre humain tout entiers, un monde cependant confus, indistinct, effarant, dont le roman a pour tâche essentielle de produire l'unité et, par là même, l'humanité. Raymond Williams, dans The Country and the City [1973 : 155--6], définit l'opération fondamentale de Dickens romancier par analogie avec le geste du bon génie invoqué au chapitre 47 de Dombey and Son (1848), qui ôterait le toit des maisons londoniennes pour révéler l'extension des pathologies sociales-c'est--à--dire morales autant que médicales-et prévenir leurs conséquences mort...
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