Le rôle politique des chercheur·e·s en sciences sociales (original) (raw)
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Intervention sociale face à la maladie: la place du chercheur
Sociedade e Estado, 2002
A partir d'une recherche sur la socialisation et le lien social en contexte africain autour du phénomène du sida, cet article propose une réflexion sur la place du chercheur face à la maladie. Comment ce dernier définit-il son rapport à…
Ethique et recherche. Responsabilité du chercheur et du citoyen
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
La nouvelle configuration régionale a amené les espaces éthiques d'Aquitaine, du Limousin et du Poitou-Charentes à travailler en commun avec le double souci de préserver une éthique de proximité, inhérente au concept-même d'espace éthique et d'amplifier leurs missions de formation et d'information au service de la Nouvelle-Aquitaine. Et c'est ainsi que se construit actuellement l'Espace de Réflexion Ethique de Nouvelle Aquitaine (ERENA). C'est dans cet esprit qu'a été créée la Revue de bioéthique en Nouvelle Aquitaine qui publie son premier numéro. Outre des articles originaux¸ elle diffusera aussi les actes des colloques organisés dans la région. Son comité de rédaction accueillera les travaux qui lui seront présentés : les règles éditoriales figurent dans ce volume. Le deuxième numéro sera l'occasion de donner de plus amples informations sur l'organisation de l'ERENA. The new regional configuration has led the Ethics Spaces of Aquitaine, Limousin and Poitou-Charentes to work together, with the twofold concern to preserve an ethics of proximity, inherent to the concept of Ethics Space itself, and to amplify their purpose of training and informing in the service of Nouvelle-Aquitaine. It is in this spirit that the "Revue de bioéthique en Nouvelle Aquitaine" was created, thereby publishing its first issue. Besides it original articles, it will also publish proceedings of the symposiums organized in the region. Its editorial board will welcome the works that will be submitted: the editorial rules appear in this volume. We wish you an enjoyable read Bernard BIOULAC,
Le rapport aux sciences sociales dans l'espace politique local
Regards Sociologiques, 2008
Membre de l'équipe d'accueil en sciences sociales du sport (EA 1342) Les relations, directes ou indirectes, que les sciences sociales entretiennent avec la politique ne sont certes pas nouvelles. Certains ont voulu voir dans Le savant et le politique une éminente contribution à cette thématique (Weber, 1919). Même si cet ouvrage n'est que la juxtaposition de deux conférences distinctes, l'une sur le métier de politicien, l'autre sur celui de scientifique (toutes deux faites à l'Université de Munich en 1918), il n'empêche que Weber a, dans la conférence intitulée « Wissenschaft als Beruf » (la science comme métier 1 ), indirectement pointé les relations ambigües qu'ont entretenues certains scientifiques avec le pouvoir politique, dont, selon lui, il fallait s'affranchir, en particulier dans l'exercice de la fonction de professeur d'université. Tout au long du siècle, l'ambigüité de cette relation a continué à faire débat, l'une des manifestations récentes en fut la critique de l'engagement du sociologue Pierre Bourdieu dans le champ politique. Les effets, voulus ou non, directs ou indirects, des productions scientifiques dans le champ politique ne peuvent pas ne pas être pris en compte dans une réflexion épistémologique sur ce domaine particulier de la connaissance, celui de la science. Se posent notamment les questions de la diffusion et de la réception des résultats scientifiques, les effets qu'ils produisent sur ceux qui les reçoivent, le rapport parfois ambigu entre commanditaire(s) et producteur(s), qui renvoit au problème de l'indépendance (notamment financière) des chercheurs (et de leurs objets de recherche) vis à vis des champs économique et politique.
Partant du constat d’une impossible neutralité dans la recherche en sciences sociales (Caratini, 2004 ; Fassin et Bensa, 2008 ; Hagberg et Ouattara, 2012 ; etc.), ce numéro de la revue Anthropologie & développement aborde les défis et le potentiel des positionnements de recherche explicitement engagés en anthropologie et en sociologie qualitative. Si l’implication et la réflexivité sont des conditions nécessaires à la recherche de terrain (Ghasarian, 2002 ; Hermesse et al., 2011 ; Piccoli, 2013), et si un ancrage empirique ne signifie pas un aveuglement théorique ou une absence de grille d’analyse de la réalité sociale (Burawoy, 2009), l’engagement que nous souhaitons interroger revendique la possibilité simultanée d’une position publique assumée et d’une recherche scientifique rigoureuse.
Au-delà du choix rationnel : des sciences sociales plus politiques ?
Sociologie et sociétés, 2002
L a discussion sur « le » choix rationnel proposée par J. B. Rule, J. L. Campell, D. D. Laitin et R. Boudon peut suggérer de nombreux commentaires sur des points précis de leurs argumentaires, au demeurant relativement différents les uns des autres. Ces contributions ont en commun leur position de critique constructive à l'égard du choix rationnel, avec laquelle je suis en sympathie, sans en partager nécessairement toutes les propositions. Au risque de négliger en partie l'intérêt intrinsèque de ces articles, je ne me livrerai pas à leur commentaire interne, peu approprié puisqu'il s'agit d'essais critiques adossés à des recherches originales exposées ailleurs. Il me semble plus pertinent de souligner un certain nombre de traits saillants pour en dégager les implications de mon point de vue de politiste européen. L'analyse des processus politiques d'une part, et les rapports entre les sciences sociales américaines et non américaines d'autre part, me paraissent en effet au coeur du débat suscité par le choix rationnel. Quelques observations générales sur ce point introduisent cette contribution. J'examine ensuite sommairement les apports du choix rationnel tels qu'ils se dégagent des quatre textes proposés, puis livre à la discussion deux questions critiques pour dépasser le choix rationnel : la reformulation éventuelle de l'axiomatique de rationalité, et la conciliation entre choix rationnel et néo-institutionnalisme. Enfin, la dernière section tente de préciser le statut du choix rationnel et ses différents usages dans les sciences sociales.