La réception du surréalisme dans les revues littéraires d'Amérique Latine (1924-1950) (original) (raw)

Légitimités énonciatives dans le discours de la critique littéraire journalistique : le cas des hebdomadaires brésiliens

Les considérations préliminaires de cette communication portent sur la légitimité énonciative du discours critique présent dans les rubriques littéraires de la presse hebdomadaire brésilienne. Le corpus est constitué d’articles de quatre news magazines (Manchete, Veja, IstoÉ et Época) et s’étend sur cinq décennies (1960 à 2010). Ce travail se propose de dégager comment se construit, dans ce genre discursif, l’enunciateur jornaliste-critique qui doit s’effacer pour paraître objectif tout en affichant sa subjectivité. A partir de scénographies discursifs diverses, fixés par chaque revue, on observe différents niveaux de l’évaluation dont la littérature est l’objet , qui servent à déterminer différents niveaux de légitimité au cours de la période considérée.

Le milieu littéraire comme espace de contre-pouvoir : l’exemple du groupe surréaliste dans les années 1920

Le milieu littéraire et ses représentations, 2022

Les prises de position théoriques du groupe surréaliste dans les années 1920 s’inscrivent dans une tentative de redéfinition du milieu littéraire par le passage du monde de l’art à celui des idées, en proposant une définition du surréalisme non comme un mouvement littéraire mais comme rapport existentiel au monde. Dans cette perspective, au sein du système de valeurs proposé par le surréalisme dans le champ intellectuel, l’impératif révolutionnaire vient se substituer aux valeurs traditionnelles. Dans un procédé de révision analogue à celui par lequel l’automatisme vient supplanter la production littéraire consciente, les valeurs fondées sur le réalisme et le positivisme se voient remplacées par l’Imaginaire, la Magie et les voies du mysticisme. Au-delà de la portée subversive de ces prises de position, ces choix portent la trace des débats qui innervent le milieu littéraire des années 1920, et sont caractéristiques d’une tentative de redéfinition du milieu menée par le groupe surréaliste.

Au temps du "cosmopolitisme" ? Les revues parisiennes et la littérature étrangère, 1890-1900

Cet article, écrit pour un collectif à paraître sur les revues littéraires européennes au tournant des XIXe et XXe siècles, aborde la question de la place que tiennent, dans les revues parisiennes, de l'avant-gardisme aux grandes revues académiques, les littératures étrangères et leur importation, à une époque où se structure le "nationalisme" des intellectuels. Et contrairement à la doxa la plus commune, il établit que les revues les plus importatrices de littératures étrangères étaient les grandes revues académiques, à la fois grâce à leurs moyens incomparables, mais aussi parce que la littérature y tient un rôle essentiel d'ethnologie descriptive et de géopolitique culturelle à l'usage d'un grand public lettré destabilisé par la transformation du monde vu de Paris au temps de la "Première globalisation"

Le surréalisme français en espagnol: une remise en question de la traduction et de la littérature?

Lenguaje y Textos, nº 5, 9-16, 1994

Les études de littérature comparée, dans une tentative de saisie des relations réciproques entre les littératures modernes, montrent un intéret croissant envers un domaine ou ces relations sont spécialement palpables: la zone d' échange entre les littératures que constituent les traductions ou ont lieu un frottement, une effervescence, qui sont en meme temps acceptation ou remise en cause, réactions critiques et réflexions indirectes -parfois inconsceintes-sur une langue et une littérature étrangeres, ainsi que sur la langue et la littérature autochtones. La traduction constitue une autre approche des textes dans un phénomene d'occultation ou de découverte des problemes qu'ils contiennent. Les relations qui s' établissent a travers les traductions sont alors particulierement intéressantes, d'une part dans une perspective diachronique d'étude des littératures!, et d' autre part dans une perspective globale de connaissance du fait littéraire, d'étude du fonctionnement des "écritures", car, cornme le souligne Nadine Ly, "traduire ( ... ) c'est créer les conditions d'appropriation d'un etre hétérogene par les collectivités qui ne l'ont pas produit, en évitant que ne soient totalement oblitérées l'individualité et l'étrangeté de cet etre reversé au patrimoine universel"2. La traduction s'insere alors a son tour dans une analyse du phénomene littérature.

Les journaux en français publiés au Brésil et les échanges transnationaux (1854-1924)

Revue Médias 19 - Université de Laval, Québec, Canada, 2018

La presse en français publiée au Brésil a surgi très tôt, à peine vingt ans après la libération des presses au pays. Elle émerge de l'action des immigrants qui formaient de véritables enclaves franco-brésiliennes, créées en pleine ère de consolidation de la nouvelle nation. Ils ont agi autant dans des périodiques entièrement brésiliens que dans ceux des colonies françaises installées ici, mettant en question une homogénéité culturelle apparente. C’est contre l'artificialité du concept de nation et considérant la fugacité de ces identités « imaginées »1, fluides, instables, constituées d’emprunts, de refus et d’ajustements, que la recherche sur les connexions transnationales se penche sur les échanges et médiations (institutionnelles ou individuelles) et tente de comprendre la complexité de ce phénomène, déconstruisant une image qui se prétend univoque. Les conditions historiques qui ont rendu possibles ces combinaisons se présentaient de manière plus solide dans le contexte de l'augmentation de l'urbanisation, de l'immigration et dans la réception positive de la culture française, formant ainsi une conjoncture favorable aux interactions.