Les défis de la régionalisation (original) (raw)
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Une régionalisation impossible ?
Sociologie et sociétés, 2011
La décentralisation de la formation professionnelle initiale a donné lieu, dans le contexte français, à la mise sur pied de dispositifs collaboratifs d’aide à la décision, au sein desquels l’équipement statistique joue un rôle central. Menée dans deux régions, une enquête sur la production des cartes de formations donne cependant à voir que certains objectifs scolaires nationaux (« absorber le vivier d’élèves ») continuent à l’emporter sur les enjeux professionnels de la production locale des compétences. En régime de croisière, la régulation territoriale s’attache davantage à la gestion des places qu’à la définition des contenus et des objectifs de formation. Dans une conjoncture de rigueur budgétaire, la réforme du bac professionnel illustre avec plus d’acuité encore les difficultés de la régionalisation substantielle des politiques de formation. La hiérarchisation des instruments reflète ainsi les concurrences institutionnelles en vigueur.
Région, régionalisation, régionalisme
2012
Sommaire Introduction. Mais l'Alsace, c'est quoi ? Et pourquoi plus d'Alsace ? : Pierre Klein Le centralisme français du point de vue d'un girondin alsacien : Pierre Klein L'Alsace : identités multiples et projet commun : Jean-Alain Héraud La régionalisation en Europe, une géométrie variable ! Jean-Pierre Berg Quel bilan tirer de la fusion des régions (Le Grand Est : une aberration économique/Pour un statut particulier) : Jean-Philippe Atzenhoffer Des régions bien mal dessinées... Essai sur la réforme régionale : Jacques Lescoat Les voies d'une souveraineté alsacienne : Yves Plasseraud Régionalisme et Droit local : Jean-Marie Woehrling Collectivité européenne d'Alsace (CeA) et identité alsacienne : Pierre Klein Point de vue du MPA (Mouvement pour l'Alsace) et de son secrétaire général :
Régionalismes, régionalisation et globalisation
En nette opposition avec le paysage souvent réifié du régionalisme africain, la dynamique des échanges transfrontaliers dessine les contours de processus de régionalisation soudés par des interactions sociales, ethniques ou religieuses, largement autonomes face aux affiliations et logiques territorialisées. Les dynamiques de la régionalisation incitent à relativiser les postulats classiques, fondés sur le démantèlement des contraintes frontalières (constitution d'un marché unique, monnaie commune, etc.) et les effets vertueux de dividendes de la paix (règlement pacifique des conflits, formation de communautés de sécurité). En Afrique, les processus de régionalisation procèdent d'abord de l'exploitation d'opportunités liées à des disparités et au maintien des contraintes frontalières, voire à l'instrumentalisation de la violence et de l'insécurité. La disjonction entre le régionalisme stato-centrique et la régionalisation des espaces ne remet nullement en cause la stabilité formelle des frontières et des territoires. Micro régionalismes transfrontaliers, exploitation des opportunités inter hémisphériques et mobilisation des ressources de la globalisation s'entremêlent et soulignent la modernité de ces échanges.
La régionalisation, moteur de la mondialisation
2016
Historiens et économistes identifient généralement deux périodes modernes de mondialisation commerciale : la première s’étendrait de la fin du XIXème jusqu’à la Première Guerre mondiale ; la seconde aurait débuté au milieu des années 1970. Ces périodes se caractérisent par une forte baisse des coûts de transaction, dynamisant les échanges commerciaux entre les pays. À partir d’une base de données inédite, la plus complète à ce jour sur le commerce bilatéral, cette Lettre suggère une amorce plus précoce de la Première Mondialisation, dès le début du XIXème siècle. Celle-ci serait donc antérieure aux grandes innovations technologiques telles que le bateau à vapeur et le télégraphe, comme aux politiques de soutien au commerce telles que les traités de libre-échange ou l’étalon-or. Ces deux vagues ont surtout été alimentées par une intensification du commerce intra-régional. De quoi confirmer le paradoxe selon lequel plus le commerce se développe, plus la distance compte.
Sur la régionalisation en Indochine
Ce sujet évoqué par plusieurs historiens est intéressant et mérite qu'on y consacre du temps. La division en trois régions Pierre Brocheux a présenté un écrit qui démontrerait pourquoi les Français ont divisé le Viet Nam en trois kỳ, la Cochinchine (le Sud), l'Annam (le Centre) et le Tonkin (le Nord). Mon livre 1 en parle et le cite: « Dans son livre Histoire du Vietnam contemporain, la nation résiliente, Ed. Fayard, le professeur Pierre Brocheux explique les possibles raisons de la division du Việt Nam en trois entités. Il cite l'extrait suivant de "Note sur la répartition de nos forces militaires en Indochine ˮ du 15 July 1885 de Jules Harmand, dans "Mémoires et Documents Asieˮ, t.57, p.112-15. J. Harmand (1845-1921) était médecin de la marine, explorateur (mission Francis Garnier) et diplomate (commissaire de France aux Việt Nam, Laos Cambodge) : « Nous ne devons pas oublier que la nation annamite, d'une homogénéité sans exemple dans toute l'Asie, compose une unité positivement redoutable pour un conquérant très éloigné de sa base d'opérations, un peuple dont l'histoire, depuis les temps les plus lointains jusqu'à nos jours, le fait apparaître à l'observateur comme possédant au plus haut degré l'esprit de patriotisme, ou plus exactement le sens de la race, et qu'il serait très dangereux pour nous de le voir se réunir tout entier dans une haine commune dont nous serions l'objet […]. Qu'on soit donc convaincu d'une chose, c'est qu'il n'y a, pour ainsi dire, qu'un seul Annamite depuis le Kouang-Si jusqu'aux frontières du Cambodge et du Siam, que tous les Annamites ont les mêmes idées, les mêmes moeurs, les mêmes aspirations, les mêmes rancunes, la même organisation comme ils ont la même langue et les même lois; qu'il y a moins d'antagonisme réel entre les Annamites du Tonkin et leurs frères du Sud qu'il y en a chez nous entre un Breton et un Provençal et qu'il n'existe pas en particulier un seul "Tonkinois" qui désire voir ses mandarins "annamites" remplacés par des chefs français […]. Il n'est pas en Annam un seul lettré et même un seul enfant à l'école, un seul homme du peuple qui ne connaisse les noms et les hauts faits, devenus légendaires, des rois et des chefs de bande qui ont levé, pendant des siècles, l'étendard de la révolte contre les envahisseurs chinois et ont réussi enfin à les chasser […]. C'est pour ces raisons que nous devrions scinder l'Annam en plusieurs tronçons […] , disloquer la cohésion de l'Annam, le découper, pour ainsi dire, en une série de segments ou de tronçons, sans qu'il ne puisse jamais réunir toutes ces forces contre nous ». Ce que visaient tous les patriotes vietnamiens La lutte pour l'indépendance avait pour objectif de libérer du colonialisme tout le territoire vietnamien et non seulement une partie. La longue histoire du Viet Nam et de ses combats contre la Chine l'a largement démontré. Les insurrections étaient dans toutes les régions. Les Vietnamiens n'avaient pas les moyens de se battre efficacement contre les Français. Ils étaient divisés et ne pouvaient pas constituer une même force devant la puissance armée de la France 1 Viet Nam-L'histoire politique des deux guerres-Guerre d'indépendance (1858-1954) et guerre idéologique ou Nord-Sud (1945-1975), préfacé par Pierre Brocheux, écrit par Nguyen Ngoc Chau et pubié par les Editions Nombre 7, Nîmes, 2020
1983
Dans sa lettre, le rédacteur de la revue précisait qu'il avait choisi de s'adresser sciemment à un historien du Canada central, donc quelqu'un qui n'est spécialiste ni de l'histoire des Maritimes, ni de l'histoire de l'ouest. Je dois dire que j'ai lu le livre d'une traite, même si j'en ai ruminé le contenu durant plus d'un an! L'origine du livre est une rencontre conjointe, tenue en 1978, de /'Atlantic Canada Studies Conference et de la Western Canadian Studies Conference. Des 27 communications présentées, les éditeurs en ont retenu dix. C'est un livre qui m'est apparu très stimulant en dépit de son hétérogénéité et de ses inégalités. Le parti-pris de départ est résolument révisionniste: d'entrée de jeu, il est écrit que: "The Atlantic Canada and Western Canadian Studies Conferences have focused attention on the culture and development of two widely separated regions which have frequently been ignored in studies of the Canadian nation". On vise donc l'objectif de corriger la vision trop centraliste de l'historiographie existante. On ne s'étonnera pas de ne trouver, dans ce recueil, aucun texte qui traite de l'Ontario ou du Québec. Non qu'ils soient absents, au contraire: on retrouve, en filigrame et en mode négatif, l'influence et le poids des deux provinces centrales, que l'on traite des Acadiens, du développement économique de l'ouest, ou de sa résistance au concept du biculturalisme. Dans les dix textes retenus, on retrouve l'équilibre entre l'est et l'ouest: les provinces Atlantiques et l'ouest ont chacun cinq études qui leur sont consacrées. Ces dix communications, d'ampleur inégale, tentent de cerner certains aspects importants du régionalisme canadien. Pour les fins du compte-rendu, j'ai regroupé les textes dans trois catégories thématiques: celles traitant des groupes minoritaires (2), de la recherche d'une identité (4) et des aspects du régionalisme (4). Les deux textes qui ouvrent le recueil traitent des minorités francophones. Robert Painchaud, qui allait disparaître tragiquement peu après la conférence en 1978, aborde le sujet des collectivités francophones de l'ouest et leur développement depuis 1945. Pour sa part, George F.G. Stanley a choisi la renaissance acadienne. Painchaud montre bien le contraste et la contradiction entre le dynamisme du développement institutionnel des organismes francophones de l'ouest et le dépérissement continuel des effectifs du groupe linguistique. Pour lui, les appuis divers, et particulièrement celui du gouvernement fédéral, sont peut-être venus trop tard et l'avenir du groupe semble plutôt limité. Stanley, quant à lui, nous donne un texte assez descriptif sur la renaissance acadienne depuis la fin du 19e siècle. Le principal problème de ces deux textes est qu'ils traitent surtout de l'histoire politique des organisations des minorités. L'historien doit demeurer sur sa faim relativement aux contours socio-économiques
Voix et Images, 2010
Sébastien Chabot (L’angoisse des poulets sans plumes et Le chant des mouches), Éric Dupont (La logeuse) et Christine Eddie (Les carnets de Douglas) campent une partie de l’action de leurs romans dans un Québec imaginé, dans des villages périphériques aux noms fictifs (Sainte-Souffrance, Notre-Dame-du-Cachalot et Rivière-aux-Oies). Cette « régionalité » est comparée, dans cet article, à l’étiquette attribuée entre autres aux écrivains français Richard Millet, Pierre Michon et Pierre Bergounioux. L’auteur montre que les enjeux de la représentation des régions, dans les productions québécoises abordées ici, se distinguent des enjeux de la « provincialité » souvent évoquée par la critique pour regrouper certaines productions romanesques contemporaines françaises. Si la question identitaire sociale et mémorielle (collective et individuelle) est un enjeu majeur des romans de Millet, Michon et Bergounioux, caractérisés aussi par leur registre sérieux qui en fait des « fictions critiques » ...