La montée de la mouvance Tea Party: A l'origine d'une crise politique aux Etats-Unis? (original) (raw)

Le mouvement Tea Party 2009-2017 : résultat d’une enquête en immersion, à Philadelphie et à Boston

2017

Le Tea Party entre en scene en fevrier 2009 aux Etats-Unis. C’est notamment la tirade d’un journaliste qui s’insurge contre les plans de sauvetage de l’economie votes par le President Barack Obama, en direct sur la chaine CNBC le 19 fevrier, et invite a organiser une « Tea Party » dans le port de Chicago, qui declenche ce phenomene sans precedent. S’ensuivent de nombreux rassemblements protestataires de masse a travers le pays, puis la creation de dizaines, puis de centaines de groupes Tea Party locaux. La rapidite et l’ampleur de ce mouvement surprennent les specialistes. D’autant que des 2010, le Tea Party affirme des objectifs politiques et une volonte d’institutionnalisation, se revelant une menace pour l’establishment republicain. Mais en 2012, la reelection du President Obama peut etre lue comme une defaite colossale pour le mouvement, et des chroniques de mort annoncee sont publiees par la presse liberale (au sens americain). Des resultats peu spectaculaires aux elections de ...

SQSP2013 - Émergence d’un populisme nouveau genre?: Le mouvement Tea Party aux États-Unis et la refonte des pratiques de communication et de mobilisation politiques sur Internet

Plusieurs auteurs ont affirmé au cours des dernières années que le mouvement Tea Party est un mouvement politique qui a été créé artificiellement par quelques membres de l'élite conservatrice américaine (ex.: politiciens, groupes d'intérêts, etc.) afin de promouvoir leurs intérêts. Il sera démontré dans cette communication qu'il s'agit en fait d'un mouvement citoyen de masse hyper décentralisé et fragmenté différant en plusieurs points des phénomènes de mobilisation politique traditionnels. Le modèle Tea Party a été utilisé en totalité ou en partie par plusieurs mouvements sociaux et politiques récents comme le mouvement Coffee Party aux États-Unis, le mouvement transnational #Occupy et le mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité au Québec.

Les ratés d’Obama et du Tea Party

Le Devoir, 2014

Les récents événements de Ferguson, venus remettre à l’avant-plan les problèmes structurels affligeant les minorités visibles aux États-Unis, ont largement occulté l’attention internationale portée aux élections de mi- mandat qui auront lieu le 4 novembre prochain. Celles-ci, mettant en jeu les 435 sièges à la Chambre des représentants et le tiers de ceux au Sénat (33 sur 100), vont toutefois prendre une place de plus en plus importante dans l’actualité au cours des dix prochaines semaines. À cette étape de la saison politique, deux observations s’imposent. En premier lieu, notons que la conjoncture semble défavorable au Parti démocrate, qui demeurera sans doute minoritaire à la Chambre des représentants, et dont la courte majorité au Sénat est menacée par le fait qu’il détient neuf des douze sièges présentement en ballottage susceptibles de changer de camp (une perte nette de six sièges le mettrait en minorité). De même, bien que les enjeux locaux aient davantage d’importance lors des scrutins de mi-mandat que lors des présidentielles, la conjoncture nationale et internationale ne lui est pas favorable. Certes, avec une croissance modeste mais stable, et un taux de chômage demeurant à un peu plus de 6 % depuis le printemps, la situation économique est même meilleure qu’au moment de la réélection de Barack Obama en 2012. Aussi, selon une étude effectuée par l’agence du budget du Congrès, plus de 36 millions de gens bénéficieront d’une forme ou une autre d’assurance maladie sous le nouveau régime (« Obamacare ») lors des prochaines élections de 2016, compliquant la tâche des forces qui plaideront alors pour sa révocation. Insatisfaction Le gouvernement Obama demeure toutefois aux prises avec un taux d’insatisfaction dépassant les 50 %, et plus particulièrement avec l’insatisfaction constante de deux électeurs indépendants sur trois. La mise en place chaotique de l’Obamacare en début d’année, les critiques continues à son endroit et la récente décision d’une cour d’appel de Washington concluant à une erreur dans la rédaction de la loi contribuent à maintenir son impopularité auprès de la moitié du public américain. En politique étrangère, les crises de Gaza, d’Ukraine et d’Irak/Syrie ont renforcé l’image, aisément véhiculée par les médias conservateurs, et plus récemment par Hillary Clinton préparant sa campagne présidentielle de 2016, d’une présidence demeurant en mode réactif et facilement prise au dépourvu. Ces éléments contraignent déjà nombre de candidats démocrates à se distancer d’Obama. Difficile, la course pour le Sénat l’est encore davantage pour les démocrates en raison de l’autre fait majeur de ce cycle électoral : l’échec presque complet du Tea Party à imposer ses candidatures lors des primaires républicaines, ce qui contraste avec les situations de 2010 et 2012. Ce phénomène est d’autant plus notable que les candidatures se réclamant du conservatisme populiste du Tea Party bénéficiaient cette année d’un financement relativement bien structuré par des comités d’action politiques tels le Senate Conservative Fund ou FreedomWorks for America. Contrairement à la Chambre des représentants, où le leader de la majorité républicaine Eric Cantor a subi une défaite-surprise en juin aux mains d’un « Tea Partier », le cycle électoral de 2014 demeure sans faute pour l’establishment républicain au Sénat dirigé par Mitch McConnell, lui-même victorieux de son opposant populiste lors des primaires républicaines du Kentucky. Malgré certaines victoires plus serrées (Pat Roberts au Kansas, ou Thad Cochran au Mississippi), aucun sénateur républicain sortant n’a été défait lors d’une primaire, une première depuis 2008 et une surprise pour nombre d’observateurs. Centre de gravité Le Parti démocrate se voit ainsi privé de l’un des avantages dont il bénéficia lors des deux derniers cycles électoraux, alors qu’il faisait face à des candidatures sénatoriales controversées et peu expérimentées liées au Tea Party telles Sharron Angle (Nevada), Christine O’Donnell (Delaware) ou Richard Mourdock (Indiana), qui avaient précédemment défait, lors de primaires, des politiciens associés à l’establishment républicain. Ces candidatures du Tea Party n’avaient pas seulement garanti aux démocrates des victoires qui auraient été autrement improbables, mais avaient nui aux campagnes nationales républicaines par les controverses qu’elles causèrent. Si cet échec du Tea Party témoigne certes d’un certain pragmatisme de l’électorat républicain, il illustre aussi le déplacement continu du centre de gravité de leur parti vers la droite, phénomène que les enquêtes d’opinion confirment depuis quelques années sur l’ensemble des enjeux chers aux républicains, quoique l’importance des questions morales tende à décliner, nonobstant la présence médiatisée d’une Sarah Palin. Dans la mesure où l’ensemble des candidats républicains ont désormais plus ou moins intégré la rhétorique du Tea Party, la dichotomie « establishment contre populistes » est peut-être moins pertinente qu’auparavant. À long terme, les questionnements auxquels fait face le Parti républicain demeurent. Le durcissement de son idéologie anti-étatiste et sa fixation continue sur la question de l’immigration illégale risquent de lui aliéner durablement les segments de l’électorat dont la croissance est la plus soutenue (notamment les minorités asiatiques et hispanophones), alors que diminue d’un recensement à l’autre sa propre base démographique blanche et plus âgée. À court terme, toutefois, les revers électoraux du Tea Party dans le présent cycle électoral favorisent le Parti républicain, dont l’électorat demeure par ailleurs plus mobilisé et, comme c’est généralement le cas, davantage susceptible de participer au scrutin de mi-mandat que celui du Parti démocrate. En somme, les effets combinés de l’insatisfaction populaire envers le gouvernement Obama et la déconfiture du Tea Party pourraient fort bien causer au Parti démocrate la perte de sa majorité au Sénat. Le contrôle républicain dans les deux chambres du Congrès, ou même le maintien d’une courte majorité démocrate au Sénat, condamnerait la fin de la présidence Obama à une impotence politique semblable à celle qui affligea son prédécesseur George W. Bush durant la période 2006-2008.

Consumérisme politique et médias sociaux : l’activisme politique à l’heure du Tea Party

L’appropriation progressive du champ politique par les marques témoigne d’un besoin de conformisme communicationnel spécifique à la société de consommation. Une évolution liée à la dédifférenciation du politique par rapport à l’ensemble des pratiques de consommation. Alors que les médias sociaux induisent un besoin de juger l’action politique en temps réel, l’avènement d’un consumérisme politique peut être décrit comme une action collective individualisée et numériquement consolidée, qui se traduit par l’auto-sélection des benchmarks à partir desquels l’action politique sera jugée. Un consumérisme politique également susceptible d’aboutir à des formes d’activismes structurés et l’émergence de mouvements citoyens autogérés, au statut hybride. L’analyse du phénomène Tea Party aux États-Unis offre une illustration de cette « contre-opinion » cyber-diffusée. En cherchant à donner le la dans la « grande conversation » autour des marques, le Tea Party pose également la question des limites de la participativité et de ses dérives.

Éditorial. La crise de la représentation politique ?

L'Homme et la société, 2013

Distribution électronique Cairn.info pour Association pour la Recherche de Synthèse en Sciences Humaines (ARSSH). © Association pour la Recherche de Synthèse en Sciences Humaines (ARSSH). Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

La mobilisation partisane est-elle en crise?

Le thème de la crise de mobilisation partisane est très important pour le fonctionnement du système politique: suivant le modèle conventionnel, c'est avant tout aux partis de représenter et d'agréger les clivages. Pourtant examiner le problème en Suisse demande d'en définir les diverses manifestations. D'un point de vue théorique, on peut les conceptualiser comme différentes formes de prise de parole et/ou de défection suivant la définition d'Albert Hirschmann. Mais d'un point de vue empirique il est plus difficile de trouver un indicateur unique et déterminant. En fait les votations fédérales en Suisse montrent que si les clivages sociaux ne sont pas toujours représentés par les partis gouvernementaux, la loyauté reste, de manière agrégée, relativement forte. En fait la défection aux partis traditionnels semble se marquer dans l'abstention. Il en va de même pour les élections au CN où la défection de l'establishement se marque aussi par le vote pour les nouveaux partis et par le nombre élevé de bulletins modifiés. La comparaison de données de sondage de 1975 et 1985 confirme ces hypothèses: la politique conventionnelle et l'identification partisane sont victimes de désaffection, alors même que l'information semble progresser et l'aliénation politique diminuer.

Les États-Unis et la "war on terror" : un effet boomerang ?

2013

une foi presque inconditionnelle, ce qui lui valut d'ailleurs d'être réélu l'année dernière. Cependant, même s'il est vu en tant que tel, cet homme est bien loin d'être le messie rêvé par tous. En effet, sous certains points, sa politique reste bien sombre et pas facilement compréhensible pour la plupart, quand elle n'est pas cachée aux américains par des faits divers permettant de mieux faire passer la pilule. Les choses n'ont pas forcément toutes changé,

Les Partis Antimaconnique et Populiste Une Approche Democratique Du Phenomene Populiste Aux Etats Unis Au Xixe Siecle

Politeia - Les Cahiers de l'Association Française des Auditeurs de l'Académie Internationale de Droit constitutionnel, 2013

Une approche démocratique du phénomène populiste aux États-Unis au XIXe siècle Julien Giry « L'hystérie anti-maçonnique de la fin des années 1820 ne fut pas une réaction à des dangers imaginaires […] L'idée selon laquelle la franc-maçonnerie menaçait les valeurs démocratiques et chrétiennes était alors une idée très répandue et reposait sur un certain nombre de faits palpables : 1°) la capacité des maçons à détourner la loi pour leur propre compte ; 2°) leur élitisme, réel ou supposé, dans un siècle qui n'avait d'autre ordre que servir l'homme du commun ; 3°) leur tolérantisme en matière spirituelle au plus fort de ce que l'on a appelé le Second Grand Réveil religieux » 1. S'il convient de prime abord de rappeler que le mouvement anti-maçonnique des années 1820 et 1830 fut bien une manifestation d'un conspirationnisme culturel aux États-Unis dans sa manière de dénoncer une omnipotence des francs-maçons, il apparaît en revanche peu satisfaisant de l'envisager comme David Brion Davis à la manière d'une « hystérie populaire » 2 ou de Richard Hofstadter comme l'expression du « style paranoïaque » 3. En effet, l'appréhender de cette manière traduit incontestablement un présupposé intellectuel qui vise à défendre, chez les néoconservateurs de première génération 4 , la thèse du consensus à un moment où des intellectuels comme Kristol, Glazer, Bell ou encore Hofstadter lui-même ont consommé leur rupture avec le communisme pour se rallier au « centre vital » 5 et au libéralisme de Guerre Froide 6. Plus encore, cette interprétation du mouvement anti-maçonnique semble méconnaître, certes de manière moins nette chez Hofstadter que chez Davis, les raisons profondes du mouvement : une soif d'égalité face à des maçons apparaissant comme une « citadelle de privilégiés » 7 , un rejet profond de la présidence d'Andrew Jackson, en particulier du projet de Banque des États-Unis, et un revivialisme religieux. De sorte qu'il semble que le mouvement anti-maçonnique, malgré tous ses excès, doit être vu, dans un premier temps au moins, comme la formulation d'une exigence égalitariste, un appel sincère à un 1 Bernard Vincent « Les Frères Fondateurs : enquête sur le rôle de la franc-maçonnerie dans la Révolution Américaine » in Bernard Vincent, Élise Marienstras (dir.), Les oubliés de la Révolution américaine [1990], Nancy,