Tentative D’Épuisement D’Un Lieu : Éduquer À L’Expérience Esthétique Par Le Dialogue Entre Arts De L’Espace et Récit Littéraire (original) (raw)

Espace D’Etayage : La Scene et La Coulisse : De La Circulation Des Discours Dans Le Champ Litteraire

Fragmentum

J'examine à travers des exemples puisés à diverses sources les stratégies de légitimation auctoriale dans le champ littéraire. La triade notionnelle « espace d'étayage/espace associé/ espace canonique » permet l'observation de la circularité et de la circulation des discours dans le champ littéraire, l'espace canonique pouvant manifester une visée métadiscursive et l'espace d'étayage pouvant devenir l'objet de l'oeuvre. Statut de l'oeuvre et auctorialité peuvent être interrogés à travers les possibilités qu'offre l'instabilité de ces espaces pour marquer une volonté toujours renouvelée d'occuper l'intenable position « méta ». Outre les stéréotypes auxquels les acteurs du champ littéraire recourent, la mise en scène d'un discours réflexif jusque dans la fiction signale leur maîtrise des codes qui régissent le champ dans lequel ils doivent conquérir la reconnaissance nécessaire à leur existence.

Du Commentaire Pictural Au Commentaire Littéraire : Mettre en Mots Une Expérience Esthétique

Revue de recherches en littératie médiatique multimodale, 2017

Les programmes de français, en France, évoquent le passage par le commentaire pictural pour apprendre le commentaire littéraire. Or les écarts entre les deux arts sont tels que le transfert de l’un à l’autre ne peut aller de soi. Cet article s’attache à montrer que la description de l’expérience esthétique par Schaeffer (2015) peut fournir un modèle de l’activité attendue des élèves. Leurs commentaires picturaux, comme l’illustrent ici quelques exemples, sont plus souvent analysables comme la mise en mots d’une expérience esthétique que leurs commentaires littéraires. Ceci confirme l’intérêt d’un détour par la peinture mais permet aussi de penser que les catégories de Schaeffer, adaptées au cadre scolaire, peuvent aider les enseignants à accompagner leurs élèves du commentaire d’un art à l’autre.

Le pouvoir sémiotique de l’espace. Vers une nouvelle conception de l’exposition ?

Hermès, 2011

Nul ne contestera que l'exposition soit un média fondé sur l'espace. Mais jusqu'à quel point l'espace peut-il avoir une place déterminante dans la production de la signification ? Parler d'« agencement », n'est-ce pas déjà supposer que la « disposition » de l'exposé dans l'espace renvoie à un principe organisateur susceptible d'être interprété, par le visiteur, comme doté d'une signification plus ou moins intentionnelle 1 ? Ce qui serait nouveau aujourd'hui serait l'impression que les expositions sont conçues, plus peut-être que par le passé, à partir d'un travail de l'espace. C'est donc ce dernier point que je voudrais examiner ici.

Camouflages littéraires : vers une expérience sensible des lieux

RELIEF - Revue électronique de littérature française

À la question « comment les littératures francophones permettent-elles de traduire l’expérience d’un monde sensible menacé ? », nous proposons de répondre par une étude de trois poétiques du camouflage de Jules Verne, Mohammed Dib et Dieudonné Niangouna. Par sa façon d’associer la dissimulation et l’exposition aux regards, le camouflage invite à une autre lecture des paysages, met les territoires à l’épreuve des profonds et libère le potentiel expressif des lieux. En faisant corps avec les milieux, les personnages camouflés manifestent une présence patiente et vigilante d’une grande efficience écopoétique.

Construire une ambiance : l’espace comme oeuvre d’art et comme expérience.

2019

(XVIIe École de printemps du Réseau international pour la formation à la recherche en histoire de l'art – Université de Montréal 13-17 mai 2019) Le concept d’espace était fondamental dans la théorie et la pratique de l’Internationale situationniste : l’urbanisme unitaire et les recherches psychogéographiques constituaient la base théorico-critique, tandis que la dérive était l’exploration directe du tissu urbain. Le programme situationniste avait pour objectif « de transformer la vie de tous les jours par le biais d’une utilisation consciente de la technique afin de stimuler les passions humaines » et par « une révolution ludique permanente ». En architecture, il recherchait « le moyen le plus simple d’articuler le temps et l’espace, de moduler la réalité, de faire rêver » et comme « un moyen de connaissance et un moyen d’agir ».

Fictions d’art : des espaces pensifs

Revue Critique De Fixxion Francaise Contemporaine, 2014

Depuis le début des années 1990, la vogue des récits dont le personnage ou le narrateur sont des peintres 1 , des critiques d'art ou des historiens 2 , les fictions où l'oeuvre plastique, réelle ou imaginaire, est l'objet de la diégèse 3 , où l'intrigue concerne les milieux de l'art à travers l'histoire 4 , ne faiblit pas. Des éditeurs et des collections leur font une place privilégiée, des écrivains s'en font une spécialité (Christian Garcin, Adrien Goetz, Patrick Roegiers) ou entretiennent la pratique comme un fil rouge de leur oeuvre (Pierre Michon, Gérard Macé, Pascal Quignard), tandis que des historiens de l'art accomplissent l'excursion fictionnelle avec conviction 5. Ces livres, romans, essais, proses imaginatives, qui traversent les genres, du polar à l'hommage en passant par la satire ou l'érotisme 6 , sont souvent l'occasion pour leurs auteurs de décrocher un prix. Cette tendance ne concerne pas seulement l'aire française et francophone, notamment pour ce qui est du genre des "art history mysteries" (Ian Pears, Jonathan Argyll series) et de l'usage de l'objet d'art dans la fiction 7. Ces ouvrages participent d'un goût pour le savoir-que l'on constate dans la fiction en général comme en témoigne le succès d'une collection comme "Fiction et Cie" et les nombreux échanges de la littérature contemporaine avec l'histoire, l'anthropologie, les sciences cognitives, les sciences de l'environnement, etc.

Espaces de l’œuvre, espaces de l’exposition. De nouvelles formes d’expérience dans l’art contemporain

(Paris: Connaissances et Savoirs, 2016)

« Les mots ne sont pas innocents ; selon le contexte, ils peuvent jouer des rôles bien différents. Espace et Lieu, par exemple, peuvent parfois se comprendre comme des synonymes, même si l'un n'est que l'alter ego de l'autre, et vice versa. » Leur rapport avec les concepts d'œuvre et d'exposition s'est modifié au fur et à mesure des changements statutaires respectifs. Cet ouvrage vise ainsi à interroger le statut de l'espace d'exposition face aux propositions artistiques contemporaines. Il se développe autour des notions principales d'architecture muséale, d'œuvre et d'exposition, à partir des années 1960 et jusqu'à nos jours. Les études de cas (MAXXI, MAMCO, Fondation Trussardi, Nuit Blanche) illustrent, par la suite, la polyvalence de l'espace contemporain. L'espace, ainsi, décomposé, fragmenté, réorganisé, ouvert, façonnable, bidimensionnel, critique, virtuel, fluide, plié, emboité, nomade, a été étudié et restructuré à partir de ses paramètres fondamentaux ; cela permet d'insister sur la présence d'un processus évolutif en chaine (sorte de syllogisme) où, d'abord, l'œœuvre se fait exposition, ensuite, l'espace se fait œuvre et, enfin, l'espace se fait exposition. C'est pourquoi, derrière un espace façonnable qui évolue par rapport à l'art qu'il accueille, apparaît aussi un espace multifonctionnel, un « hyperespace », qui réclame un art spécifique et de nouvelles exigences expographiques.

L’espace du poème : du livre à l’exposition

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2016

En 1973, lorsqu'il scénographie la première exposition d'ensemble de ses « livres de poète » au Centre National d'Art Contemporain, Pierre Lecuire inaugure une démarche singulière qui restera la sienne jusqu'en 2011 1 : celle qui consiste à concevoir sa création poétique comme une pratique continue de la spatialisation du texte dans l'espace de la page et du livre, à celle dans l'espace d'exposition. « Presque autant que les livres eux-mêmes », les expositions sont pour lui « une composante importante, indispensable de l'oeuvre » 2 , et ce autant par contrainte économique que par nécessité poétique. En effet, écrivant le poème, dirigeant les peintres auxquels il fait appel, tels Geneviève Asse, Raoul Ubac ou encore André Lanskoy, Pierre Lecuire est à la fois « maître d'oeuvre, architecte et éditeur de ses ouvrages » 3 , cette pratique de l'autoédition impliquant nécessairement une réflexion sur leur diffusion : Étant donné que je devais assurer, dit-il, en plus de la création, la diffusion de mes ouvrages, j'ai peu à peu constitué, grâce à des contacts et des rencontres faites lors de mes voyages, une liste d'amateurs et d'institutions susceptibles de s'intéresser à mes livres. Ce fut long, difficile, mais c'est en grande partie aujourd'hui ces institutions et ces amateurs pour les trois quarts situés à l'étranger, qui ont collectionné mes livres 4 .