Le Rassemblement Universel pour la Paix (1931-1939) : une organisation de masse ? (original) (raw)

Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1993

Abstract

Organisation pacifiste née officiellement en mars 1936 sous la patronage illustre du ministre radical Pierre Cot, et du conservateur anglais Lord Celcil, elle est en fait initiée par le kominternien Willy Münzenberg et l'un de ses disciples (Louis Dolivet). Le Rassemblement Universel pour la paix prétend rassembler tous les pacifistes dans le monde. En septembre 1936, au congrès du Heysel, l'organisation internationale revendique 400 millions d'adhérents. Dans les faits, ces adhésions sont pour la plupart collectives et très rapidement, les pacifistes sont de plus en plus divisés face à la montée des tensions. En France, après une sorte d'apogée en 1937 (le pavillon de la paix de l'exposition universelle), des départs massifs sont enregistrés l'année suivante (Munich). Le noyautage par les communistes, dans la continuité des congrès d'Amsterdam et de Pleyel (1932-1933) conduit en effet à une politique antifasciste que refusent les "pacifistes intégraux". De ce fait, jusqu'au pacte germano-soviétique, dans une perspective d'intégration dans la société française, la présence des communistes est massive, notamment sur le plan des manifestations populaires. Mais le RUP s'inscrit également dans le cadre d'une action respectueuse de la vision pacifiste de la SDN où d'autres organisations de Front populaire (de plus en plus divisés) jouent aussi un rôle, avec des adhésions aux motivations différenciées. La branche française s'éteint logiquement en 1940 avec la défaite face à l'Allemagne. Article en ligne sur Persée : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mat\_0769-3206\_1993\_num\_30\_1\_404091

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