« Les pasteurs languedociens dans la tourmente des guerres de Rohan (1622-1629 », Predicazione, eserciti e violenza nell’europa delle guerre di religione (1560-1715), Gianclaudio Civale (éd.), Collana della società di studi valdesi 34, Claudiana, Turin, 2014, p. 183-212. (original) (raw)

« 'Cum verbis blandis et factis sepe nephandis'. Une mission pontificale en Lombardie après la bataille de Bénévent (1266-1267) », in « Legati e delegati papali. Profili, ambiti d’azione e tipologie di intervento nei secoli XII-XIII », éd. M. P. Alberzoni, Cl. Zey

After Manfred's defeat and death (february 26, 1266), the papacy sent several representatives in the city-States of central and northern Italy to help pulling down the Ghibelline regimes. This article gives a detailed account of one of these missions, namely Bernard de Castanet and Bartolomeo of Trevi's intervention at Cremona and Piacenza in 1266-1267. These two papal chaplains were tenacious and successful in their bid to put an end to Oberto Pallavicini's long-time domination. A good number of narrative and official sources shed light on the "nuncii"'s determined action in the political milieu. A major achievement was the establishment of "consortia fidei et pacis" in both Cremona and Piacenza. These civic associations controlled the municipal institutions for the sake of the catholic faith and in the name of the struggle against heresy. Most of all, they secured the obedience of both cities to the Roman Church. The new political order was thus founded on spiritual imperatives. Finally, the papal chaplains managed to settle a general peace agreement between the main Lombard cities under the authority of the Apostolic See (The "Peace of Romano"). Bernard de Castanet played the biggest part in the course of events and revealed his political skill as well as firmness in defending papal theocracy. This first mission opened the way to his ecclesiastical career, despite his probable humble origin. Après la défaite et la mort de Manfred (26 février 1266), la papauté envoya plusieurs représentants dans les cités-Etats de l'Italie centrale et septentrionale pour contribuer au renversement des régimes gibelins. Cet article retrace en détail l'une de ces missions, celle menée par Bernard de Castanet et Bartolomeo de Trevi à Crémone et à Plaisance en 1266-1267. A force de tenacité, ces deux chapelains pontificaux parvinrent à mettre un terme à la longue domination du vicaire impérial Oberto Pellavicini. Un assez grand nombre de sources narratives et officielles éclairent l'action des "nuncii" dans la mêlée politique au sein des deux communes. Leur intervention culmina avec l'établissement de "consortia fidei et pacis". Ces associations civiques exerçaient un contrôle sur les institutions communales au nom de la foi catholique et du combat contre l'hérésie. Surtout, elles assuraient l'obéissance des villes à l'Eglise romaine. Le nouvel ordre politique était ainsi fondé sur des impératifs spirituels. Pour finir, les chapelains pontificaux réussirent à instaurer une paix générale entre les principales villes de Lombardie, sous l'autorité du Siège apostolique ("Paix de Romano"). D'un bout à l'autre de l'intervention, Bernard de Castanet eut le premier rôle. Il fit ainsi la preuve de son habileté politique comme de sa fermeté à défendre la théocratie pontificale. Cette première mission couronnée d'un succès sans doute inespéré favorisa la suite de sa carrière ecclésiastique et contribua, dans cette perspective, à compenser la modestie de ses origines.

« Le combat contre les Hohenstaufen et leurs alliés », chapitre 2, dans Patrick Gilli, Julien Théry, « Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin XIIe-mi-XIVe siècle) », Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, p. 65-112 (texte intégral)

Contient : Dossier 2. Le combat contre les Hohenstaufen et leurs alliés - Présentation - Orientation bibliographique - Document 5. Innocent IV promulgue une sentence de déposition de l’empereur Frédéric II devant le concile universel réuni à Lyon (Ad apostolice dignitatis, 17 juillet 1245) - Document 6. Innocent IV déclare Ezzelino da Romano hérétique et proclame son excommunication (Truculentam, 9 avril 1254) - Document 7. Décisions d’Urbain IV pour les négociations avec Charles d’Anjou concernant son accession au trône de Sicile et à la dignité sénatoriale de Rome (Dicit Jeremias, 25 avril 1264)

« Guerre et charité : l’action de Vincent de Paul en Lorraine (1637-1649) », B. Forclaz et Ph. Martin (dir.), Religion et piété au défi de la guerre de Trente ans, actes du colloque de Lyon, 27 septembre 2013 et de Neuchâtel, 17-18 janvier 2014, Rennes, PUR, 2015, p. 141-156.

Entre 1638 et 1647, Vincent de Paul, fondateur des Congrégations charitables de la Mission et des Filles de la Charité, décide de mettre ses « troupes » au service de la population lorraine, réduite dans son ensemble à la dernière extrémité. En dix années, il parvient à rassembler près de 2 000 000 de livres, distribuées auprès des communautés religieuses en difficulté, des villes, des villages, voire des particuliers, ainsi que de la noblesse réfugiée à Paris. Cette action lui a valu, dans les Duchés, une longue reconnaissance. Or, une partie des maux de Lorraine, l’un des champs de bataille de la Guerre de Trente Ans, provient des dégâts commis par les troupes françaises. On sait l’intérêt et le soutien portés par Anne d’Autriche et les grands du Royaume à l’œuvre de Vincent de Paul, mais dans ce cas précis, leur générosité est mise au service de l’ennemi. Vincent de Paul pourrait donc être, finalement, un pionnier du « droit d’ingérence humanitaire ». On se propose donc d’étudier les arguments mobilisés par le « grand saint du Grand Siècle » pour convaincre la Reine et ses proches de l’importance de mettre en place des secours en Lorraine, les moyens matériels mis en œuvre dans cette entreprise, c’est-à-dire l’efficacité de ces arguments, enfin, les formes prises par l’action charitable de Vincent de Paul dans les Duchés.