La Subjectivité Énonciative et La Constitution D'Identités Dans Le Discours De La Revue Féministe La Vie en Rose (original) (raw)
Related papers
L'Homme et la Société, 2017
ENG to FR translation of Juliet Mitchell's "Debating Sexual Difference, Politics, and the Unconscious" FRENCH: "Débattre de la différence des sexes, de la politique et de l’inconscient" Juliet Mitchell répond à la lecture que Judith Butler fait de son livre Psychanalyse et féminisme. Dans sa réponse, elle commence par clarifier les termes de la discussion, montrant que l’intérêt de Butler pour l’hétéronormativité diffère de l’intérêt de Mitchell pour l’oppression des femmes. Cela les a conduites à utiliser des termes – plus particulièrement la formule « différence des sexes » –, de manières divergentes, et cela a entraîné confusion et incompréhension. Butler soutient que Mitchell identifie la différence des sexes avec le masculin et le féminin ; Mitchell rétorque que ce n’est pas du tout sa perspective. Elle observe que le fait biologique d’être femme et la féminité psychique ne correspondent jamais pleinement. Ayant clarifié la signification et l’importance de parler de la « différence des sexes », Mitchell poursuit son dialogue avec Butler autour de quatre problèmes fondamentaux : la transmission intergénérationnelle de la culture et de l’oppression, la signification et le caractère variable de l’interdit inconscient, la relation entre l’inconscient et le désir, et comment formuler le devoir politique de lutter contre l’oppression des femmes. ENGLISH: "Debating Sexual Difference, Politics, and the Unconscious" Juliet Mitchell responds to Judith Butler’s reading on Mitchell’s Psychoanalysis and Feminism. Her reply begins by clarifying the terms of discussion, showing that Butler’s interest in heteronormativity differs from Mitchell’s own interest in the oppression of women. This has led them to use terms, most significantly “sexual difference,” in diverging ways, and this has caused confusion. Butler alleges that Mitchell identifies sexual difference with masculine and feminine; Mitchell argues that this is not her perspective at all. Mitchell observes that biological femaleness and psychic femininity never fully match up. Having clarified the meaning and significance of the invocation of “sexual difference,” Mitchell goes on to engage dialogue with Butler on four fundamental issues: the intergenerational transmission of culture and oppression, the meaning and variability of unconscious prohibition, the relationship between the unconscious and desire, and how to formulate the political task of contesting the oppression of women. Jacqueline ROSE "Observations" FRENCH: Dans sa réponse à la lecture que fait Judith Butler du livre de Juliet Mitchell, Psychanalyse et féminisme, Jacqueline Rose montre que le fait d’avoir un corps donne forme à la construction discursive sur le sexe à travers l’importance du fantasme. Il ne s’agit pas de dire que le fait d’avoir un corps dicte quelles significations une personne donnera à sa vie, mais que la création d’une distinction entre les hommes et les femmes évoquera toujours mais de façon fortuite l’anatomie. Nous ne pouvons donc pas uniquement nous occuper des limites discursives du sexe, mais on doit aussi examiner la variété des fantasmes qui peuvent être produits par l’importance universelle des différences anatomiques pour l’inconscient. S’appuyant sur ses propres recherches pour comprendre la controverse entre Butler et Mitchell, Rose compare la transmission de l’oppression des femmes à la transmission d’un héritage ethnique, remarquant qu’il est dépendant des contingences de la pratique culturelle et des façons contingentes mais plus durables dans lesquelles cet héritage est soutenu par le fantasme. ENGLISH: "Discussion Paper" In her reply to Judith Butler’s reading of Juliet Mitchell’s Psychoanalysis and Feminism, Jacqueline Rose argues that embodiment shapes the discursive construction of sex through the significance of fantasy. This is not to suggest that embodiment legislates what meanings a person will assign to their life, but that the formation of a distinction between men and women will always but contingently invoke anatomy. We cannot therefore solely attend to the discursive limits of “sex,” but must also examine the variety of fantasies that can be produced by the universal significance of anatomical differences for the human unconscious. Drawing on her own work in making sense of Butler-Mitchell controversy, Rose compares the transmission of the oppression of women to the transmission of an ethnic heritage, noting that it is dependent upon the contingencies of cultural performance and the contingent but more enduring ways in which this heritage is sustained by fantasy.
L'individualisme possessif au féminin » in revue
Revue Alizés, 2005
Le citoyen britannique tel qu’il apparaît au seuil de la modernité, dans l’Angleterre du 17ème siècle est un individu naturellement propriétaire. Il est avant tout propriétaire de sa propre personne. C’est ce que Macpherson a appelé « l’individualisme possessif », c’est à dire « l’individualisme conçu comme l’affirmation d’une propriété » (1971 : 7). Cette idée de l’individualisme possessif est exprimée pendant la Révolution anglaise (1640-1649) par les radicaux : les Nivelleurs. Ainsi l’un de leurs leaders, Overton, écrit-il en 1647 « chaque personne reçoit, de par la nature, une propriété individuelle qui ne doit ni être envahie ni usurpée ; car chacun a en sa personne une propriété (self property) sans laquelle il ne pourrait être lui-même, et qu’on ne peut lui ôter sans violation et affront aux principes de la nature »[1]. Tous les hommes ont cette propriété en eux-mêmes et c’est en cette qualité de propriétaire de soi-même, maître de sa propre destinée, que les Nivelleurs réclament le droit de vote, pour tout homme de plus de 21 ans – sans obligation d’être propriétaire de biens matériels – à condition toutefois qu’il ne soit pas domestique. Le domestique, en effet est dans une relation de travail non « libre » car il vend plus que sa simple force de travail : il vit au domicile de son employeur, dans sa sphère privée, et ce dernier a droit de regard sur lui. Par contre, tout homme libre possédant la pleine jouissance de la propriété de sa propre personne doit pouvoir décider pour ce qui le concerne. Il est censé consentir à être gouverné. C’est l’idée de contrat, dont la matérialisation, pour les Nivelleurs, est le suffrage. Plus radicaux que les Nivelleurs, moins sophistiqués aussi, les Diggers (bécheux) qui se nommaient eux-mêmes les « True Levellers » ou vrais Nivelleurs, ne disent pas vraiment autre chose, tant en ce qui concerne la propriété de sa propre personne, que le consentement à être gouverné. En 1649, après l’exécution du roi, ils avaient squatté – et appelé à squatter – les terres « communes » et y avaient installé une société communiste avec propriété collective des moyens de production, la terre, et partage des fruits du travail de la communauté. Pour Winstanley, leur leader, le citoyen reste propriétaire de sa maison et de ses objets personnels : sa société communiste est une société dans laquelle existe une sphère privée qui équivaut à une propriété privée. Cette sphère est celle de sa liberté. Liberté et propriété sont un couple inséparable dans l’individualisme possessif, même pour le communiste Winstanley. Il s’agit de la propriété et de la liberté du chef de famille qui exerce son autorité bienveillante sur sa femme et ses enfants. L’influence des radicaux apparaît dans le dernier écrit de John Locke, Two Treatises of Government (1689). Son père avait, en effet, servi comme Capitaine dans l’Armée Modèle de Cromwell et ces idées, véhiculées par les soldats de la Model Army, lui étaient familières. Locke reprend l’idée selon laquelle « l’Homme a une Propriété dans sa propre Personne. A cela personne n’a droit sauf lui-même. Le travail de son Corps et le Travail de ses Mains, lui appartiennent en propre » (Locke, 1993 : 287). Les hommes auraient quitté l’état de nature et inventé l’Etat afin que leurs propriétés soient préservées. Pour se faire ils auraient établi entre eux un contrat de non agression, renonçant à assurer eux-mêmes la sécurité de leur personne et de leurs biens et consentant du même coup à transférer le pouvoir exécutif qu’ils détenaient jusque-là, dans les mains d’un Etat qui ferait les lois auxquelles ils se soumettraient. La tradition libérale maintiendra le lien entre liberté et propriété.
Olivia Rosenthal : Réalité et Subjectivité.
2020
Mémoire de Recherche, spécialité Littératures françaises. Questionnements et réflexions sur la part de réalité et de subjectivité dans certaines œuvres d'Olivia Rosenthal.
2011
At the outset of the 15th century, Christine de Pizan joined in an ongoing debate on the literary importance of Jean de Meun. While letters addressed to her opponents are dismissive of this author, according her scant praise, the textual versions of this debate produced between 1402 and 1403 set forth its essential issues. In fact, in the version she supervised Christine claims to have entered the debate solely to work for “l’onneur et louenge des femmes” and she calls on her public to support her in this endeavor. This article draws on Pierre Bourdieu’s work on the formation and implementation of cultural codes or “tastes” to examine how Christine formulated her argument by reinventing the criteria used to assess vernacular literature. Examining first the exchange mechanism between the author and her adversaries, this study then turns to the textual mise en oeuvre of the epistolary debate with particular focus on the addition of two dedications introducing the Débat. This approach shows us the various strategies adopted by Christine to marshal a community that will read the debate as a defence of women and also generate a market for future texts in praise of women, such as the Livre de la Cité des dames that Christine would complete three years later.
Le dossier sur les subjectivités mouvantes se penche sur l'intrication du corporel, du social, de l’historique et de la subjectivité dans les écrits de femmes depuis 1990. Il s’attache à différents types de processus subjectifs, chacune des contributions présentant une figuration singulière d’une ou de plusieurs subjectivités féminines situées au carrefour de discours et d’expériences divers mais ayant en commun de penser la subjectivité dans son intime rapport avec le corporel.