L’attention entre phénoménologie et sciences expérimentales, éléments de rapprochement (original) (raw)

Les phénoménologies à l’épreuve des sciences

In J. Leclercq et P. Lorelle (dirs.), Considérations phénoménologiques sur le monde, 2020

Depuis la volonté husserlienne d’instituer la phénoménologie comme « une science rigoureuse » jusqu’aux recherches contemporaines visant à « naturaliser la phénoménologie », la phénoménologie s’est toujours pensée dans son rapport aux sciences. Tantôt pour nourrir l’ambition d’une archi-science, tantôt pour corriger ou infléchir les méthodes des sciences positives, tantôt pour rejeter radicalement l’ambition scientifique en tant que telle, tantôt pour renouer un dialogue et négocier une répartition des tâches. Nous essayerons de dégager un bilan de ces relations et de voir dans quelle mesure les démarches phénoménologique et scientifique correspondent à des projets intellectuels compatibles. A notre sens, la phénoménologie n’est viable qu’en reconsidérant son rapport aux sciences ainsi qu’aux exigences propres à la pensée philosophique.

L’expérimental réel ou virtuel en classe de sciences

RDST, 2015

Patricia Marzin-Janvier & Isabelle Kermen recommandations et un rapport (Rocard et al., 2007) qui est à l'origine de la généralisation de la démarche d'investigation comme moyen pédagogique pour enseigner les sciences en Europe. De fait, dans l'enseignement primaire et secondaire en France, la démarche d'investigation (DI) est généralisée dans les instructions oficielles à tous les niveaux d'enseignement. À la suite de son introduction dans les curriculums de sciences expérimentales, les recherches menées à l'échelle internationale, font ressortir des questions spéciiques, portant par exemple sur l'articulation entre DI et démarche expérimentale. L'appel à contribution de ce numéro de la revue RDST était focalisé sur l'évolution des problématiques de recherche liées à l'expérimental dans la didactique des sciences et des technologies. Des cinq articles qui composent ce dossier, quatre concernent les démarches pédagogiques mises en oeuvre pour enseigner les sciences dans l'enseignement primaire ou secondaire tandis que le cinquième traite d'une recherche effectuée avec des étudiants hors du cadre institutionnel (Maisch, Kermen, de Hosson et Parizot). Jean-Yves Cariou analyse le statut épistémologique de l'expérience dans les prescriptions oficielles et les ressources associées pour enseigner les sciences par investigation au collège ou par tâches complexes au lycée. Deux articles concernent une démarche d'investigation mise en oeuvre à l'école primaire, l'un étudiant l'inluence des postures épistémologiques plus ou moins conscientes des enseignants sur la structuration de leurs séances (Boivin-Delpieu et Bécu-Robinault), l'autre passant en revue les dificultés et réussites d'une conception de protocoles expérimentaux par des élèves de CM2 (Monod-Ansaldi, Prieur, Arbez et Golay). Cette conception fait l'objet d'étayages implantés dans des plateformes numériques, que Patricia Marzin-Janvier présente dans son article, pour permettre à des lycéens de concevoir un protocole expérimental répondant à un problème de génétique. Ces articles traitent de la forme, de la place du référent empirique et de son rôle dans l'apprentissage ; de l'appropriation de la démarche expérimentale par les élèves dans l'enseignement primaire et secondaire ; du statut épistémologique de l'expérience dans l'enseignement des sciences et de son inluence sur l'action des enseignants. Le statut épistémologique de l'expérience, influence sur les pratiques Nous ne disposons pas de résultats d'enquêtes d'ampleur pour déterminer quelles sont les activités expérimentales proposées effectivement de l'école à l'université durant la dernière décennie. Quelques recherches montrent que des pratiques traditionnelles, où l'enseignant en lycée propose une iche TP qui conine les élèves au rôle d'exécutants, ont tendance à persister (

L’ABC de l’expérimental

Vst - Vie Sociale Et Traitements, 2003

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Allier l’investigation empirique et la recherche théorique : une priorité

2009

Comment remédier à la faible cumulativité des connaissances qu’on observe aujourd’hui dans les sciences sociales ? L’auteur impute cette faiblesse à l’écart qui s’est creusé dans ces disciplines entre la recherche empirique et la recherche théorique depuis une cinquantaine d’années. Après avoir décrit deux obstacles à la cumulativité qu’on rencontre actuellement, il montre de quelle manière la méthode inductive classique combine les approches empirique et théorique, assurant aux sciences naturelles leur progrès continu. L’induction classique est tout à fait différente de l’opinion qu’on s’en fait généralement. Cependant les sciences sociales peuvent-elles bénéficier de la méthode qui a fait le succès des sciences naturelles ? Réfutant les objections qui sont généralement avancées pour déclarer la chose impossible ou inopportune, l’auteur montre comment transposer la méthode inductive aux phénomènes sociaux, et il souligne que c’est à cette même méthode que les sciences sociales, et plus généralement les sciences humaines, ont recouru au xixe siècle et dans la première moitié du xxe siècle, générant les formidables résultats obtenus à l’époque. Il souligne aussi, en chemin, les solutions qu’apporte la méthode inductive classique aux difficultés que rencontre l’étude de la logique de la découverte, nouveau terrain d’exploration en philosophie des sciences.How can the weak cumulativity of knowledge in the social sciences observed today be remedied ? The author attributes this weakness to the widening gap between empirical and theoretical research since the last fifty years in these disciplines. Having described two obstacles to cumulativity currently encountered, the chapter shows how the classic inductive method combines the empirical and theoretical approaches guaranteeing natural sciences their continuous progress. The classic induction is quite different from the idea generally believed. However, can the social sciences benefit from the method that has made for the success of natural sciences ? Refuting the objections generally advanced to declare it impossible or inopportune, the author shows how the inductive method can be transposed on social phenomena and emphasizes that the social sciences and more generally the human sciences had recourse to this very method in the 19th and first half of the twentieth century, generating the extraordinary results obtained at the time. Incidentally, he also underlines the solutions brought by the classic inductive method to the difficulties encountered by the study of the logics of discovery, the new area of exploration in the philosophy of sciences

L'expérimentation scientifique : un point de vue épistémologique et historique

2008

La démarche expérimentale comme outil de connaissance du monde réel a été introduite au XVIIe siècle et a été l'origine d'une profonde modification des schémas de pensée. Cette genèse est d'abord évo- quée dans ses dimensions philosophiques et culturelles. La démarche expérimentale inscrit la science dans une pratique de mise à l'épreuve de toutes les hypothèses et le laboratoire devient le lieu où se découvrent les preuves. Mais l'expérience est souvent un exercice de style convenu qui permet de renforcer un paradigme et d'ancrer la connaissance dans un cadre théorique et méthodolo- gique préalable. C'est aussi une source d'innovation, celle qui permet d'échapper aux idées reçues de la "science nor- male" en mettant à profit les faits inattendus, insignifiants voire aberrants. Quelques exemples tirés de l'histoire des sciences physiques et des sciences du vivant illustrent le véritable bouleversement épistémologique provoqué par les pionniers de la révolution scientifique.

Exp De L’Expérimental À L’Expérimentable

Les installations artistiques contemporaines prennent de plus en plus la forme de dispositifs. Ces derniers peuvent être définis comme des agencements matériels, logiciels et même parfois humains, tant esthétiques que techniques, qui se doivent d'être productifs. Opérationnels et / ou « opérationnables », qu'ils soient au mode actif ou passif, ces dispositifs artistiques revêtent nécessairement un caractère opératoire, à la différence des installations. S'effectuant en public et / ou avec le public, cette dimension opératoire déplace la question de l'expérimentation artistique vers celle de l'expérience esthétique : l'expérimentation n'est plus considérée comme un temps réservé à l'atelier ou au laboratoire mais demande également à être effectuée lors de la confrontation publique, en exposition. À mesure que les opérations artistiques sont partagées avec le public ou qu'elles l'impliquent, — à l'instar des dispositifs interactifs ou, plus ...