Cercueils d'enfants dans l'Egypte ancienne et tardive (original) (raw)

LES SCARABEES ET AUTRES AMULETTES DE COEUR DE L'EGYPTE ANCIENNE

L’étude des scarabées de coeur n’a été que très rarement abordée. L’ouvrage de référence en la matière a pour titre Les scarabées de coeur dans l’Egypte ancienne de Michel Malaise. C’est en effet la seule monographie qui traite spécifiquement des scarabées de coeur et qui en étudie la plupart des aspects auxquels un égyptologue peut s’intéresser. L’ouvrage s’appuie sur l’ensemble de la documentation d’ordre général relative aux scarabées de coeur qui existait en 1978 et sur les quelques 300 scarabées publiés à l’époque. N’ayant comme matière d’étude qu’environ 20% du corpus des scarabées de coeur actuellement conservé, M. Malaise, malgré son travail remarquable sur lequel nous nous sommes fortement appuyé, pouvait difficilement présenter une typologie et des critères de datation exhaustifs. Conscient de ce fait, il écrivait, à la fin de son avant-propos, qu’il espérait qu’un corpus serait un jour établi "outil indispensable pour préciser un certain nombre de points". Il ajoutait : "si le présent ouvrage pouvait servir d’impulsion à une telle entreprise, et l’aider au départ, nous serions largement récompensé de notre travail". C’est dans cette optique que depuis 1986 nous avons travaillé sur une thèse soutenue en décembre 2014 intitulée : "Les scarabées inscrits et autres amulettes de coeur de l’égypte ancienne : présentation, corpus, critères de datation, caractéristiques, collections". Cet article a pour ambition de présenter une actualisation des différents aspects des scarabées de coeur jusque-là abordés et, d’autre part, de donner un aperçu des nouveaux acquis apportés par une thèse de quelque 3000 pages, en particulier un corpus, une typologie et des critères de datation.L’ouvrage s’appuie sur l’ensemble de la documentation d’ordre général relative aux scarabées de coeur qui existait en 1978 et sur les quelques 300 scarabées publiés à l’époque. N’ayant comme matière d’étude qu’environ 20% du corpus des scarabées de coeur actuellement conservé, M. Malaise, malgré son travail remarquable sur lequel nous nous sommes fortement appuyé, pouvait difficilement présenter une typologie et des critères de datation exhaustifs. Conscient de ce fait, il écrivait, à la fin de son avant-propos, qu’il espérait qu’un corpus serait un jour établi "outil indispensable pour préciser un certain nombre de points". Il ajoutait : "si le présent ouvrage pouvait servir d’impulsion à une telle entreprise, et l’aider au départ, nous serions largement récompensé de notre travail". C’est dans cette optique que depuis 1986 nous avons travaillé sur une thèse soutenue en décembre 2014 intitulée : "Les scarabées inscrits et autres amulettes de coeur de l’égypte ancienne : présentation, corpus, critères de datation, caractéristiques, collections". Cet article a pour ambition de présenter une actualisation des différents aspects des scarabées de coeur jusque-là abordés et, d’autre part, de donner un aperçu des nouveaux acquis apportés par une thèse de quelque 3000 pages, en particulier un corpus, une typologie et des critères de datation.

Papaikonomou I.'D., Malamidou D., 2013 - Femmes enceintes et astragales : une sépulture à deux urnes cinéraires d'Amphipolis in V. Dasen (co. sc.) La petite enfance dans le monde grec et romain

Dossiers d'Archéologie No 356 mars-avril , 2013

FEMMES ENCEINTES ET ASTRAGALES 32 / LES DOSSIERS D'ARCHÉOLOGIE / n° 356 >> Femmes enceintes et astragales Une sépulture à deux urnes cinéraires d'Amphipolis Le lien entre les sépultures des femmes mortes en couches et des enfants mort-nés est d'habitude invisible dans les nécropoles, car ces enfants ont fait l'objet d'un traitement funéraire à part. Comment distinguer la maternité au sens corporel, social, voire symbolique à partir du matériel archéologique funéraire ? La femme enceinte est la seule défunte identifiable avec son propre enfant sans analyse ostéologique. Dans de très rares cas, le dispositif funéraire permet de saisir son statut social et sa relation avec le futur enfant. À la tombe athénienne de la « Rich Lady » datée de l'époque géométrique (vers 850 av. J.-C.), s'ajoute désormais une sépulture d'Amphipolis. Dimitra MALAMIDOU >> 18 e Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques, Kavala, Grèce Irini-Despina PAPAIKONOMOU >> Docteur en histoire et archéologie, UMR 7041 ArScAN, Paris Ouest-Nanterre Post-doctorante, université de Fribourg, Suisse La sépuLture de deux Femmes enceintes atée du troisième quart du IV e siècle av. J.-C, elle faisait partie d'un ensemble probablement familial de 17 tombes soignées, concentrées dans une aire à part de la nécropole Est d'Amphipolis en Macédoine. Elle se compose d'une théké, c'est-à-dire d'une petite construction cylindrique, qui mesure ici 0,58 m de diamètre, maçonnée de pierres brutes et enduite de mortier à l'intérieur. La couverture n'a pas été conservée.

Les Scorpions, la Veuve de Coptos et les Deuillantes-"Guérisseuses" (Elien, Hist. An. 10, 23) in : (Sydney Aufrère et Cathie Spieser eds), Le Microcosme Animal en Egypte ancienne. De l'Effroi à la Vénération. Etudes d'archéologique- et d'ethnoarthropodologie culturelle

Orientalia Lovaniensia Analecta 297, PEETERS , 2021

Pour une perspective générale sur les liens entre Isis mère et le scorpion, on consultera l'article de Jonathan Maître, « L'Isis au scorpion dans le pays de Ouaouat, une expression provinciale du mythe de la Bonne Mère », ici même, p. 373-414.

Les sépultures d'enfants à Kamiros (Rhodes) entre l'âge du fer et l'âge archaïque.

Rencontre autour des funérailles. Des os et des larmes. Préparer les corps, pleurer et honorer les morts., 2021

La soi-disant archéologie de la mort est, parmi les branches possibles de l'archéologie, probablement celle qui possède la structure théorique et méthodologique la plus riche et parfois contradictoire. Les sépultures sont le seul contexte archéologique dans lequel les objets sont directement associés aux individus et à la société dans son ensemble - ce qui rend leur analyse extrêmement fascinante pour les archéologues qui s'intéressent aux études sociales. Il faut souligner que les nécropoles sont en fait une représentation indirecte et non directe de la société, médiatisées par l'idéologie, les croyances communes et les intérêts du groupe qui organise l'enterrement. La représentation que la société se fait habituellement d'elle-même à l'occasion du décès d'un individu est le plus souvent flatteuse et une telle représentation en dit long sur les habitudes collectives et les valeurs partagées de la société en question. Comme le mentionnait Hodder, le rituel funéraire n'est pas un reflet passif des aspects de la vie, mais il est construit de façon significative ; " in death people often become what they have not been in life ". Aujourd'hui, après la disparition de la vision processuelle de la mort et des rituels qui y sont liés, l'idée de la mort comme fait culturel, comme événement traumatique au sein de la communauté et comme cause d'une crise qui n'est pas seulement idéale s'est imposée. La société doit répondre à cette crise par une série d'actions rituelles, qui expriment des condoléances pour la perte et montrent que tout ce qui était dû a été fait pour le défunt. Le rituel funéraire a donc pour fonction de remplir ces tâches, selon les modalités que la société a choisies au fil du temps, et de fixer l'image du rôle que le défunt a joué au sein de la société, non pas comme une réflexion directe mais comme un produit culturel : les relations entre le monde des vivants et le monde des morts doivent toujours être considérées à travers le filtre de l'idéologie. Cette contribution vise à illustrer et à analyser un cas particulier, celui des sépultures d'enfants retrouvées dans les nécropoles géométriques et archaïques de Kamiros sur l'île de Rhodes. Le site, l'un des mieux conservés et des plus intéressants de la Méditerranée, a fait l'objet d'une importante campagne de fouilles par la mission archéologique italienne entre la fin des années 1920 et le début des années 1930, au cours de laquelle un grand nombre de tombes ont été mises au jour. L'intérêt archéologique pour les sujets d'âge subadulte dans les nécropoles antiques est de formulation assez récente : l'étude de la visibilité, des modes de représentation et de la construction de l'identité des catégories infantiles a en effet été traditionnellement négligée jusqu'à ces dernières années. Cet intérêt s'inscrit dans un champ de recherche plus large qui questionne le rôle des individus non adultes dans les sociétés anciennes, suite à la compréhension de l'importance anthropologique de l'enfance en tant que concept culturel. Le site de Kamiros semble unique pour plusieurs raisons. En effet, depuis le début de l'âge du fer, les nécropoles contrastent avec les traditions les plus répandues dans le reste de la Grèce, notamment continentale. Les enfants, à l'âge du fer, semblent pertinents pour la première fois. Leur présence dans les scènes rituelles de la poterie géométrique semble indiquer un monde social dans lequel les plus jeunes avaient leur propre place dans la vie rituelle de la communauté ainsi que le nouvel intérêt de la communauté à enregistrer ce fait. La mort d'un enfant, un événement aussi traumatisant que la mort elle-même, devait apparaître encore plus grave aux yeux d'une société où les relations devaient être construites principalement sur les liens familiaux. L'enterrement officiel des enfants, des garants et de l'image même de la progéniture, peut signaler l'importance qui leur est attribuée, car ils sont considérés comme nécessaires à la survie de la société. On a cependant l'impression qu'à l'âge périnatal, il n'existe pas encore de système commun et partagé concernant le dépôt ou non des objets funéraires : en général, la conception semble affirmer que les enfants, bien que formellement enterrés, ne sont pas encore considérés comme des individus sociaux complets et donc privés des objets. Cette attention aux jeunes membres de la société se manifeste en particulier aussi dans le cas des enfants plus âgés, à partir de trois ans, qui semblent obtenir une caractérisation plus décisive et plus élaborée par le dépôt de biens funéraires, souvent riches. Il est possible d'observer dans ces cas, en effet, une nette distinction de genre, qui reprend les mêmes schémas que les sépultures d'adultes ; de même, des éléments différents apparaissent dans certaines tombes qui semblent aller dans le sens d'une grande richesse et de larges contacts méditerranéens du groupe familial auquel elles appartiennent. Ces caractéristiques, si particulières pour l'âge du fer, sont maintenues dans une certaine mesure même pendant la période orientalisante et archaïque. Le site de Kamiros, remarquablement conservateur à plusieurs égards et clairement distinct des autres poleis de l'île, est également isolé en ce qui concerne les sépultures d'enfants qui, à l'époque archaïque, semblent encore avoir une grande importance et constituent un grand nombre des tombes fouillées par les Italiens. Malgré les difficultés liées à l'étude des nécropoles fouillées il y a près de quatre-vingt-dix ans, le contexte des sépultures enfantines de Kamiros apparaît comme un cas exemplaire pour l'étude des processus et des choix liés aux rituels funéraires et à la déposition des plus jeunes membres de la société grecque archaïque. A travers un aperçu des contextes camiriens et une comparaison avec d'autres sites importants de la Grèce continentale et insulaire, cette intervention vise à analyser les phénomènes et les méthodes d'inhumation de sujets non adultes et les implications qu'ils ont dû avoir sur l'histoire sociale du site et, probablement, sur la formation de la polis à Kamiros.

« L’enfant et la huppe dans l’Égypte antique », Archéologia 531, 2015, pp. 30-35.

2015

La huppe (Upupa Epops), plus que tout autre oiseau, fut étroitement associée à l’enfant égyptien sur les peintures et reliefs des mastabas de l’Ancien Empire, ce qui a donné à penser à certains égyptologues qu’il s’agissait là d’un oiseau apprivoisé avec lequel les enfants s’amusaient. Mais cette association de la huppe et de l’enfant, en particulier de sexe masculin, va bien au-delà de la simple expression d’un lien affectif entre le jeune Égyptien et son oiseau.

«Tombes d’enfants à l’intérieur d’habitats au début de l’Age du Fer dans le Monde Grec », in L’enfant et la mort dans l’Antiquité I, Nouvelles recherches dans les nécropoles grecques : Le signalement des tombes d’enfants, Table ronde, Athènes, Ecole française d’Athènes, 29-30 mai 2008, (ed. A.-M. Guimier-Sorbets, Y. Morizot), Paris 2010, pp. 67-95

Soigner l'enfant dans les textes médicaux arabes et persans du Moyen Âge

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, T. 124, N°3, PUR, 2017

Cet article est consacré à l’enfant dans le monde arabo-musulman médiéval. L’étude se base sur trois catégories d’œuvres écrites en arabe ou en persan entre le Xe et le XIIIe siècle : des ouvrages sur la conservation de la santé (ḥifẓ al-ṣiḥha), des livres médicaux dont des chapitres sont consacrés aux divers âges de la vie, ainsi que des textes de pharmacologie. Nous analysons principalement les écrits d’al-Rāzī (mort en 925), d’Ibn Buṭlān (mort en 1066), de Ğorğānī (mort en 1136), d’Ibn al-Bayṭār (mort en 1248) et surtout d’Ibn al-Quff (mort en 1286). Les premiers soins donnés au nourrisson sont des actes médicaux associant le corps et la psychologie, l’hygiène et la délicatesse ; la musique et les mélodies font partie de ces attentions. L’étude sur le lait (de la mère, de la nourrice ou d’un mammifère) montre à quel point, pour les médecins, le lait établit le lien matériel et psychologique entre l’enfant en bas âge et son milieu de vie, ce qui explique l’importance essentielle du choix de la nourrice pour le bien-être de l’enfant. Cet article se termine par l’étude de la variole et de la rougeole, deux maladies infantiles fulgurantes et sévères pour les enfants, basée sur l’ouvrage de Rāzī qui en établit le diagnostic.