La régionalité lexicale du français au Moyen Âge: hypothèses, constats et perspectives (original) (raw)
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Medioevo Romanzo, 2021
The study of regional lexical variation is increasingly taken into account by philologists and linguists who deal with medieval texts, particularly French ones. There is, however, a lack of a tradition of methodological reflection on the subject, which has been partially filled by recent contributions of a mainly theoretical nature. Through this 'laboratory experiment' conducted on the Middle French translation of Riccold de Monte di Croce's Liber peregrinationis by Jean le Long d'Ypres (in 1351), the present article aims at establishing effective methodological approaches for the ecdotic, lexicological and stylistic treatment of the marked lexicon of a medieval text, whereby the main focus will be on diatopic variation, although the other axes will also be considered. The potentialities and the limits of such an analysis will thus be shown, allowing its subsequent application to other texts.
Glessgen, Martin / Trotter, David (edd.), La régionalité lexicale du français au Moyen Âge, Strasbourg (ÉLiPhi) 2016, 61-84.
La régionalité lexicale de l'ancien français (ca 1100 -ca 1350) : une enquête sur la base du Dictionnaire étymologique de l'ancien français Est-il possible d'évaluer la régionalité lexicale de l'ancien français sur la base des articles du Dictionnaire étymologique de l'ancien français -DEAF ? La réponse à cette question, sans doute pertinente pour la recherche future sur les régionalismes en ancien français, résultera d'une enquête à triple orientation : en premier lieu, une analyse de la pratique lexicographique montrera que le DEAF enregistre des régionalismes à quatre niveaux différents (chap. 2). Puis, nous prendrons quelques exemples des régionalismes enregistrés dans la 'liste Roques' 1 pour vérifier si les matériaux du DEAF peuvent confirmer la caractérisation régionale des mots en question (chap. 3). Ensuite, une interrogation de la base de données du DEAF fournira des résultats purement quantitatifs que nous convertirons ensuite dans des diagrammes statistiques (chap. 4). Une interprétation prudente des résultats qualitatifs ainsi que quantitatifs (chap. 5) aboutira à une réponse pondérée à la question initiale (chap. 6). Dans une annexe, le lecteur trouvera une liste provisoire des travaux sur les dialectes et les scriptae en ancien français.
L’espace linguistique d’oïl connaît au Moyen Âge une variation importante sur toute son étendue. Notre thèse se concentre sur la variation diatopique, et en même temps diachronique, d’une aire délimitée du domaine d’oïl. En particulier, elle examine le lexique régional propre à l’aire orientale comprenant les régions de la Lorraine, de la Champagne, de la Bourgogne et de la Franche-Comté. L’étude lexicologique prend appui sur le vocabulaire traité dans le cadre du Dictionnaire des régionalismes du français médiéval (DRFM), projet auquel nous avons participé. Ce dictionnaire réunit quelques 389 régionalismes anciens, identifiés à partir d’un corpus de textes documentaires des 13e et 14e siècles : les Documents linguistiques galloromans. À cette source primaire, a été ajoutée la documentation disponible dans la lexicographie de référence du français médiéval. La première partie de notre thèse s’interroge sur la méthodologie mise en place pour l’identification des régionalismes, ainsi que sur les modalités du traitement lexicologique. En effet, les connaissances concernant la régionalité médiévale sont, à l’heure actuelle, encore peu systématisées, bien que l’identification des mots régionaux dans les textes anciens soit désormais pratiquée par les linguistes et les éditeurs. La partie interprétative de l’étude consiste en une analyse approfondie du vocabulaire régional des quatre régions étudiées, ainsi que des relations qui les lient avec les autres aires du domaine linguistique. Le modèle de description que nous avons élaboré considère le lexique en relation avec les différents paramètres variationnels, notamment la diatopie, la diachronie et la diaphasie. La dimension diatopique constitue le noyau de notre étude. Les mots régionaux sont traités sur la base de leur diffusion dans l’espace. En particulier, il nous a semblé efficace de distinguer trois catégories de régionalismes plus ou moins marqués diatopiquement : les mots ayant une diffusion très restreinte, moyenne et plus large. Pour chaque ensemble, nous avons pu identifier plusieurs solidarités géolinguistiques existant à l’intérieur du domaine oïlique. La plupart des trajectoires géolinguistiques concerne la moitié oïlique orientale ; néanmoins, dans quelques cas, nous avons signalé des diffusions de type macroscopique décrivant des aires plus vastes. Par ailleurs, étant donné que la diffusion des régionalismes peut parfois dépasser les frontières linguistiques, nous avons systématiquement considéré la présence des variables dans les autres langues galloromanes. L’interprétation des trajectoires géolinguistiques se réalise dans une perspective diachronique, qui suit l’histoire des lexèmes depuis leur première occurrence dans les textes français ou latins jusqu’aux attestations dialectales modernes. Concernant les mécanismes de formations du lexique régional, nous avons pu voir que la plupart des régionalismes analysés illustrent des innovations formelles ou sémantiques d’époque romane. Le lexique d’origine latine est également présent, bien que dans un pourcentage plus faible. La dernière section de l’étude traite le lexique régional selon le paramètre de la diaphasie. Le corpus sur lequel nous nous basons réunit des occurrences tirées de textes de genres différents. Pour cette raison, le vocabulaire est scindé en deux grands ensembles : les mots présents dans les seuls textes documentaires et ceux partagés avec d’autres genres textuels. À partir de cette première classification, nous avons cherché à identifier les régionalismes les plus spécifiques sur l’axe diaphasique. Pour conclure, notre travail a apporté quelques résultats concrets. En premier lieu, il nous a permis de mieux appréhender le lexique d’une aire donnée du domaine oïlique. Deuxièmement, l’étude a mis en lumière certains aspects méthodologiques restés souvent implicites dans la recherche lexicologique, qui pourront être appliqués à l’étude d’autres aires géographiques.
Inventaire des régionalismes médiévaux français
2016
La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite » (alinéa 1 er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
Le fait régional et la richesse du lexique
La Région semble revenir en force non pas sous l'effet d'un engouement intellectuel abstrait, mais bien par nécessité politique, socio-économique et administrative. Sa définition a beaucoup évolué depuis les écrits de Vidal DE LA BLACHE (1), à la fin du XIXème siècle. Ce géographe fondait la division régionale sur des ensembles de paysages façonnés par l'homme. De nos jours, la notion de territoire, « basé sur l'appartenance de groupes humains à un espace qui est à la fois social et culturel, un domaine de vie et d'aménagement, une zone d'influence politique (2)», s'impose aussi bien chez les aménageurs et décideurs que chez les chercheurs en sciences humaines. Magnifiée à certaines époques et négligée à d'autres, la régionalisation « semble exprimer au sein de la collectivité, une sorte d'aspiration diffuse et constituer au Maroc un des thèmes permanents du mouvement des idées (3)», son élan contraste avec les ambiguïtés caractérisant sa définition, elle change, ainsi, de contenu et de signification, ce qui en fait une notion à géométrie variable (4). Le Petit Larousse illustré définit la Région comme étant « l'étendue de pays qui doit son unité à des causes naturelle (climat, végétation, relief) ou humaine (peuplement, économie, structures politiques ou administratives etc.…) et définit la « régionalisation » comme le « transfert aux régions de compétences qui appartenaient au pouvoir central (5) ».
La Genèse du lexique français - La formation du lexique des origines au Moyen-Âge
2018
Le lexique est constitué d‘un ensemble de briques appelées racines. Ces briques nous ont été transmises par des langues connues ou soupçonnées, mais aussi loin que porte le regard, il est impossible d‘en discerner l‘origine : on peut créer de nouveaux mots, mais l’on ne crée jamais aucune racine, on en hérite depuis la nuit des temps. Le but de cet ouvrage a été d‘isoler ces briques essentielles du lexique français, et d’observer la façon dont elles se sont assemblées au fil du temps pour former la langue que nous connaissons, sous une perspective à la fois historique (étymologique) et synchronique (néologique). En d’autres termes, nous avons cherché à comprendre comment se formait un lexique, premier pas vers la compréhension de la genèse d’une langue.
Le français du Midi : une variété de français à accent lexical
Résumé en français : Le français est traditionnellement décrit comme une langue sans accent de mot. L'accentuation est considérée marquer, de façon post-lexicale, les frontières – obligatoirement à droite et optionnellement à gauche – d'une unité prosodique, le groupe accentuel (ou Accentual Phrase, AP), qui peut contenir plusieurs mots lexicaux. Le français du Midi s'est développé au contact de l'occitan, une langue à accent lexical distinctif. Ce contact a conduit à une convergence entre les systèmes prosodiques des deux langues. D'un côté, l'occitan a adopté l'AP, avec ses accents final et initial, et l'accent de mot s'est affaibli, n'étant marqué que de façon optionnelle par une montée tonale à l'intérieur de l'AP. De l'autre, le français du Midi conserve des reliques d'accent de mot : il est possible d'observer des montées tonales sur la dernière syllabe pleine de mots de contenu à l'intérieur de l'AP, ce qui n'est pas le cas en français du Nord. Mots-clés : français du Midi, accent lexical, contact de langues, convergence prosodique Abstract in English French is traditionally described as a language lacking word stress. Accentuation is considered to mark post-lexically the edges – obligatorily to the right and optionally to the left – of a prosodic unit, the Accentual Phrase (AP), which may contain several lexical words. Southern French developed in contact with Occitan, a language with distinctive lexical stress. This contact led to a convergence between the prosodic systems of both languages. On the one hand, Occitan has adopted the AP, with its final and initial accents, and word stress has been weakened, being marked only optionally by a pitch rise AP-internally. On the other hand, Southern French presents relics of word stress: it is possible to observe pitch rises on the last full syllable of content words inside the AP, which is not the case in Northern French. Keywords: Southern French, lexical stress, language contact, prosodic convergence