Mission archéologique de Carthage-Byrsa (original) (raw)
E n 1972, à la demande des autorités tunisiennes préoccupées par l'urbanisation croissante, au détriment des vestiges archéologiques, de la banlieue résidentielle de Tunis qu'était devenue Carthage, l'UneSCo, alors dirigé par le Français René Maheu, lança une campagne internationale pour la sauvegarde et la mise en valeur de ce site, qu'allait couronner en 1979 son inscription sur la liste du patrimoine mondial. Une dizaine de nations répondirent à cet appel. En France, l'Académie des inscriptions et belles-lettres s'impliqua dans la création d'une mission archéologique de Carthage-Byrsa, dont la direction fut confiée à Serge Lancel, professeur à l'Université de Grenoble. Cette mission commença à opérer sur le terrain en 1974, sous l'égide de l'Institut national d'archéologie et d'art de Tunis, dirigé alors par M. Azedine Beschaouch et devenu depuis Institut national du patrimoine. Son domaine d'action allait être la colline de Byrsa, la principale éminence du site, couronnée par l'ancienne cathédrale Saint-Louis. Depuis la fin du xix e siècle y avaient opéré des archéologues français, tels que les pères blancs Alfred-Louis Delattre, Gabriel-Guillaume Lapeyre et Jean Ferron, ou encore Charles Saumagne et Gilbert Picard. Une équipe « punique », dirigée par Serge Lancel assisté de Jean-Paul Thuillier, consacra ses recherches à une zone localisée vers l'angle sud-est du sommet de la colline, où les fouilles antérieures avaient repéré les vestiges d'un habitat punique et qui reçut le nom de « secteur A », tandis qu'immédiatement plus à l'ouest (« secteur B ») travaillèrent Jean-Michel