Haradum II (original) (raw)
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Hellenostephanos, 2018
Dans l'histoire de la culture européenne, l'un des points essentiels de la distinction entre Moyen Âge et Renaissance tient à la question qui est au centre de la conférence qui nous a rassemblés à Tartu : la redécouverte du grec par l'Europe humaniste aux xv e et xvi e siècles. Sans doute les historiens tendent-ils aujourd'hui-et depuis longtemps déjà-à remettre en cause cette distinction : il n'y a certes pas de coupure nette et tranchée entre ces deux périodes, et l'on ne s'est pas couché un soir au Moyen Âge pour se réveiller le lendemain matin à la Renaissance. C'est au contraire très progressivement qu'aux xv e et xvi e siècles l'Europe des humanistes, l'Europe tout entière, a redécouvert une richesse que l'Occident latin avait en grande partie oubliée ou méconnue : le trésor de la langue et de la culture grecques. Cette « redécouverte » s'est faite à des dates variables et selon des procédures très diversifiées, selon les diffé-rentes parties de l'Europe. Elle a consisté en un lent et parfois difficile travail d'« appropriation » ou d'assimilation culturelle : partout, on a vu des lettrés, issus des divers pays européens, portés par l'attrait pour la langue grecque, par l'enthousiasme pour cette culture, se mettre à écrire des textes-souvent des lettres ou des poèmes-en grec, alors que ce n'était pas leur langue mater-nelle. Ils n'ont pas nécessairement vu de leurs yeux la Grèce, ils n'ont certes pas quitté leur propre pays pour venir s'y installer, mais ils ont écrit en grec, pour s'identifier à la culture grecque, ce que du temps de Platon on appelait déjà ἑλληνίζειν 1. Qu' ont-ils écrit, et pourquoi ? C'est à ces diverses formes * Le texte grec des neuf épîtres dédicatoires dont il sera question dans cet article a été publié, avec une traduction en français et une brève annotation, dans notre ouvrage : Jean-François Maillard & Jean-Marie Flamand, La France des humanistes. Hellénistes II (Maillard, Flamand 2010 : 627-642). 1 Platon, Ménon, 82b ; voir aussi Aristote, Rhet. 3, 5, 1 ; Th ucydide 2, 68.
Alexandre Y. Haran, 2018
LE PARADIS EN SUISSE ? Élaboration d'une « cartographie messianique » autour de l'entrée d'Élisabeth d'Autriche à Paris le 29 mars 1571 Alexandre Y. Haran 8, rue Bet-Arava-IL-93389 Jérusalem Résumé : Les décorations somptueuses confectionnées pour l'entrée solennelle à Paris de l'épouse de Charles IX, Élisabeth d'Autriche (1554-1592), et les inscriptions qui les ornaient étaient porteuses d'un message à forte teneur messianique en lien avec des passages bibliques comme Zacharie 14,8-9. Ce message véhiculait l'espoir que l'alliance matrimoniale contractée entre le Valois et la fille du Habsbourg conduirait à la conception d'un héritier qui assumerait le rôle de l'Empereur universel de la Fin des Temps, le « Second Charlemagne ». Un texte élaboré par Simon Bouquet et réinterprétant les quatre fleuves du Paradis selon une tradition pluriséculaire n'hésite pas, quant à lui, à faire de la Chrétienté romaine sur le point d'être réconciliée un nouveau jardin d'Éden.
Arrivé, après quarante années de traversée du désert, aux confins de la Terre promise, le peuple d'Israël s'apprête à prendre congé définitivement de son guide fidèle. Moché Rabbénou, dans une longue tirade couvrant la presque totalité du livre de Dévarim, adresse ses dernières paroles à ses frères. Ses propos qui mêlent le rappel de lois et de Mitsvot, des mises en garde et des enseignements moraux, débutent par l'énoncé, sous une forme allusive, des différents lieux où les Béné Israël ont failli dans leur relation avec Hachem. Ainsi, comme le rapporte Rachi, Moché introduit ses paroles en rappelant à ses frères le comportement répréhensible qui fût le leur au début de leur traversée du désert puis celui qu'ils adoptèrent face à la mer ou encore la faute du veau d'or ainsi que celle des explorateurs sans oublier la révolte de Kora'h ou les propos plein d'ingratitude tenus à l'égard de la manne. Ces réprimandes feutrées, adressées au peuple d'Israël par Moché, sont autant d'appels, lancés par le plus grand des prophètes à ses frères, à ne pas réitérer les erreurs du passé. Cependant, ces reproches formulées par le fidèle serviteur d'Hachem au peuple élu s'apprêtant à conquérir la Terre d'Israël semblent, malgré tout, déplacés. Les fautes et les défaillances pointées par Moché comme introduction à ses paroles, n'ont pas été, pour la plupart, le fait de la génération à laquelle celles-ci sont adressées. « La génération du désert » n'est plus. Les six cent mille hommes sortis d'Égypte ont tous disparus au fur et à mesure des trente-huit années de leur errance dans le désert suite au terrible épisode des explorateurs. Pourquoi, dès lors, accabler les enfants de ceux qui reçurent la Torah au Har Sinaï de fautes qu'ils n'ont pas commises? Pourquoi faire endosser la responsabilité des échecs d'une génération à la génération suivante?
La conscience musulmane : l’universalisme contre l’égalité?, 2020
La représentation médiatique des musulmanes et musulmans met en lumière la prédominance de thèmes négatifs tels que le « terrorisme », le « fondamentalisme » et le « jihadisme ». L’Islam est décrit comme un ensemble de croyances comprises, intégrées et pratiquées de manière unique. Cet Islam reconstruit, s’accompagne d’une surestimation du nombre de musulmanes et musulmans et de leur envahissement proche de l’Europe et donc du remplacement de la population blanche et chrétienne par une population musulmane. Les musulmanes et musulmans sont associé.e.s à un bloc qui s’oppose à « l’universalisme ». Cependant, ne faut-il pas déplacer le regard et s’intéresser à un agent à partir non plus des enjeux strictement liés au culte mais à ceux liés à l’égalité, à la lutte contre les discriminations raciales et l’islamophobie. En effet, questionner les discriminations raciales, au nom de l’universalisme, revient à interroger l’écart entre égalité formelle et égalité réelle.
2019
En avril 1993, à la suite d’une visite dans le massif de Cauria, une structure aménagée dans un abri présentait en surface de la céramique peignée. Suite à cette observation et en raison de l’afflux de touristes toujours plus nombreux, une fouille de sauvetage a été conduite au mois de septembre. La sépulture de Rinaghiu II (fig. 1) était installée dans un abri surplombant de 20 m l’alignement. La structure se présente sous la forme d’un long couloir de 3,5 m sur 1 m, aménagé dans le creux d’..