Une histoire à rebrousse-poil. Le contrepoint baroque de l’écrire dans le Nouveau Roman (original) (raw)
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Entre la nouvelle histoire et le nouveau roman historique: réinventions, relectures, écritures
2007
.Le travail (de recherche) doit être pris dans le désir. Si cette prise ne s'accomplit pas, le travail est morose, fonctionnel, aliéné, mû par la seule nécessité de passer un examen, d'obtenir un diplôme, d'assurer une promotion de carrière... Ces mots de Roland Barthes à propos des "Jeunes chercheurs" m'accompagnent depuis plusieurs années, tout au long de mon parcours depuis l'écriture féminine de l'histoire, à travers la nouvelle histoire, jusqu'au nouveau roman historique latinoaméricain. Si ce travail n'a été ni morose ni aliéné, c'est grâce à Milagros Ezquerro et Perla Petrich, que je remercie pour m'avoir accordé le privilège d'avancer en toute liberté. Si ce travail a pu prendre corps, c'est aussi grâce à Jacqueline Konopka, Brigitte Natanson et David Bozio-Made, à leur passion et à leur patience.
La « femme nouvelle » : contre-modèle pour le roman traditionaliste catholique
MuseMedusa. URL : http://musemedusa.com/dossier\_7/plet/, 2019
Cet article porte sur une figure littéraire en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles, la « femme nouvelle », telle qu’elle est mise en fiction dans un corpus ordonné à la foi : le roman traditionaliste catholique. On s’intéressera plus particulièrement à l’œuvre de deux romanciers catholiques majeurs du tournant du siècle : Henry Bordeaux et René Bazin. Inquiets de la montée en puissance de l’individualisme et de la laïcité républicaine au sein de la société française, qui risquent d’éloigner les femmes de leur devoirs sociaux (de mère-épouse et de croyante), ces romanciers réagissent en écrivant des romans à thèse empreints de valeurs catholiques autorisées : il s’agit, à travers une rhétorique de la foi et une mise en valeur(s) de la Tradition, d’inciter les liseuses à se détourner du mauvais exemple qu’incarne la « femme nouvelle », avatar moderne de l’Amazone antique. En prenant appui sur deux œuvres emblématiques de la veine traditionaliste (La Peur de vivre [1902] d’Henry Bordeaux et Davidée Birot [1912] de René Bazin), on étudiera donc les enjeux thématiques et textuels de la mise en fiction d’une figure nouvelle qui, à travers les dilemmes moraux qu’elle déclenche, constitue un agent idéal pour (re)mettre en avant le culte des valeurs traditionnelles (la famille et le mariage chrétiens).
Comment il faut écrire, dans la tradition classique, l'histoire des guerres romaines contre les barbares Résumé.-Dans son opuscule Comment il faut écrire l'histoire, Lucien passe en revue, pour les ridiculiser, les différents styles d'écriture à la mode chez les auteurs contemporains qui écrivent l'histoire des guerres parthiques : imitation de Thucydide, d'Hérodote et de Xénophon ; inspiration épique, philosophique ou rhétorique. Le propos de cette étude est de suivre ces tendances du IIe au IVe siècle, par l'analyse de quelques textes, peu commentés sous ce rapport, retraçant eux aussi les guerres romaines contre les barbares. Une première traduction française, intégrale ou partielle, en est fournie.
2013 — Les Vies de Cornélius Népos: une nouvelle manière d'écrire l'histoire à Rome?
Interférences - revues.org
Dans un colloque sur historia et persona 1 , la prise en compte de Cornélius Népos s'impose tant les accidents de la transmission des textes ont conféré à son oeuvre le statut de texte fondateur d'un type particulier d'historiographie à Rome, le récit de vies. Exact contemporain de Cicéron, Népos nous apparaît dans le paysage littéraire et intellectuel romain autour de 54 av. J.-C. : Catulle, dans la pièce liminaire de son libellus, salue en lui l'auteur d'une oeuvre inédite à Rome, des Chronica en trois volumes, chronologie comparée de l'histoire romaine et de l'histoire grecque 2. Népos l'a conçue dans l'entourage immédiat d'Atticus et de Varron, en lien avec les recherches de ces deux spécialistes de chronologie. Il composa également au moins cinq livres d'Exempla : autour de thèmes comme la fides, l'inimicitia, la luxuria, étaient évoquées les causes de la grandeur politique, le Sénat, les tribuns de la plèbe, Tibérius Sempronius Gracchus père, Cratès de Thèbes, Auguste. Il s'agissait, selon J.-M. David, « d'institutions de la cité personnalisées ou de héros réels, Grecs ou Romains, appartenant à des époques très variées qui dessinaient sans doute par le rassemblement de leurs conduites exemplaires le champ des normes civiques idéales 3 ». Dans le contexte de crise morale et politique que traversait la Rome du I er siècle, le projet de Népos était sans doute d'élaborer un code des vertus et des vices civiques en l'incarnant dans quelques figures du passé, en même temps que de proposer aux lecteurs un espace soustrait à la polémique autour de figures consensuelles. 2 Cette approche moralisante et édifiante de l'histoire, héritée de la conception romaine d'une historia pourvoyeuse de leçons, magistra uitae, imprègne l'ouvrage sur lequel nous allons centrer nos réflexions : le liber de excellentis ducibus exterarum gentium 4. Ce livre faisait partie d'un ensemble plus vaste, au moins seize livres de uiris illustribus, que Népos conçut entre 35 et 27 5 , véritable musée réunissant plusieurs centaines de personnages, appartenant au monde grec et au monde romain pour la plupart, Les Vies de Cornélius Népos : une nouvelle manière d'écrire l'histoire à Rome ? Interférences, 5 | 2009 Le récit sera nécessairement sélectif et sommaire, obéissant à un critère de concision : Abstinentiae erit hoc satis testimonium. Plurima quidem proferre possimus, sed modus adhibendus est, quoniam uno hoc uolumine uitam excellentium uirorum complurium Les Vies de Cornélius Népos : une nouvelle manière d'écrire l'histoire à Rome ?
Dé-livrance et dés-écriture du roman au tournant des Lumières
in Katherine Astbury et Catriona Seth (éd.), Le Tournant des Lumières : mélanges en l’honneur du professeur Malcolm Cook, Paris, Garnier, 2012, p.213-220, 2012
Pour Michel Foucault l’âge classique - âge de la représentation - est ouvert par le Don Quichotte et s’achève avec l’oeuvre de Sade. La première partie de Les Mots et les choses se termine en effet sur la brève évocation de Juliette: l’obscure violence répétée du désir vient battre les limites de la représentation, du représentable, de l’épistémè classique. La très brève lecture de Juliette à la fin de la première partie de l’œuvre fondatrice de Foucault est cependant sans commune mesure avec le long développement réservé à Don Quichotte dans le troisième chapitre. Les débuts de l’âge classique sont décidément mieux explorés par Foucault que « le tournant des Lumières ». Par bonheur, il arrive au chercheur d’avoir la main heureuse: les éditeurs des Dits et Ecrits de M.Foucault n’ont pas eu le bonheur de retrouver le manuscrit d’une conférence intitulée “Langage et Littérature”, faite à l’université de Bruxelles en 1963 et qui présente une protoversion de ce qui va devenir quelques années plus tard Les Mots et les choses. Cette version insiste longuement sur l’oeuvre de Sade. Après Sade, tout est à recommencer, à réinventer. Un nouveau paradigme de la littérature devra se mettre en place, au tournant des Lumières. Ce paradigme est incarné par Chateaubriand, selon Foucault. Aux dires de Foucault, il est évident que pour l’auteur des Mémoires d’outre-tombe (1850), les mots qu’il écrivait n’avaient de sens que dans la mesure où il était, lui Chateaubriand, déjà mort; dans la mesure donc où sa parole flottait au-delà de sa propre existence. Paroles d’outre-tombe. Le nouveau paradigme de la littérature post-sadienne, incarné par Chateaubriand est celui de la transcendance, de la nature "transcendante" de la Littérature. Ainsi, la transgression et le passage par delà la mort – la transcendance – seraient les deux figures majeures de la littérature moderne telle qu’elle se profile au tout début du XIXe siècle. A la fin de l’âge classique, Sade et Chateaubriand marquent le double seuil de la littérature moderne, pour Foucault. Sade liquide un passé, Chateaubriand inaugure une nouvelle conception du littéraire. La littérature moderne n’est pas dans l’oeuvre, elle marche devant l’oeuvre. Elle s’écrit dans l’interstice entre l’œuvre concrète et l’Oeuvre idéale. L’oeuvre concrète ne rencontre jamais ce double, dont elle est le miroir. Elle est simulacre d’un texte idéal, appelé le Livre, la Littérature. Ce que Chateaubriand appelle ‘littérature’ est quelque chose qui se joue dans la faille entre l’oeuvre concrète et le Livre. C’est ainsi que le « Livre » de Mallarmé, qui voulait répéter et anéantir en même temps tous les autres livres frôle, dans sa blancheur, “l’être définitivement échappé de la Littérature”
La naissance d’un mythe. 'La Nouvelle Revue Française' dans le champ littéraire de la Belle Epoque
Études littéraires, 2009
As the legendary Nouvelle revue française celebrates its hundredth anniversary, Maaike Koffeman demonstrates how the founders of this literary review laid the foundations of its success in the years preceding the First World War. The literary quality of the published texts does not suffice to explain its legendary reputation : the material organisation of the NRF and its publishing house has to be taken into consideration as well. The letters exchanged between the review’s editors prove that they employed conscious strategies in order to acquire symbolic capital and make their review into a dominant literary institution. The combination of a systematic account of the contents of the NRF with a sociological analysis of its interaction with the other players in the literary field thus leads to a better understanding of the review’s earliest history.
Anales de Filología Francesa, 2020
Resumen Balzac en su proyecto de la Comedia Humana concibió una empresa de gran envergadura destinada a ser un reflejo, si no exacto, al menos muy fiel del mundo que la rodea. También puede, siempre con una perspectiva realista, decidir mostrar exactamente lo contrario de lo que ha revelado anteriormente. Lo que importa en esta relación paradójica es el recorrido entre dos universos supuestamente antitéticos. Así, esta estética del camino hacia una inversión de valores potenciales provoca una tensión entre dos polos opuestos. Sin embargo, los universos románicos no están en total oposición y la inversión puede ser el indicio de un cambio importante y significativo. Nuestros ejemplos serán tomados de dos libros de Balzac: sarracena (1830) y La Rabouilleuse (1842). Estos dos libros fueron elegidos por sus puntos de divergencia, para mostrar la evolución de la obra del escritor a lo largo del tiempo y cómo su viaje es representativo del enriquecimiento personal e ilustra la evolución d...