Un texte méconnu sur deux groupes hérétiques du Maghreb médiéval (original) (raw)
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Dans l’Europe occidental, les 11–13e s. étaient un temps turbulent sur le plan religieux. Il y avait nombre de nouveaux mouvements pieux et acteurs spirituels. Ce mémoire remet en question la catégorisation fait par un historien médiéval qui aboutissait à façonner notre image des acteurs religieux ce cette époque : le franciscain Salimbene de Parme (1221–1288). Sa chronique ne laisse pas surgir le moindre doute que les Franciscains et Dominicains sont les seuls ordres mendiants légitimes, tandis que d’autres mouvements assez similaires sont hérétiques. Ce mémoire examine la manière de laquelle Salimbene nous présente deux personnages, à savoir le franciscain Gerardo di Borgo san Donnino, un théologien qui faisait des prophéties subversives, et Gerardo Segarelli, le fondateur de la secte des Apostoliques. Quels sont les principes selon lesquelles Salimbene nous présente ces deux personnages, et quelles stratégies utilise-t-il pour faire cela ? Dans le cas de Gérard, Salimbene nous donne un portrait nuancé qui nous présente les pours et les contres de cet homme. Par contre, Segarelli et ses Apostoliques sont la victime d’une invective concertée qui vise à démontrer leur méchanceté et stupidité. La raison en est que les Apostoliques étaient une concurrence et un danger pour les Franciscains, tandis que Gérard n’était plus objet de la politique, mais de l’histoire. Finalement, comment peut-on caractériser la stratégie de Salimbene pour attaquer ses adversaires ? Quelques-unes de ses reproches aux Apostoliques sont peu crédibles. Alors que l’on pourrait soupçonner des mensonges conscients là-derrière, mon hypothèse est que Salimbene prend des fautes existantes pour les façonner et exagérer d’abord et les insérer finalement dans son cadre littéraire de l’invective contre les hérétiques. Après tout, Salimbene était un combattant dans une guerre de propagande qui faisait rage entre les ordres mendiants établis et les nouveaux venus. Et ce n’était pas encore décidé lesquelles deviendraient les hétérodoxes et lesquelles les orthodoxes.
Héritages ara ba-islamiques dans l'Europe méditerranéenne Sous Ia direction de Catherine Richarté Roland-Pierre Gayraud ]ean-Michei Poisson lnllltwt n•tlonel CllttChtiChU + lnrap +~~::-· Si vous désirez être tenu régulièrement informé des parutions des Éditions La Découverte, il vous suffit de vous abonner gratuitement à leur lettre d'information par courriel, à partir du site www.editionsladecouverte.fr où vous retrouverez l'ensemble de leur catalogue.
Bibliographie du Maghreb antique et médiéval
au 31/12/2017) Ici : Version à dernière date sur tabbourt.com I) Afrique du Nord II) France III) Turquie + en annexe, liste des inscriptions réétudiées commentées ou publiées signalées dans l'Année épigraphique.
Anciens mots, nouvelles lectures : hybridisme culturel au Maghreb médiéval
Valérian, D. (ed.)Les Berbères entre Maghreb et Mashreq (VIIe-XVe siècle), 2021
al-Ḥasan al-Yūsī (m. 1691) affirmait, au retour d'un pèlerinage de quatre mois en Égypte, ne pas avoir rencontré un seul ouléma dont la catégorie intellectuelle fut digne 1. Abū Sālim al-'Ayyāšī (m. 1679), au cours d'un séjour en Orient, s'étonnait aussi de ce que, sur la propre terre du Prophète et à très courte distance de La Mecque, puissent habiter des Bédouins ignorant les principes de base de l'islam. Cet étonnement dérive d'un certain point de vue maghrébin selon lequel l'Orient, et par conséquent ses habitants, était un référent intellectuel et religieux d'où émanait la connaissance islamique par excellence 2. Ces considérations se basent sur un modèle d'autoperception du Maghrébin en tant qu'excentré ou périphérique. Les cas cités illustrent la position du Maghrébin, et du Berbère en tant que Maghrébin, par rapport à l'Orient ; ce sont des témoignages intéressants quant à la double perspective concernant le Maghreb au cours du Moyen-Âge : une appartenance à l'espace islamique nuancée par son propre contexte culturel et historique. Le lien entre les Arabes, les peuples de la côte orientale de l'Afrique et ceux d'audelà de l'Égypte permet l'incorporation des Barbar-s à la liste des peuples ayant établi ce contact malgré leurs différences 3. Les contrastes de toutes sortes, évidents, entre eux et les Arabes se sont exprimés, comme nous le savons, au travers de différentes traditions textuelles. Dans cette catégorie d'extranéité interne se trouvent les Barbar-s, mais également d'autres groupes tels que les Furs 4 , et nombreux sont les textes arabes constatant les différences entre ces peuples et les Arabes. Les processus d'arabisation et d'islamisation qui surgissent avec l'arrivée des Arabes dans le nord de l'Afrique supposent, malgré leurs différents rythmes de développement, une immersion de ces Barbar-s dans la sphère « arabo-isla-1 Cette contribution a été réalisée dans le cadre du Programme I3 (MINECO), le projet de recherche ANR « Maghribadite » (dir. Cyrille Aillet) et le project « Islam 2.0: marcadores culturales y marcadores religiosos de sociedades » (MINECO, FFI2014-54667-R) [IP : Luz Gómez García]. La majeure partie de ce texte a été traduite par Marie-Geneviève Alquier.
DEUX GRANDS “MYTHES SCIENTIFIQUES ” RELATIFS AU SYSTEME D'ECRITURE DE L'ARABE
in: L'Arabisant, Bulletin de l'Association française des arabisants (AFDA), 1997
Cette communication porte sur deux "mythes scientifiques" relatifs au système d'écriture de l'arabe 1 . Le premier est le mythe "pessimiste" de la faible lisibilité de la scriptio defectiva 2 , fondé sur l'absence de notation des voyelles brèves, de la gémination des consonnes, etc., dans l'écriture courante "non-voyellée" 3 . Le mythe "optimiste" au contraire consiste à affirmer, d'une part que l'absence de notation des voyelles a pour fonction de rendre plus perceptible la racine consonantique, et de l'autre, que les schèmes suppléent l'absence des signes de voyellation.
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Actes du XIIe Congrès des Romanistes Scandinaves, 1993
Cette contribution, qui fait partie de mes études et recherches en francophonie linguistique, s'intéresse notamment au vocabulaire des deux romans en question, et plus particulièrement aux lexèmes autochtones, qu'ils aient déjà été intégrés au lexique du francais ou non.
Nouvelles considérations sur les deux inscriptions arabes dites du « Champa
Ce travail vient à la fois compléter et réviser certains aspects de la recherche effectuée par Ludvik Kalus sur les deux inscriptions islamiques supposées avoir été trouvées sur un point de la côte annamite (Vietnam) 1. Dans son article, l'auteur remit en cause certaines hypothèses de Paul Ravaisse qui rattachait ces épigraphes à l'histoire locale et les considérait comme un témoignage matériel de la présence musulmane dans cette région 2. Ses analyses comparatives lui permirent de confirmer l'origine kairouanaise de la première inscription coufique datée de l'année 431/1039. Elles lui permirent également de multiplier les doutes autour de la seconde inscription, gravée en style cursif, dont le déchiffrement pose jusque là un véritable problème. Il est à noter que les insatisfactions et les doutes exprimés par L. Kalus à chaque étape de ses réflexions sur ces deux inscriptions ont été le catalyseur principal de cette révision. Notre modeste expérience, focalisée sur l'épigraphie arabe de la ville de Kairouan, nous a été d'un grand secours dans l'élaboration de ces nouveaux résultats. Par ailleurs, ce travail se limitera à donner l'essentiel des constatations, sans redire les détails pertinemment élaborés par nos prédécesseurs.