Les Manuscrits Épiques : Codicologie, Paléographie, Typologie de la Copie, Variantes (original) (raw)
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We here survey problems in dating chanson de geste manuscripts, taking into account earlier critics, editions that accept dating of earliest scholars uncritically and those who collate earlier information about manuscripts without reanalysis. After a brief look at some specific examples of these practices, we first examine difficulties in the case of manuscripts that are unclassifiable through paleographical, linguistic, or artistic means. This is frequently the case where scribes were not the most adept and manuscripts were copied on inferior parchment. Second, we examine variability in manuscripts and its sources. A brief set of examples suggests reformulation (substitutions of formulas) as a source, but also a scribal temptation to vary content, especially in the case of chanson de geste manuscripts. Finally, we exhort caution in overgeneralization of observed phenomena; limited studies cannot produce rules, and manuscript terms deriving from classical traditions do not always apply to the chanson de geste tradition.
Copie, authenticité, originalité dans la philologie et son histoire
2015
Nous avons voulu, au seuil de ce bulletin proposer une synthèse, dépassant le cadre de l’introduction, sur le rôle qu’ont pu et peuvent encore prendre les trois notions en jeu dans les débats internes aux sciences philologiques. Cette synthèse sera, espérons-le, utile pour comprendre l’histoire de la discipline, permettant de nous interroger sur le regard que nous portons sur ces différentes notions et sur les filtres au travers desquels nous percevons les sources médiévales. Nous reprenons à cette fin la distinction parfois faite, au sein des disciplines philologiques, entre basse et haute critique, la première renvoyant à l’établissement du texte et aux disciplines afférentes (ecdotique, critique textuelle, stemmatologie), la seconde à l’étude de la provenance et du style, d’un texte ainsi qu’aux études attributionnistes.
https://memoirefalasha.com/, 2021
La méthode traditionnelle de l'édition critique, telle qu'elle est encore pratiquée par une majorité de philologues, a été mise au point dans un milieu somme toute assez restreint. Quelques savants allemands, en premier lieu Karl Lachmann, en ont posé les bases au début du XIX e siècle, bases qui ne devraient plus radicalement changer jusqu'à nos jours. Dans un premier temps, le présent article se propose de retracer l'histoire de cette méthode. L'exposé de sa genèse permet de constater que la méthode de reconstitution des textes sur supports manuscrits est consubstantielle aux théories évolutionnistes défendues par les mêmes savants, en particulier August Schleicher. Philologie, linguistique et biologie ne seraient selon lui que les diverses expressions d'une même science, toutes trois, pouvant être modélisées par un stemma (arbre généalogique). De l'analyse des antécédents, il convient de passer à l'examen de la situation présente : alors que les biologistes et les linguistiques ont changé de paradigme, remettant en cause des notions qui pourtant semblaient fondamentales dans leur discipline respective, telles que la race, le spécimen, la langue et même le stemma, les philologues peinent à faire évoluer la leur. La dernière partie propose une modélisation plus adaptée aux spécificités de la littérature apocryphe chrétienne que le stemma codicum, ainsi que de nouvelles perspectives pour le métier de philologue.
La tradition manuscrite des Étymologies d’Isidore de Séville
Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2008
Cahiers de recherches médiévales et humanistes Journal of medieval and humanistic studies 16 | 2008 La réception d'Isidore de Séville durant le Moyen Âge tardif (XII e-XV e s.) La tradition manuscrite des Étymologies d'Isidore de Séville Pour une reprise en main du dossier Baudouin Van den Abeele
Deux pièges de la réception des anagrammes : chronologie et édition des cahiers
Cahiers Ferdinand de Saussure, 63, p. 95-112, 2010
The purpose of this article is to analyse the philological treatment of Ferdinand de Saussure's writings relating to anagrams since their discovery fifty years ago. We propose a retrospective view on two different aspects of the reception of these texts : their dating and their edition. We re-examine the question of the chronological coincidence between the research on the anagrams, the work on Germanic legends and the course in general linguistics. We also endeavour to lay open the characteristics and the tacit knowledge of the existing editions of Saussure’s anagram notebooks. Our aim is to show in which way the dating and editing of the texts on anagrams affects and directs their reception. L’objet de cet article est d’analyser le traitement philologique des textes saussuriens relatifs aux anagrammes depuis leur découverte il y a une cinquantaine d’années. Nous proposons un regard rétrospectif sur deux aspects de la réception de ces textes : leur datation et leur édition. Nous réexaminons la question de la coïncidence chronologique entre la recherche des anagrammes, le travail sur les légendes germaniques et les cours de linguistique générale. Nous tâchons également de dégager les caractéristiques et les implicites des éditions de cahiers d’anagrammes existantes. Il s’agit, en somme, de montrer en quoi le travail de datation et d’édition des textes d’anagrammes conditionne et oriente leur réception.
Dans son Panarion, Épiphane dénonce un groupe gnostique pratiquant la manducation de sang menstruel et de sperme (26,3,3; 4,4–5,3; 8,4–9,6; 10,9-10; 11,1.10) et ayant composé plusieurs livres dont un est intitulé les « Questions de Marie » (26,8,1). Or, le traité gnostique intitulé Pistis Sophia (PSoph) se présente comme un dialogue entre Jésus et ses disciples, dans lequel les entretiens entre Jésus et Marie Madeleine occupent une large part. On y dénonce aussi la consommation du sperme et du sang menstruel à laquelle se livrent certains sur cette terre (PSoph IV, §147), pratique également condamnée dans l’écrit gnostique intitulé Livres de Iéou (B17 [55],14-21). Y-a-t-il ou non un lien de dépendance entre ces traités? Si oui, quel est ce lien et permet-il de dater la PSoph? Est-il possible d’identifier les Questions de Marie et la PSoph? Voilà autant de questions sur lesquelles nous tenterons de faire la lumière dans cette communication.
Les manuscrits "de théâtre": introduction codicologique à des manuscrit qui n'existent pas
Gazette du livre médiéval, 1998
Gazette du livre médiéval, n° 33, automne 1998. -1 D. Smith LES MANUSCRITS « DE THÉÂTRE » INTRODUCTION CODICOLOGIQUE A DES MANUSCRITS QUI N'EXISTENT PAS Nous parlerons ici des manuscrits de jeux par personnages de la deuxième moitié du XVe siècle. Les historiens de la littérature considèrent généralement ces oeuvres, connues sous le nom générique de mystères, comme « dramatiques ». La très grande diversité matérielle des manuscrits a conduit certains auteurs à souligner la nécessité de l'examen codicologique pour connaître le statut de ces copies [Lalou-Smith] et à proposer une typolo¬ gie [Runnalls]. Aujourd'hui, il n'existe plus pour nous, d'un point de vue codicologique, de manuscrits « de théâtre » (indépendamment de toute dis¬ cussion théorique sur ce que le terme de « théâtre » peut signifier au « Moyen Age ») : même les rôles d'acteurs ne sont pas d'une typologie particulière au « fait théâtral » [Lalou 1990], et les seuls manuscrits de régie connus dans le domaine français, les abrégés in-folio de Möns , ont pour sin¬ gularité une feuille partagée en deux parties égales par un pli vertical central qui établit, fondamentalement, une distinction bien connue par ailleurs entre le texte et son commentaire. En revanche, certaines caractéristiques codicologiques, paléographiques et textuelles permettent de repérer des « origi¬ naux », c'est-à-dire des modèles préparés en vue d'une représentation. Hormis ces originaux , les textes ont été transmis par des copies de luxe et des copies « privées », certaines de ces dernières pour usage de lecture théologique, pieuse ou méditative .
Genesis, 2019
En 1783, Vittorio Alfieri se rend à Ferrare pour consulter les manuscrits de l’Arioste. Il annote les variantes du Roland Furieux. Ce n’est pas un acte d’érudition mais une démarche poétique : il s’inscrit par ce geste dans une tradition qui remonte à la Renaissance, au cours de laquelle une nouvelle approche des manuscrits d’auteur avait vu le jour. L’étude des manuscrits autographes et des variantes d’auteur, rendue possible en Italie par la conservation exceptionnellement précoce des archives d’écrivain, était devenue un outil pédagogique d’apprentissage de l’écriture et de la langue. En l’absence d’une norme linguistique unique (que seul un pouvoir politique centralisé aurait pu imposer), on tente en effet de la dégager des usages des grands écrivains, dont les manuscrits autographes garantissent l’authenticité. L’exception italienne prend fin quand se concrétise l’unification politique de la péninsule et que s’impose la nécessité d’une langue littéraire vivante, capable d’exprimer la totalité des besoins d’une nation moderne. In 1783, Vittorio Alfieri went to Ferrara to peruse the manuscripts of Ariosto and annotated the variants of Orlando Furioso. This was not a scholarly pursuit; it was a poetical gesture. Through this action, he was participating in a tradition as old as the Renaissance, when a new approach to authors’ manuscripts was conceived. The study of holograph manuscripts and authors’ variants, made possible by the exceptionally early preservation of writers’ archives, had become a pedagogical tool for the learning of language and style. In the absence of a unified linguistic norm (that only a centralized political power could have enforced), there was an attempt to establish such a norm based on the usage of great writers, and only the holograph manuscripts could guarantee the authenticity of this usage. This Italian exception came to an end when the political unification of the peninsula was accomplished and when it became obvious that a living literary language, able to express all the needs of a modern nation, was necessary. Nel 1783 Vittorio Alfieri, recatosi a Ferrara per consultare i manoscritti dell’Ariosto, annota un certo numero di varianti dell’Orlando Furioso. Non è l’atto di un erudito, ma quello di un «apprendista» poeta, con cui Alfieri s’inserisce in una tradizione che risale al Rinascimento, quando si afferma un interesse nuovo per i manoscritti d’autore. Lo studio dei manoscritti autografi e delle varianti d’autore, reso possibile in Italia dalla conservazione eccezionalmente precoce degli archivi letterari diventa uno strumento di apprendimento della scrittura e della lingua letteraria. In assenza di una norma linguistica comune (che solo l’esistenza di un unico centro di potere nella penisola avrebbe potuto imporre), si tenta infatti di ricavarla da quella dei grandi scrittori, studiandone gli autografi, che soli ne garantivano l’autenticità. L’eccezione italiana termina quando viene realizzata l’unificazione politica della penisola e si afferma la necessità di utilizzare una lingua letteraria viva, in grado di esprimere l’insieme dei bisogni di una nazione moderna.