Jean Honoré, Argumentaire développé lors l'affaire du catéchisme progressif. (original) (raw)
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Archives de sciences sociales des religions, n° 190, 2020
Cet article analyse la notion de « magistère » au XIXe siècle, en mettant en relation son acception ecclésiologique et son application, par analogie, à la littérature, en vue d’expliciter un impensé de la série d’essais de Paul Bénichou sur le « sacre de l’écrivain ». En prenant notamment appui sur les travaux d’Yves Congar, nous nous concentrons sur l’œuvre de Joseph de Maistre, qui permet de faire converger ces deux manières d’entendre le «magistère», Maistre appartenant aussi bien à l’histoire de l’ecclésiologie qu’à celle de la littérature. Nous faisons apparaître des points de tension et des contradictions structurant l’œuvre de Maistre, mais aussi celle de Baudelaire, comme lecteur de Maistre, autour de la question de l’autorité.
Philosophiques, 2020
In order to examine the form and function of the course in Derrida’s corpus, I propose a reading of the unpublished seminar “GREPH. Le concept de l’idéologie chez les idéologues français” (1974-1975). This seminar was given as part of Derrida’s political and institutional engagements within GREPH (Groupe de recherches sur l’enseignement philosophique). As such it offers many insights into Derrida’s complex relationship with teaching and more broadly with the institution of philosophy. In the course of the seminar, Derrida examines the “teaching body” inasmuch as it functions as a “reproductive machine” within the general economic organization of society. Running on two different tracks at once, Derrida combines a genealogical study of the history of the teaching of philosophy in France and Europe with a theoretical analysis of Marxist and sociological concepts such as “capital”, “reproduction”, and “ideological apparatus”. Through deconstructive-transformative readings of Marx and Althusser, Derrida proposes to think another economy — an economy of the text exceeding the reproductive logic which he discerns in classical economists as well as in their Marxist critics.
CONGAR, Yves, Journal d’un théologien (1946-1956)
Laval théologique et philosophique, 2001
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2015
Cette Apologie de la polémique, récemment parue dans la collection dirigée par Michel Meyer aux Presses Universitaires de France, constitue, sans nul doute, l’un des ouvrages les plus pénétrants de Ruth Amossy. De la polémique, l’auteur s’est d’ailleurs fait, depuis 2002, une spécialité (aux côtés de recherches sur l’ethos et le stéréotype), lui consacrant de nombreux travaux dont la liste est reprise en fin de volume (238-239). Évitant bien des écueils, tant méthodologiques qu’épistémologiques, l’enquête conduite par Amossy mêle, avec cohérence, synthèse et analyse ; entreprise théorique et étude de cas concrets. Elle s’emploie à rendre au dissensus (sa monstration, son exploration, sa conservation) ses lettres de noblesse.
Étude Argumentative Du Discours Religieux Extrémiste
SHS Web of Conferences
Notre recherche vise à étudier les stratégies rhétoriques qui rendent le discours daechien persuasif aux yeux de certains jeunes français, ce en analysant le numéro 7 de leur revue Dar Al Islam. Notre étude se déroule sur quatre étapes : d’abord, nous présentons l'auditoire auquel s’adresse le discours daechien : quelle doxa cet auditoire partage-t-il avec l’énonciateur ? De même, nous analysons le rôle important que joue la preuve pathétique (pathos) dans le processus de persuasion de l’auditoire. Ensuite, nous montrons l’emploi que font les daechiens de l’argument d’autorité, notamment l’autorité citée : à quel point ont-ils recours aux stratégies de sélection, de reformulation et d'interprétation en citant des versets du Coran et des hadiths ? Enfin, nous étudions l’argument d’analogie auquel les daechiens ont recours pour justifier leurs actes terroristes.
L'élaboration d'un discours sur l'hérésie chez le cardinal Lothaire/Innocent III
Actes de Fanjeaux : Innocent III et le Midi , 2014
L'étude des textes écrits avant 1198 par le futur Innocent III permet de définir la position théologique du futur pape vis-à-vis du problème de l'hérésie, et donc d'envisager quelle était son approche en arrivant au pouvoir. Or, la comparaison avec les registres de ses lettres pontificales dévoile une évolution sur cette question.
Le jugement, aussitôt polarisé en deux camps inconciliables, porté sur la Révolution française, dès le Directoire et tout au long du 19 e siècle et du 20 e , passe par une querelle interminable qui se réactive à l'occasion, querelle dont l'histoire n'est pas faite. Je veux parler de la polémique séculaire sur le nombre des victimes occasionnées par les événements de 1789 à 1795 (ou 1799). Elle se rapporte à des travaux successifs qui compilent des additions minutieuses de toutes les victimes confondues pour aboutir à un total effrayant. C'est une entreprise à laquelle se livrent d'abord des publicistes antijacobins, des républicains de sensibilité «girondine»,-plutôt que des monarchistes et contre-révolutionnaires qui, eux, se bornent à l'hyperbole exorcistique face à un événement diabolique. Joseph de Maistre a écrit en 1797 cette phrase fameuse : «Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu'on a vu et peut-être de tout ce qu'on verra.»
Annales de Bourgogne. La guerre des deux Bourgognes (1595-1678), t. 86, fasc. 86, p. 57-74., 2014
De récents travaux de sociologie et d'histoire sont venus enrichir la réflexion sur les processus de construction et d'instrumentalisation de la figure de l'ennemi en temps de guerre et sur leur rôle dans l'affirmation de l'identité et des solidarités du corps social et des peuples. Les épisodes obsidionaux de la guerre de Trente Ans, marqués par la force de destruction alors sans précédent que procuraient à l'assiégeant les progrès de l'artillerie et par les tensions religieuses qui transformaient souvent les murailles en une ligne de séparation entre belligérants de confessions différentes, ont été propices à l'enrichissement et au renouvellement des représentations que l'on se faisait de l'adversaire. Modelées dans l'épreuve, celles-ci se propagèrent par le vecteur d'écrits militants. Le récit du siège de Dole par le conseiller au parlement de cette ville Jean Boyvin, dont la rédaction fut commencée dans l'été 1637, se rattache à cette littérature. Une première publication en fut donnée en 1637 à Dole, une seconde à Anvers l'année suivante. Le magistrat crut utile de relater le siège victorieux de Dole de 1636 contre les Français, dont il avait été un acteur important, pour prouver la justesse d'un combat mené avec la protection du "Dieu des armées". Il espérait également aiguillonner l'ardeur des combattants en construisant une image belligène de l'adversaire fondée sur une altérité politique et religieuse. Nous nous interrogeons ici sur les sources d'inspiration de l'auteur et sur les spécificités de ce récit.