¿Reconstruyendo el noble salvaje? Turismo y conservación en la Amazonia colombiana (original) (raw)
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Construire la nostalgie de la forêt : tourisme chamanique en Amazonie
2014
Cet article traite des motivations et représentations propres au tourisme chamanique à destination de l'Amazonie et, plus précisément, de celles liées à l'ingestion d'un breuvage psychotrope appelé ayahuasca. Ces motivations et représentations ont en commun de mobiliser la forêt comme figure de l'altérité dans un processus thérapeutique ou initiatique, non sans lien avec un imaginaire occidental. En effet, et cela est particulier au tourisme chamanique, les personnes joignent au voyage éprouvé physiquement un voyage "en esprit" dans un "monde autre" interprété différemment selon les uns et les autres. Dès lors, le voyage est vécu comme une épreuve dont les scénarios prennent acte de leur déroulement dans une naturalité amazonienne perçue comme "sauvage" et "habitée" par des "étants" qui appartiennent aussi au collectif et au discours. En ce sens, le tourisme chamanique s'emploie, par la construction d'une nostalgie de la forêt, à faire de celle-ci un "actant" qui vient saturer la totalité de l'expérience individuelle lors de l'extase psychotrope. L'authenticité ainsi convoquée, "référent central" de la praxis touristique, participe dès lors du sens de soi.
Les nouvelles interactions entre Yucuna et intervenants extérieurs (Colombie amazonienne) -- In : Société suisse des Américanistes, 2008, 70 : 49-58.
Les nouvelles interactions entre Yucuna et intervenants extérieurs (Colombie amazonienne). Pour faire face à l’épuisement de leurs ressources lié à leur concentration autour des zones urbaines, les communautés indigènes du Bas Caqueta (Colombie) intègrent des programmes de développement amenés par des organisations extérieures, qui les poussent à se réorganiser. En prenant le cas de la communauté de Camaritagua, nous examinons les problèmes que posent de telles réorganisations, pour décider d’une nouvelle réglementation interne, dans le domaine de l’environnement et dans le domaine juridique de la délinquance juvénile. Le fonctionnement des règles indigènes, essentiellement orales et privée, s’accorde difficilement avec celui des lois écrites officielles.
Mémoire de Master II Espace Tourisme et Société - Université Paris VII Diderot, 2008
En 2003 l’UNESCO a adopté la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel. Il s’agit d’un ensemble de 40 articles qui visent à l’identification et à la transmission de pratiques et de traditions socioculturelles qu’on estime devoir être l’objet d’une protection. La convention annonce la création de deux listes dont l’une comprend les pratiques représentatives du patrimoine culturel immatériel et la deuxième celles qui doivent être un objet de sauvegarde urgente. En 1997 lors du processus de création de la convention, l’UNESCO a adopté, également, le programme de proclamation des Chefs-d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel. Il s’agit d’une reconnaissance internationale qui permet de faire connaitre et de mettre en valeur certaines de ces pratiques. A l’heure actuelle, on a proclamé 90 traditions et pratiques socioculturelles qui sont reparties dans 70 pays. En 2001, un peuple indigène de l’Amazonie, le peuple Zápara, a été proclamé Chef- d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité. Il s’agit d’un groupe d’individus habitant dans une partie de la forêt amazonienne, à cheval sur l’Équateur et le Pérou, un espace estimé comme l’une des régions du monde les plus riches en biodiversité. Ils sont les derniers représentants d’un groupe ethnolinguistique qui comprenait de nombreuses autres populations avant la conquête espagnole. Selon l’UNESCO, au cœur de l’Amazonie, le peuple Zápara a élaboré une culture orale particulièrement riche en connaissances sur l’environnement naturel qui lui a permis de développer un système de pratiques médicales fondées sur l’usage des plantes de la forêt. Cette connaissance s’exprime également à travers des mythes, des rituels, des pratiques artistiques et par le biais de la langue. Cette dernière, estimée comme dépositaire de leurs savoirs et de leur tradition orale, constitue véritablement la mémoire non seulement de ce peuple mais aussi de la région. Les Zápara, comme la plupart des autres peuples d’Amazonie, ont un mode de vie éloigné de nos critères modernes et en symbiose avec le milieu naturel qu’ils habitent. C’est cette symbiose et cette connaissance de leur environnement qui permettent le développement de pratiques socioculturelles: les cultures et traditions des peuples de l’Amazonie dépendent directement des spécificités naturelles de leur espace de vie. Cependant leur équilibre de vie est menacé par l’exploitation qui est faite des ressources naturelles de leur sol riche en bois, minéraux et pétrole. Les peuples Indigènes d’Amazonie sont à la merci d'un ensemble de 4 facteurs économiques et sociaux qui ont un impact sur leur condition en tant que peuples indigènes. Face à cette situation, quelles sont les solutions qui ont été mises en place ou pensées par les peuples indigènes, tel que le peuple Zápara, pour sauvegarder leur culture et assurer la continuité de leurs traditions? Comment, dans un esprit de préservation du Patrimoine Culturel Immatériel, peut-on faire passer le territoire amazonien de l’image d’un sol riche et exploitable à l’image d’un lieu intéressant, ouvert à la découverte touristique? Selon l’Équipe MIT (2000, p. 1) dans l’article De la mise en tourisme des lieux dans la revue Mappemonde, n°57, 2000: «Les lieux touristiques sont d’abord des productions culturelles issues du regard que la société occidentale a porté sur eux à partir de la Révolution industrielle et qui en a changé l’image»1. Cela fait peu de temps que l’Amazonie est envisagée comme destination touristique. On connait l’impact que produit un classement de l’UNESCO sur l’activité touristique dans un espace proclamé; ceci dit, celle-ci s’est développée sur le territoire amazonien avant la première proclamation, en 2001, des Chef-d’œuvre du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité. En effet, «L’ouverture d’un espace au tourisme dépend aussi des capacités de la société locale à s’ouvrir et à communiquer avec l’ «étranger» [...]». Contrairement à une idée largement reçue, le tourisme ne peut se réduire à une activité fondamentalement étrangère aux lieux, qui se plaquerait sur un territoire aux dépens des sociétés locales» (MIT 2000, p. 1)2. Dans ces conditions, peut-on penser que le tourisme serait perçu comme un moyen de sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel? Serait-il possible de faire, d’après les concepts européens, une approche géographique qui permette de comprendre cet espace touristique? Ce mémoire est le produit d'une réflexion personnelle, issue d’expériences professionnelles au sein des peuples indigènes d’Amazonie, enrichie par les outils de recherche acquis durant le Master 2 «Espace, Tourisme, Société» et par la consultation des différentes sources disponibles dans les bibliothèques et les centres de documentation mais aussi par la discussion avec des spécialistes du sujet. Une bonne démarche dépendra alors, d’une part, du niveau d’acceptation et de l’intérêt que ce projet peut générer chez le peuple Zápara, d’autre part, du soutien qu’on pourra trouver de la part des organisations liées à cet espace géographique et à ce peuple indigène ainsi qu’à la communauté scientifique. Malgré la difficulté d’étudier un sujet nouveau comme celui du 1 Équipe MIT, «De la mise en tourisme de lieu», in Mappe Monde, Montpellier, Belin, 2000, p. 1. 2 Ibid. 5 Patrimoine Culturel Immatériel, ce travail de recherche fournit l’occasion d’appréhender un espace touristique assez complexe comme l’est l’Amazonie, en utilisant la géographie comme principal outil de recherche. Partant de ce fait, on utilisera plusieurs fois le mot «recréation» dans deux contextes différents: le contexte touristique et celui du patrimoine. À cet égard, l’Équipe MIT (2002, p. 110)3 considère que «la recréation est entendu comme un projet se développant selon trois modalités: le repos, le jeu et la découverte». D’autre part, on utilise ce mot pour faire référence aux moments où se sont développées les traditions et pratiques culturelles, identifiant à ce niveau le caractère vivant du Patrimoine Culturel Immatériel. Mais, finalement, ne s’agit-il pas, dans les deux cas, de la reconstitution du corps et de l’esprit? Dans un premier temps, nous tenterons de comprendre les outils qui ont été créés par l’UNESCO dans le cadre de la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, et d’appréhender leurs conséquences sur le tourisme des espaces ainsi créés, en particulier dans le cas de l’Amazonie et du peuple Zápara. Ensuite, nous nous pencherons plus particulièrement sur l’origine de cette activité touristique et la pertinence de l’utilisation de concepts européens pour comprendre l’organisation de l’espace touristique du peuple Zápara et nous formulerons différentes hypothèses sur l’influence de ce tourisme dans cet espace et dans la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel.
Very often roads that are continuously built through Amazonia are thought to mechanically and irreversibly induce colonisation, deforestation and environmental and cultural degradation. This paper provides a detailed case study questioning this taken-for-granted idea. It concerns the Pilón Lajas (Bolivia) and shows that the road gets irreversible only through the interplay between development framing and conservation framing as both define road and spaces, and through the interactions these framings induce between actors that refer to them. Road agency only performs by reciprocal relations that actors develop to stabilise their own practices around roads. Indigenous people, quartered between dilution in interculturality and domination bay conservation, are trying to reconcile autonomy and development by skipping between these frameworks. Keywords: road; Bolivian Amazonia; indigenous; conservation; development.