Des mots architecturés au temps mouvant (original) (raw)
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Kairos, 2020
La confrontation à la mort nous met au pied du mur. Elle nous renvoie à une limite, à une frontière. C'est la fin d'une existence quel que soit le sens qui est donné à l'après. De la même manière que l'on peut-ou pas-donner un sens à l'après, on peut-ou pas-s'approprier cette limite… Ce mur peut être abimé, abandonné, vide de sens et de vie. Il y a des murs d'enceinte qui emprisonnent, au sein desquels on enferme et on isole. Il en est d'autres, au contraire, qui ont été travaillés pour être beaux, qui sont enjolivés par la nature ou par la main d'un artiste. Il y a des murs qui protègent, qui sont porteurs d'un message, d'un espoir et peut-être d'un sens partagé. Ils ouvrent à un autre espace, à un autre monde… En général, la vie ne nous permet pas de choisir ses limites, mais elle nous laisse la liberté de choisir notre manière de les envisager...
TEMPORALITÉ COMME ÉLÉMENT CONSTRUCTIF DE L'ARCHITECTURE TEXTUELLE. Version corrigée
Cette version corrigée de l'article sert à remplacer les versions précédentes dans le site "Academia", touchées par les fautes d'ordre technique. Je n'ai pas reçu la confirmation de sa publication. Rédigé à la suite de ma communication au colloque "Architecture et littérature" (2006, Paris Sorbonne - Limoges), ce texte a été envoyé au Secrétaire scientifique du volume à publier. Cette recherche vise à analyser la temporalité latente des éléments non-verbaux dans le texte littéraire. Sa base théorique - la théorie de Gustave Guillaume (la psychomécanique du langage)..
L'appréhension du temps reflétée dans la morphologie verbale
Par indicatif des 8 formes, Jean-François Monteil entend le système de l'indicatif utilisé dans les échanges langagiers ordinaires. Il inclut les formes en RAIT du conditionnel et ne comporte pas les deux formes très utilisées dans le registre du récit historique : passé simple et passé antérieur. On peut considérer qu'il résulte de la combinaison de 3 oppositions morphologiques dans lesquelles s'opposent l'une à l'autre une marque et une non-marque.
« Bâtir avec le temps : pour une histoire critique de l’architecture »
Revue Electronique Des Sciences Humaines Et Sociales, 2012
Marvin Trachtenberg désigne son dernier ouvrage comme une 'tentative d'archéologie culturelle' (T. BIT, p. 385). Dès l'ouverture du premier chapitre il montre l'écheveau dans lequel est pris son entreprise : « Ce livre traite de l'architecture d'un passé éloigné, mais il concerne également le présent. C'est à travers le présent qu'on voit le passé, cependant qu'inversement la pratique architecturale du passé sert à éclairer la culture architecturale contemporaine ainsi que les questions de temporalité qui lui sont vitales : le sens étant généré par l'interaction de l'identité et de la différence […]» (T. BIT, p. 1). Le lecteur prévenu par une longue préface saura que ces phrases ne correspondent en rien à quelque formalité d'entrée en matière, mais qu'elles esquissent le plan de ce livre. Building-in-Time, From Giotto to Alberti and Modern Oblivion, propose (chose devenue rare) un récit historique associé explicitement à un discours critique et théorique. La narration concerne la pratique architecturale dans les grands centres urbains de l'Italie centrale-en particulier Florence-« depuis l'époque de Giotto jusqu'à l'entrée en scène d'Alberti » (T.BIT, préface, p. XXI), c'est-à-dire de la fin du treizième au quinzième siècle. La réflexion théorique s'articule à partir d'une analyse de la dimension temporelle de l'édification. Elle part de cette simple constatation qu'à l'époque le temps nécessaire à la construction des grand édifices civils et religieux excédait le plus souvent la durée de vie des protagonistes de leur réalisation. Ce constat porte à conséquence puisqu'il remet en question l'ensemble des notions qui nous servent à appréhender l'architecture en tant que projet : c'est-à-dire comme objet d'une intention. L'analyse qui sous-tend cet ouvrage est que la conception d'une rupture franche entre le gothique et la Renaissance, si commode soit-elle du point de vue de la narration de l'histoire, nous cache en fait une dimension essentielle de son développement. Elle détourne l'attention de l'élément de continuité que constitue la pratique constructive de l'époque 'médiévale-renaissante'. La méconnaissance de la nature, de la résilience et de la persistance de cette pratique, si profondément différente de celle nous connaissons aujourd'hui, occulte la complexité des modalités selon lesquelles la modernité a trouvé à s'installer : la façon dont elle s'est d'abord insinuée dans le champ des idées pour donner lieu à l'élaboration d'une théorie de l'architecture (Leon Battista Alberti, De re aedificatoria)-une idéologie du projet, formulée à l'encontre de la praxis contemporaine-avant que d'engager la pratique de l'architecture dans la voie tortueuse d'une transformation fondamentale mais extrêmement longue à s'accomplir. Son propos est donc non seulement de retracer les contours de cet art de l'édification, d'élucider ses fondements conceptuels et ses implications esthétiques, mais aussi (et par là-même) de requalifier le passage du moyen-âge à la modernité, une articulation décisive dans notre compréhension de l'histoire de l'architecture. Voir et comprendre les éléments de continuité, équivaut à se donner les moyens pointer avec plus de précision ce qui change véritablement au cours du Quattrocento ; en tout cas à se départir d'une conception qui, sur base d'une appréciation de la 'rationalité' de la Renaissance, évacue ce qui précède comme son contraire : tâtonnements inconscients, inconsistants, … Ce préjudice est inscrit dans la tradition historiographique depuis ses origines allemandes. Afin de saisir l'esprit (Zeitgeist) et de définir l'élan artistique (Kunstwollen) d'une époque, on cherche à la démarquer des autres et on privilégie ce qui permet de la considérer comme une unité. Ce procédé génère une vision de l'histoire organisée en époques successives, caractérisées par leur position et leur rôle final dans ce grand mouvement qui mènerait 'inexorablement' au temps présent. Par sa tendance à ne prendre en compte que ce qui participe à la progression, cette approche est contaminée par l'historicisme (la logique trompeuse dénoncée par Karl R. Popper, The Poverty of Historicism, 1967). Trachtenberg remarque que ce penchant est favorisé par la structure linéaire du récit. Celle-ci se prête à l'exposé des rapports horizontaux entre les événements, au compte-rendu du mouvement diachronique-d'un évènement à l'autre-mais elle est peu propice à la recension des turbulences qui agitent le cours de l'histoire. Historien de l'architecture, spécialiste du Trecento et cependant suffisamment généraliste pour avoir écrit la plus grande partie d'un aperçu général de l'architecture « de la préhistoire jusqu'au postmodernisme » (T & H,
2009
Quand on envisage les mots dans l'histoire, on place l'analyse des discours dans un questionnement plus general sur la " langue ". Les discours dits " spontanes ", aussi bien que les discours dits " savants ", construisent une representation de la " langue ". Dans ces discours sur la " langue " et particulierement sur les mots, se cristallisent les conflits politiques, sociaux, nationaux, generationnels : c'est sur ces points de tension linguistique que je voudrais attirer l'attention, en les abordant a la fois dans leur dimension theorique, avec notamment une reflexion sur l'emprunt, et dans leur dimension concrete, par une analyse qui privilegie les textes de la periode des Lumieres et de la Revolution francaise, sans s'interdire toutefois l'exploration de donnees plus contemporaines.
Stratégies textuelles dans Les Travaux et les jours de Michel Vinaver
2017
El dramaturgo Michel Vinaver (1927) es una de las personalidades mayores del teatro frances contemporaneo. La escritura del autor es insolita y muy original. Su singularidad reside fundamentalmente en el caracter polifonico del texto dramatico, que esta marcado, como diria Sarrazac (1981), por una fuerte pulsion rapsodica. En Les travaux et les jours (1979), Michel Vinaver nos introduce en la cotidianidad de las relaciones entre la empresa Cosson, sus empleados y sus clientes. El autor se apoya en este universo profesional para mostrarnos la correlacion entre la esfera privada e individual y la vida socio- politicayeconomica.Espectadordeunatramade palabras entremezcladas que con guran la accion, el lector se ve obligado a agrupar esos retazos yuxtapuestos con el n de transitar por un espacio cacofonico y “contruirse” una historia. El objetivo de este articulo es presentar los mecanismos linguisticos y textuales utilizados por el autor para, por una parte, provocar una discontinuidad...
ENJEUX DE LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL MODERNE
Le présent article est issu d'un entretien fait par Nader Meddeb, finissant au Ph.D en aménagement à l'Université de Montréal, avec France Vanlaethem Professeure émérite à l'UQAM et présidente fondatrice de Do.co.mo.mo Québec. En tirant profit de son double parcours d'enseignante des cours liés au diplôme d'études supérieures spécialisées en architecture moderne et patrimoine qu'elle dirige depuis 2001 et de sa présence assumée sur le terrain de la conservation au Québec, France Vanlaethem partage certaines prises de position liées à son expertise en matière de reconnaissance et de sauvegarde du patrimoine moderne. L'entretien aborde en premier lieu des notions générales, dont le paradoxe de la patrimonialisation des objets architecturaux récents, voire aussi éphémères, l'extension de la définition du patrimoine, le rôle des occupants dans ce processus, les paramètres intervenants dans la sauvegarde du moderne et la complexité de l'authenticité comme notion fondamentale. En second lieux, les questions posées évoquent quelques exemples particuliers de la ville de Montréal. Le Westmount Square, la Place ville Marie, Expo 67, etc. sont des cas parlants que F. Vanlaethem a intervenu de près dans leurs projets de sauvegarde. Nader Meddeb (NM) : Vient de paraitre dans les Presses de l'Université du Québec La sauvegarde de l'architecture moderne (2014), un ouvrage que vous codirigez avec Marie-Josée Therrien. Il traite en gros des enjeux de la sauvegarde du patrimoine moderne. D'entrée de jeu, il est frappant que les deux termes patrimoine et moderne ont l'air de se contredire dans le sens où le premier sollicite généralement un passé lointain alors que le second renvoie à une période récente qu'on peut situer entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle en plus de désigner le nouveau et peut-être aussi le périssable. De son côté, Françoise Choay nous dit dans le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement (1988) qu'« aujourd'hui, sous la double poussée de l'historicisme croissant et surtout de la prise de conscience des dangers et menaces engendrés par l'industrialisation, l'urbanisation et les nuisances qui en sont solidaires, ce terme (patrimoine) en est venu à désigner la totalité des biens hérités du passé (de plus lointain au plus proche) soit d'ordre culturel […], soit d'ordre