La signification éthique de l’expérience herméneutique dans Vérité et Méthode (original) (raw)

Canonicité et philosophie herméneutique

Théologiques, 1 (2), 9-23, 1993

Le propos de cet article est de faire ressortir l'actualité que peut avoir la notion de canonicité dans la perspective d'une philosophie herméneutique. Si l'on peut dire de la philosophie moderne qu'elle est en général hostile à toute autorité qui viendrait s'imposer de l'extérieur à la raison, la mise en question, par l'herméneutique, de la souveraineté de la subjectivité pourrait insuffler un nouveau sens à l'idée de canonicité. La secondarité de la conscience en regard d'un canon qui la précède décrit en effet un phénomène qui se retrouve dans tous les savoirs. Ce qui distingue la théologie, c'est peut-être seulement qu'elle en ait une conscience explicite.

L’éthique des essais thérapeutiques

médecine/sciences

La pandémie de COVID-19 a conduit certains acteurs reconnus de la médecine à renoncer aux méthodes codifiées de la recherche médicale au profit d’affirmations établies dans l’urgence et sans réelle évaluation scientifique. Autant l’on peut comprendre que certains praticiens recourent à ce qui leur est ainsi proposé, autant cette confusion entre action dans l’urgence et recherche scientifique serait lourde de conséquences si elle venait à se généraliser, et cela à de multiples points de vue : image et rôle de la science, qualité et éthique de la recherche médicale et en fin de compte sort des malades soumis à des traitements mal évalués. Ce sont ces questions qui motivent la mise au point qui suit sur les questions d’éthique associées de longue date aux « essais thérapeutiques », cette procédure rationnelle d’acquisition dans les meilleurs délais d’informations fiables sur les avantages et les risques des traitements dont on envisage l’éventuelle utilisation.

L'herméneutique philosophique: entre réflexion et vigilance

Dialogue, 2002

On n'a pas toujours assez insisté sur cet aspect, mais la préoccupation de l'herméneutique de Gadamer d'affranchir l'expérience humaine de la vérité de sa dépendance unilatérale envers la méthode et ses promesses de contrôle, plonge ses racines, bien avant la rédaction deVérité et méthode, dans les premières années d'apprentissage du philosophe. C'est la puissance de révélation et d'évocation non maîtrisable de la poésie qui aura d'abord éveillé le jeune Gadamer à un univers deconnaissancequi ne se résume ni à un savoir d'objet ni aux prétentions modernes d'une pensée qui veut s'assurer de ses precédés et de ses propres pensées, mais qui n'en recèle pas moins un authentique pouvoir véritatif.

Verbum Domini : l’herméneutique dans l’Église

Nouvelle revue théologique, 2020

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Herméneutique et vérité. Des énoncés dogmatiques en contexte œcuménique

Recherches de Science Religieuse, 2006

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L’herméneutique dans son histoire. À propos de Peter Szondi

Revue germanique internationale, 2013

L'herméneutique dans son histoire : sous ce titre nous voulons proposer quelques réflexions qui ont trait à la fois au moment historique de l'élaboration de l'herméneutique littéraire de Peter Szondi et à son rapport à l'histoire de l'herméneutique. Szondi, dans son projet d'herméneutique littéraire, recourt à des moments de l'herméneutique -qui ne sont pas toujours, mais parfois, ceux que retient l'histoire traditionnelle de l'herméneutique. L'herméneutique est « dans » l'histoire, dans une histoire spécifique où ont été conservées, en dehors de l'histoire officielle 1 , des herméneutiques qui parlent du présent de Szondi, notamment les quatre auteurs qui, à des titres divers, introduisent à l'herméneutique littéraire : Chladenius, Meier, Ast et Schleiermacher. Où l'on remarquera que Chladenius a droit à quatre leçons, Meier et Schleiermacher à deux, Ast à une seule, Szondi accordant donc deux fois plus de place à l'herméneutique des Lumières. Szondi retient, nous dit-il, ce qui dans le passé est encore vif pour le présent, ce qui a donc un potentiel critique. Ce dernier est dégagé en combinant une méthode historique et systématique : « La démarche la plus avantageuse réunit […] les méthodes historiques et systématiques : le questionnement critique de l'histoire, l'herméneutique dans la perspective d'un système futur, qui, lui-même, apparaîtra un jour comme historique » (IHL 18/ ELH 25) 2 .

L'herméneutique et son histoire

Conférence présentée à Coimbra en février 2014 dans le cadre de la journée d'étude autour du thème « Philosophie et sciences humaines ». Même si l'herméneutique philosophique ne se limite pas à son rapport aux sciences humaines, il demeure indubitable qu'elle connaît, dans son actualité tout autant que dans ses développements, une accointance particulière avec celles-ci. Actuellement, l'herméneutique dite " critique " par exemple, telle qu'elle fut développée par Paul Ricoeur, J.C. Alexander, ou encore H.H. Kögler, se présente comme une prolongation du projet de recherche de l'Ecole de Francfort. Il vise à comprendre pourquoi la révolution ne s'est pas réalisée et recherche les conditions sociales de sa possibilité actuelle. Dans cette mesure, l'herméneutique critique se propose déjà de penser les faits sociaux eux-mêmes, et montre par celà une tension particulière par rapport aux sciences qui s'attachent à leur compréhension. Historiquement, si nous considérons seulement l'herméneutique philosophique il apparaît que cette tension est bien présente dans son développement. Car si l'on détermine la tâche de l'herméneutique philosophique à partir de son histoire, il est admis qu'elle-même ne peut " échapper " à son historicité. Il est en effet impossible de périodiser son histoire à partir de sa tâche, à l'instar de la périodisation proposée par Paul Ricoeur (Schleiermacher-Dilthey-Gadamer-Heidegger). Suivant cette affirmation, la structure qui se dégage du développement de l'herméneutique, révèle qu'elle a procédé par englobements successifs de disciplines relatives aux sciences humaines (philologie, histoire, psychologie, anthropologie, etc...) au travers du concept de compréhension. Ce développement historique correspond plus particulièrement à celui de l'herméneutique anthropologique, c'est-à-dire, à celle qui cherche à savoir ce qu'il y a d'humain en l'homme. Elle comporte donc la caractéristique de procéder par régionalisations de problématiques et d'espaces conceptuels, suivant un modèle englobant. Ainsi, il apparaît que ces théories herméneutiques auraient un même " centre " , comprendre, se déplaceraient dans le même " domaine " , l'expérience humaine, et poursuivraient toutes le même " effort " , celui de la recherche des conditions de possibilité des sciences de l'homme ou de la culture. Dans le cadre d'une réflexion sur les rapports qu'entretiennent herméneutique philosophique et sciences humaines, nous ne sommes pas en mesure de faire l'économie du rôle qui leur fut assigné respectivement dans l'élargissement effectué par Wilhelm Dilthey. Nous sommes conscients que cette question pourrait être le sujet d'une intervention à part entière. Selon cette autre perspective, Dilthey situe au fondement des sciences humaines deux « sciences » qu'il considère premières: la psychologie et l'anthropologie. Nous verrons pour cela le rapport qu'il entretient avec ces disciplines naissantes, et auxquelles Dilthey assigne l'étrange tâche de décrire le vécu. C'est donc selon ces deux perspectives que je me propose d'aborder la question du rapport entre herméneutique philosophique et sciences humaines. Tout d'abord par la nature anthropologique du questionnement herméneutique lui-même, depuis son origine et suivant son développement ultérieur, puis par anthropo(logo)phagie, l'appropriation réitérée de disciplines et problématiques relatives aux sciences humaines en son sein. Il s'agit, en dernière instance, de déterminer dans quelle mesure ce modèle s'applique également à l'herméneutique en dehors de son rapport aux sciences humaines et de la nature anthropologique de son questionnement.