L’ÉPISCOPOS ÉPHÉSIEN ET L’ÉPIMÉLÈTE ATHÉNIEN : DEUX RELAIS DU POUVOIR ROMAIN ? (original) (raw)
LE « CRÉTOIS » ÉPIMÉNIDÈS ET LA CRISE DE LA SOCIÉTÉ GRECQUE À L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE
Une société en crise perd ses repères religieux autant que sociaux ou politiques. Quand la crise se passe en Grèce archaïque, le « guérisseur » ne peut être qu'un législateur. Il suffit de lire la biographie de ces sages, qu'elle soit réelle ou en partie imaginaire, pour constater qu'une partie de leur action aboutit toujours à la remise en place d'un équilibre divin, qui mène systématiquement à l'introduction de nouveaux dieux et à la redéfinition des rapports entre ceux-ci et les hommes. Telle est bien la nature des réformes préconisées par le « Crétois » Épiménidès dont nous pouvons suivre l'action notamment à Argos, à Sparte aussi bien qu'à Athènes. L'une des révolutions qu'on lui prête consiste en la mise en place d'un nouveau panthéon structuré autour d'un dieu jeune, qui deviendra la référence de la cité grecque : Zeus polieus. La révolution athénienne qui s'opère autour de sa personne peut être analysée en détail en relation avec la construction d'un nouveau prytanée et l'installation autour de Zeus olympien d'un ensemble de sanctuaires nouveaux ou réinvestis à cette époque. Dans les stratégies de recherche actuelles, l'étude d'une crise sociale antique se traite, en général, assez superficiellement : dans la foulée des chercheurs anglo-saxons on voit surtout se développer des recherches de terrain (analyse de pollens, reconstitution de cycles climatiques…) pour démontrer qu'à l'origine de la crise il y a souvent une altération du milieu écologique et donc destruction de la cohé-sion sociale, avec son cortège de redistribution de la propriété, d'évolution de la production agricole etc. Un schéma presque universel que l'on appliquera aussi bien à la crise athénienne du vi e siècle qu'à celle des Gracques. C'est une approche inspirée par l'exploitation des sciences exactes, qui dévalue le travail historique, sans trop se soucier du détail. Mais l'avantage est qu'avec ce genre d'approche, les analyses peuvent rebondir à l'infini : affirme-ton que telle (agri)culture s'est
L’EGLISE ROMAINE ET SON CREDO HERETIQUE
enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.
“Patricii, Episcopi, et Sapientes: Le choix des ambassadeurs pendant l’Antiquité tardive dans l’Empire romain et les royaumes barbares,” in A. Becker-Piriou, N. Drocourt, eds., Ambassadeurs et ambassades au cœur des relations diplomatiques (Metz, 2012), 227-238
Héphaïstos, dieu du Feu et des arts de la forge, originellement associé à l'île de Lemnos, est devenu aussi celui des volcans chez les Grecs, confrontés à l'activité des appareils éruptifs en Grèce proprement dite-Thera (Santorin), Methana-et dans leurs colonies de la Grande Grèce-Etna, Stromboli, Lipari, Vulcano, Ischia-avant leur absorption par les Romains au cours du 3 e s. aC. Héphaïstos, dont l'origine du nom n'est pas considérée comme grecque par les philologues, est souvent surnommé le "Lemnien". Le Vésuve ne figure pas dans cette liste "hellénique", car il ne s'est réveillé que le 24 octobre 79 pC, après une période de sommeil de 1 130 ans entrecoupée seulement d'une activité mineure (Sigurdsson, 1999). Héphaïstos n'est pas seulement un dieu du Feu, mais plus exactement celui du Feu tombé dans l'eau » (Ropars, 2013 ; c'est nous qui soulignons), puisqu'il n'a pris consistance qu'une fois que sa mère, Héra, l'a précipité en mer du haut de l'Olympe, comme on le verra plus loin. C'est lui, "l'illustre boiteux" comme le surnomme Homère, qui avec ses flammes magiques assèche-à la demande pressante d'Héra qui protège les Achéens contre les Troyens-le fleuve Scamandre de Troade (que les dieux appelaient Xanthe), en furie, qui menace d'engloutir Achille (Iliade XXI, v.349-367 ; Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, Epit., 4-7). Il est également un dieu magicien et lieur, maître des liens magiques et des sortilèges (cf. Delcourt, 1982). Vulcain, le dieu Volcanus des premiers Romains du Latium, est aussi appelé Mulciber car ce terme dériverait du verbe latin mulceo (amollir), parce qu'il amollit les métaux dans son travail à la forge. Mulciber est substitué à Volcanus en toute occasion et pas seulement quand il s'agit du dieu forgeron. Volcanus 1 est apparenté au dieu étrusque Velkhans, et en est peut-être directement issu. Il est lié aussi au Velchanos crétois et chypriote, et probablement à d'anciennes divinités couvrant une aire plus large, jusqu'en Asie Mineure. Certains pensent même qu'il pourrait avoir été le parèdre de la Grande Déesse (divinité étudiée par Marija Gimbutas, 2005) des peuples de la "Vieille Europe" et de l'Anatolie dont les croyances se sont hybridées avec celles des populations de langue hellénique qui commencent à s'installer au cours du II e millénaire aC. Le Volcanus romain fabrique et lance la foudre. C'est le dieu maître du Feu, à la fois destructeur (e. g. incendies des moissons au coeur de l'été) et bienfaisant moteur des industries humaines, pouvant éteindre les incendies. C'était un dieu important dans la Rome des origines avec son temple principal, le Volcanal, et on lui consacrait les Volcanalia, fêtes qui s'ouvraient le 23 août et duraient 8 jours, en pleine saison chaude. À Rome, le feu qu'entretenaient les Vestales et qui ne devait jamais s'éteindre, a parfois été vu comme la trace d'une ancienne déification du Feu. Volcanus représentait aussi la fonction guerrière orientée « principalement vers les jeunes guerriers dont il est le prototype et dont il garantit l'initiation. » (Capdeville, 1995). Pour cet auteur, « l'une des principales étrangetés du Vulcain est que ce dieu, assez secondaire dans la Rome classique, et craint plutôt qu'estimé, soit l'une des rares divinités à avoir conservé des éléments de mythologie qui, apparemment, ne doivent rien à son assimilation avec le Grec Héphaïstos. » Ce dernier était essentiellement le feu terrestre, alors que Volcanus était essentiellement le feu issu du ciel. Le Volcanus original n'était probablement pas considéré comme l'habitant des volcans et cette nouvelle fonction se développera avec l'importation du culte d'Héphaïstos aux îles Éoliennes (dotées de 3 volcans actifs : Stromboli, Lipari, Vulcano/Hiéra) par les colons grecs de Cnide et de Rhodes, ca 580 aC, avant que les Grecs n'atteignent la région de l'Etna et ne substituent Héphaïstos à Adranos, une divinité locale du grand volcan sicilien. Le mot "volcan" n'existait pas en grec ni en latin. Pour désigner cet appareil éruptif, l'Antiquité utilisait l'appellation locale (Etna, Thera…) et le mot mons (latin)/oros(grec) ou insula, auxquels était jointe une apposition comprenant éventuellement le nom de la divinité (Héphaïstos, Vo/ulcanus) et nécessairement les termes feu(x), flamme(s) et ses dérivés, ou ceux du verbe brûler. Quelques exemples : « … in Lycia Hephaesti montes… ("… En Lycie, les montagnes d'Héphaïstos", Pline, H.N., II, CX (106) à propos des feux de la Chimère ; « Vulcani insula ("l'île de Vulcain", l'actuelle Vulcano, dans la version latine du texte grec de Ptolémée, Géogr. I, III, 4) ; « Aetna aliquando multo igne abundavit » ("l'Etna a été rempli de beaucoup de feu", Sénèque, Q.N., II, 30, 1) ; « … Hiera l'autre nom de l'actuelle île de Vulcano, quia sacra Vulcano est, colle in eia nocturnas evomante flammas. » ("… Hiera, parce qu'elle a été consacrée à Vulcain, car une colline qui s'y trouve vomit des flammes la nuit." Pline, H.N., III, 93 (IX) ; « Ardet in immensum geminatis ignibus Aetne » ("L'Etna brûle de feux immensément redoublés", Ovide, Met., II, v.220). Il en résulte qu'en lisant, dans le texte, les auteurs antiques, il n'est pas toujours possible de savoir s'ils parlent d'un vrai volcan ou d'un phénomène dû à la combustion naturelle de méthane ou d'hydrogène 2 ce qu'on nomme souvent "feux telluriques", comme à la Chimère et peut-être à Lemnos, deux sites qui font l'objet du présent travail. Et les philologues et les traducteurs ne facilitent pas la tâche, en imposant le terme "volcan", allant au-delà de ce que dit le texte original, pour donner à la phrase une tournure plus élégante dans leur traduction. On retrouve ce type de travers dans les écrits géographiques ou de voyage, et même dans certains textes d'aujourd'hui pour mieux attirer l'attention du grand public. Ce mot "volcan" n'a été introduit en Europe que beaucoup plus tard, au XVI e siècle, suite à la colonisation des Amériques par les Espagnols, qui furent confrontés à l'immense chaîne volcanique de quelque 8 000 km qui s'étire du Mexique au Sud du Chili. Louis Deroy (2013), linguiste, épigraphiste et toponymiste a proposé les modalités de cette introduction : « En rencontrant successivement, surtout en Amérique centrale, de nombreuses montagnes fumant et crachant du feu, les conquistadors espagnols les rapprochèrent naturellement de montagnes analogues de l'Italie et les appelèrent pareillement Vulcan, Volcan, Bolcan, nom propre dans leur esprit, mais que la répétition fit bientôt sentir comme un nom commun. La traduction de récits de voyages espagnols fit, dès le XVI e siècle, entrer le mot dans l'italien (vulcano), dans l'anglais (volcano), dans le français (volcan), mais toujours pour désigner les volcans américains. Ce n'est qu'à la fin du XVII e siècle que ces noms devinrent une appellation du "volcan" en général et que la forme latine volcanus contribue à en étendre la connaissance à d'autres langues. » On ajoutera que les Andes ont joué aussi un rôle important et que beaucoup des premiers chroniqueurs étaient des ecclésiastiques, connaissant le latin par obligation et les grands auteurs de l'Antiquité. Parmi ces chroniqueurs, on distinguera le jésuite José de Acosta (ca 1540-1600) avec la somme encyclopédique que représente son Historia natural y moral de las Indias (1590, immédiatement traduite en italien, français, anglais, hollandais et latin) dans laquelle figurent les titres de 2 chapitres (les XXIV et XXV) consacrés aux volcans des Amériques : « De los volcanes o bocas de fuego » et « Que sea tanto tiempo la causa de durar tanto tiempo el fuego y humo de estos volcanes "quelle est la cause qui fait que le feu et la fumée de ces volcans durent si longtemps" ». On attribue à André Thevet-frère cordelier mis au couvent dès son jeune âge contre son gré, et à la foi peu enthousiaste, géographe, écrivain, ayant séjourné brièvement en 1556-7 dans l'embryon de colonie française au Brésil-l'introduction du terme "volcan" dans un texte français (Cosmographie Universelle, 1575), suivant le modèle espagnol. C'est à Lemnos et en Lycie, les deux patries les plus primitives d'Héphaïstos, que l'on peut constater les formes les plus originales et les plus développées de son culte. En ces endroits, le dieu est en relation directe avec le feu terrestre se manifestant sous forme d'émanations enflammées, mais c'est quand même à Lemnos que, pour la mythologie grecque, se situe l'habitat de prédilection du dieu. On rappellera qu'utiliser et interpréter les mythes de l'Antiquité gréco-romaine est une affaire complexe, car les sources, parfois foisonnantes, sont souvent disparates, fragmentaires et incohérentes. Pour ce qui nous concerne, Marie Delcourt (1982) nous avertit : « Les traditions concernant Héphaïstos sont décousues ou contradictoires, même à l'intérieur d'un poème unique, comme l'Iliade. » I-LEMNOS " O terre de Lemnos, flamme souveraine, ouvrage, d'Héphaïstos " Sophocle, Philoctète (409 aC
L'Empire Romain et les Épidémies
Du 2ème au 7ème siècle, l'Empire romain en pleine expansion est affaibli par plusieurs épidémies affectant profondément son développement démographique et économique: la peste Antonine en 165 ap. J-C, la peste de Cyprien en 249 ap. J-C et la peste de Justinien en 541 ap. J-C. Ces épidémies ont emporté plusieurs dizaines de million de vie dans le monde Romain. Peste Antonine (165-180 AD) Cette peste doit son nom à la dynastie Antonine, elle frappe l'Empire Roman durant le règne de Marc Aurèle et Commode durant la moitié du 2ème siècle, elle ravage entre 5 et 10 million de personnes. On attribut probablement cette peste à la variole. Les effets de cette maladie ont persisté pendant des siècles à suivre. Cela est attesté dans les notes et commentaires du célèbre physicien grecques Galen. Il est cependant difficile d'avoir des figures certaines due à la destruction de nombreuses archives impériales par les Wisigoths lors du Sac de Rome en 410.
Thasos, l'empire d'Athènes et les emporia de Thrace
Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 1999
Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont apporté une aide précieuse pour ce travail qui a d'abord été présenté dans le cadre du séminaire d'Alain Bresson le 11 mai 1998: E. Benchimol, P. Brun, P. Counillon, P. Debord, F. Delrieux, R. Descat, O. Picard et J.-M. Roubineau. J'adresse un remerciement tout particulier à Alain Bresson qui n'a pas ménagé son temps pour me faire bénéficier de ses conseils et de son savoir.
LA BASILIQUE DES APÔTRES A ROME FONDATION DE CONSTANTIN OU DE MAXENCE? — 223
L'ancienne basilica Apostolorum -appelée aujourd'hui St. Sébastien -est située au sud des murs de la ville de Rome sur la voie Appienne (côté ouest) et sur le versant sud de la large vallée, connue dans l'Antiquité en tant que ad Catacumbas L'énorme ensemble du palais de Maxence occupe le même versant de cette vallée ainsi que son fond, à l'est de la voie Appienne. Ni la façade actuelle de la basilique, qui date du XVII e s., ni la décoration baroque de son intérieur, pas plus que l'agrandissement du couvent des franciscains y attenant n'ont en principe altéré la structure des murs de l'édifice primordial. Celle-ci, invisible du devant et de l'intérieur du bâtiment, se laisse nettement distinguer de l'extérieur, des deux flancs et du côté occidental de la basilique où se trouve l'abside. Cette structure est caractérisée par une technique de maçonnerie spécifique, appareil de briques et de blocs de tuf (opus listatum) -technique typique du Bas-Empire à partir de la moitié du III e s. et à travers tout le IV e s. Avant de passer au problème de la datation de cette structure, rappelons brièvement l'aspect primitif de la basilique 2 .
LE BAIN GREC À L'OMBRE DES THERMES ROMAINS
En dépit de nombreux vestiges conservés autour de la Méditerranée, et de la remarquable synthèse que lui a consacrée René Ginouvès en 1962, le bain grec reste mal connu du public et des spécialistes de l'Antiquité. La modestie des édifices balnéaires et le caractère utilitaire, voire prosaïque, du bain face à d'autres monuments jugés plus nobles, l'expliquent en partie. Le raffinement, le nombre et l'ampleur des thermes d'époque romaine contribuent également à ce relatif effacement : l'omniprésence dans le paysage archéologique méditerranéen des ruines imposantes des thermae a longtemps occulté l'originalité des pratiques plus anciennes. Mais c'est bien en Grèce, dès le V e s. av. J.-C., que fut inventé le bain collectif. >> Membre scientifique, Institut français d'archéologie orientale au Caire (Égypte) Les bains hellénistiques de Karnak, construits sur le quai bordant l'entrée ouest du temple d'Amon. Cliché S. el-Masekh, Cfeetk.