"Art, Law and Sea Power in the Early Modern Age" - Journées internationales d'histoire du droit et des institutions - Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons - Middelbourg, 28 mai 2022: « L’Art et le Droit » (original) (raw)
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Cette communication vise à présenter un projet de recherches en cours, relatif à l’histoire des relations entre droit et anthropologie. À la suite des travaux pionniers d’Alain Supiot et de Pierre Legendre, Louis Assier-Andrieu et François Ost rappelaient, très récemment, la nécessité d’un détour anthropologique pour penser le droit et ses finalités. « Quel homme pour quel droit ? », s’interrogeait ce dernier de manière incisive. Cette attention renouvelée à l’anthropologie n’est, nous semble-t-il, nullement inactuelle. À l’heure des modifications profondes affectant la famille et les personnes (mariage pour tous ; procréation médicalement assistée ; transhumanisme, gender studies, statut de l’embryon, etc.), mais également de la gouvernance de plus en plus manifeste par les chiffres, de la justice algorithmique ou encore des transformations du droit pénal et du droit social, les juristes ne sauraient faire l’économie d’une interrogation sur l’Homme qui se cache derrière le droit et ses montages. Pas d’ordre ni de construction juridiques sans une certaine conception plus ou moins implicite de l’Homme, de l’humain. Sans aucun doute, nous pourrions multiplier les exemples démontrant combien l’histoire du droit se caractérise par la succession de façons de voir, d’appréhender et de comprendre l’humanité qui trouvent leur traduction dans l’univers normatif. Chaque période historique déploie un horizon anthropologique particulier qui structure et oriente le droit ; droit et anthropologie apparaissent comme deux savoirs consubstantiels, même si ce lien intime est souvent maquillé sous les apparences d’une naturalité du droit, ou, à l’inverse, d’une neutralité axiologique un peu vite affirmée. Notre hypothèse de travail consiste à la fois soutenir cette consubstantialité de l’anthropologie au droit mais également relever combien une grande partie des juristes travaille à dissimuler ce lien et à rejeter l’anthropologie hors de ses discours ou de ses institutions. Dans ce but, notre projet de recherches consiste à opérer un retour réflexif sur l’histoire de l’anthropologie du droit, du XIXe au XXIe siècles, principalement en France, qui permettra de mettre en lumière des rapports longs et plus denses qu’on ne le pense ordinairement entre droit et anthropologie. Cette communication présentera, de manière synthétique, les enjeux et la méthode d’une telle histoire.
OPEN ACCESS version available at https://www.nomos-elibrary.de/10.5771/9783845284361/naissance-de-la-diplomatie-moderne-xiiie-xviie-siecles
EN: The author investigates the birth of modern diplomacy. Drawing on a wide-ranging body of various textual materials dealing with the ambassador from the 13th to the 17th century, he analyses how that figure was developed within a complex field of issues raised by a constantly renewed interaction between law, ethics and politics, where theory and practice are intertwined in an unresolved dialectical interaction. The first part of the book examines how the legal status of the ambassador was shaped during the late Middle Ages and how this process influenced early-modern scholarship on diplomacy. The second part investigates how the emergence of the modern State both reinvigorated and reshaped the scholarly approaches to the different themes linked to the figure of the ambassador. The third and last part proposes an account of how the professional status of the ambassador developed within the examined body of literature. Through the prism of these issue-related approaches, diplomacy appears as a foundational matrix of modern political rationality. FR: L’auteur reconstruit la naissance de la diplomatie moderne, en analysant – à partir d’un corpus composite de textes parus du XIIIe au XVIIe siècle – l’élaboration de la figure de l’ambassadeur tel qu’il est apparu dans un champ de problématisation caractérisé par une interaction souvent renouvelée entre droit, éthique et politique, et marqué par une dialectique irrésolue entre théorie et pratique. La première partie de ce livre étudie comment le statut juridique de l’ambassadeur a été façonné à la fin du Moyen-âge et l’influence de cette réflexion sur la doctrine de la première époque moderne. La seconde partie aborde les transformations des thématiques en rapport avec la diplomatie au moment où l’État émerge en tant que nouvelle forme d’organisation politique. La troisième partie examine l’élaboration de la figure de l’ambassadeur à partir de la construction du profil de son statut professionnel. À travers le prisme de ces approches, la diplomatie apparaît comme l’une des matrices essentielles de la rationalité politique moderne.