« Centaure ou sirène : Évrart de Conty et Christine de Pizan auto-commentateurs », in "Un territoire à géographie variable. La communication littéraire au temps de Charles VI", Jean-Claude Mühlethaler et Delphine Burghgraeve (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 105-133. (original) (raw)

Sirènes et Muses, quels dangers ?, in: H. Vial (éd.), Les Sirènes ou le savoir périlleux. D’Homère au XXIe siècle, Rennes 2014, 117-131.

À de Od1ssée on considère traditionnelleme nt les Sirènes comme séductrices. Redoutables tenta tnces, elles attrrent aupres d elles les Paf leur chant qur véhicule leur tmmense connalssance de to ute chose Pour conséquence de les conduire a Ieur Perte et de les réduire en tas d osse-C' est sur cette image sombre, negattve, mo rtifère, que fePose Ie caractère et même néfaste, qu'on prête habituellement aux Sirènes Comme les Sirènes, les Muses sont capables de transmettre Par leurs chants un savoir. Mais, alors que les premières sont tenues pour dangereuses, les bien q , u elles possèdent elles aussl le savolr de torlt ce qui es t, et bien elles soient également capables de le dévoiler au monde entier, ne son t nulleeffrayantes B len au contratre en tant que mystérieuses forces feminines a la production artistique, en tant que divinités inspiratrlces des chanteurs et elles sont bien plutôt louées et convoitées. Décrites dès les premiers textes qul nous so nt parvenus comme de belles, désirables, volre idylliques jeunes elles , s avèrent slnon nécessaires du molns utiles au mo nde humain. Ainsi tradition a-t-elle logiquement pris pour habitude d'opposer Sirènes et Muses.

Des cartes en situation d’incertitude: La controverse sur le Kamtchatka entre 1737 et 1738 comme révélateur d’une crise de la cartographie française., in Rytchalovsky E. (dir.), География эпохи Просвещения: между воображением и реальностью , Moscou, Naouca, pp. 100-120.

География эпохи Просвещения: между воображением и реальностью

Between 1737 and 1738 a controversy between Nicolas Belin, Jean Baptiste Bourguignon d'Anville and Louis Bertrand Castel, will develop in various French media. The subject is comparing several maps representing the Kamchatka. The problem is poor knowledge of this region, that while the public is requesting maps to understand the expeditions that take place. Whatever they are, the maps are finally only assumptions. The positive history of cartography shows that cartography lasting barely represent poorly known areas. But the peculiarity of this case lies in the fact that it is made public well beyond scholarly circles. At the heart of the Enlightenment, readers of newspapers like the Mercure de France, or Memoires de Trévoux are informed that mapping falls in part intuition, not accuracy, even in recognized geographers. It is this fragility of the map we will concentrate not only by focusing on issues such advertising but also by placing it in the history of coexistence of different types of mapping. Entre 1737 et 1738 une controverse opposant Nicolas Belin, Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville et Louis Bertrand Castel, va se développer dans différents médias français. Le sujet en est la comparaison entre plusieurs cartes représentant le Kamtchatka. Ce qui se joue à ce moment est la conséquence directe de la médiocre connaissance de cette région, cela alors que le public est demandeur de cartes pour comprendre les expéditions qui s'y déroulent. Quelles qu'elles soient, les cartes ne sont finalement que des hypothèses. L'histoire positive de la cartographie montre bien que la cartographie peine durablement à représenter des zones peu connues. Pourtant, la particularité de ce cas réside dans le fait qu'il est rendu public bien au-delà des cercles savants. Au cœur du Siècle des Lumières, les lecteurs des journaux, comme le Mercure de France, ou les Mémoires de Trévoux, sont informés du fait que la cartographie relève pour partie de l'intuition, et non de l'exactitude, et cela même chez des géographes reconnus. C'est sur cette fragilité de la carte que nous nous concentrerons ici, non seulement en nous intéressant aux enjeux de cette publicité, mais également en la replaçant dans l'histoire des coexistences des différents types de cartographie. В 1737—1738 гг. во французской печати разгорелся спор между Николя Беленом, Жаном-Батистом Бургиньоном д’Анвилем и Луи Бертраном Кастелем. Предметом спора стало сравнение различных карт Камчатки. Непосредственной причиной разногласий явился недостаток информации об этом регионе, остро ощущавшийся на фоне интереса публики к направляшимся туда экспедициям. Картам всегда был свойственен гипотетический характер. История картографии свидетельствует, что нанесение на карту малоизученных зон обычно связано с немалыми трудностями. Особенность картографирования Камчатки заключалась в том, что к ней было привлечено широкое общественное внимание, выходившее далеко за пределы ученой аудитории. Читатели периодических изданий эпохи Просвещения, таких как Mercure de France или Mémoires de Trévoux, отчетливо сознавали, что карты, изготовленные даже признанными географами, отражают не только позитивное знание, но и интуитивные догадки. Статья посвящена именно этой неопределенности, исследуемой не только в связи с ее восприятием читателями, но и в контексте сосуществования различных типов картографирования.

"Le "furor cartographicus" d'un prince lettré en armure", Gaston d'Orléans, prince rebelle et mécène, (Jean-Marie Constant et Pierre Gatulle dir.), Rennes, PUR, 2017. p. 212-216 et notice.

Gaston d'Orléans, collectionneur compulsif tout autant qu'exceptionnel stratège militaire a partagé la passion d'un grand nombre de ses contemporains pour les objets d'art, les estampes et les livres. La constitution de sa bibliothèque occupe, à cet égard, une place particulière. Illustrant tout autant le goût de son propriétaire que la sédimentation progressive d'acquisition par héritage, donation et achats par lot, elle doit être comprise comme l'exposition publique et collective de savoirs acquis et partagés avec un cercle fluctuant de bibliothécaires, d'érudits, de collaborateurs et de proches 1. C'est dans ce même ordre d'idées que l'exceptionnelle collection de cartes et plans de Gaston d'Orléans, réunie en dix-huit volumes d'atlas dans les années 1640-1650, doit être étudiée. Si certains plans ont probablement été acquis par Gaston d'Orléans lui-même à l'occasion de ses campagnes militaires, la plupart ont été collationnés par ses différents bibliothécaires avant que d'être reliés en veau fauve à ses armes. L'ensemble reflète, à ce titre, tant le goût et les inflexions d'un milieu que celle d'un homme et de sa carrière militaire. Que ce soit par le nombre de ses planches ou par leur qualité, la collection d'atlas de Gaston d'Orléans n'en est pas moins un unicum dans le paysage cartographique français du milieu du xvii e siècle. Réunissant 3 247 planches manuscrites et gravées, elle représente la plus grande série cartogra-phique reliée de l'époque, loin devant les douze volumes de l'autre grande collection contempo-raine, comparable par de nombreux aspects, connue sous le nom d'« atlas Louis XIII » 2. Réunissant une suite de volumes rationnellement organisés en différentes grandes aires géo-graphiques couvrant les quatre continents, la collection de recueils composée à l'attention de Gaston d'Orléans appartient à la vocation universaliste de l'atlas telle que définie, en 1704, dans le Dictionnaire de Trévoux comme étant « un livre de géographie universelle qui contient toutes les cartes du monde, comme si on les voyait du haut de cette montagne que les anciens ont crus être la plus haute de la terre, ou plutôt parce que ce livre porte en quelque sorte tout le monde comme Atlas 3 ». Cependant, différemment des exemplaires imprimés d'une seule pièce, dont l'édition était prospère depuis la publication des grandes séries hollandaises du troisième quart du xvi e siècle, la collection de Gaston d'Orléans appartient à la typologie des atlas composites, fruits du « ramas » de cartes et plans en feuille, reliés ultérieurement en volumes. Cette pratique de collationnement par « morceaux choisis », qui permettait la sélection et « l'ordonnancement » des documents, était aussi courante. Selon Antoine Bruzen de La Martinière, sélectionner « les meilleures cartes de chaque auteur » garantissait en effet d'obtenir d'« un bel atlas 4 ». La collection de Gaston d'Orléans est, en ce sens, tout à fait fidèle à la définition de l'atlas composite donnée par La Martinière. Les plans montés à fenêtres et parfois redécoupés sont organisés par sphères géographiques dans des volumes qui parcourent l'Europe septentrionale, puis l'Allemagne, les Pays-Bas, la France (trois volumes), les îles Britanniques, l'Italie, l'Espagne et la Grèce, avant de s'achever sur l'Asie, l'Amérique et l'Afrique. L'ensemble est exceptionnel par la qualité d'impression des planches. Chaque volume présente ainsi les meilleures productions cartographiques imprimées et parfois manuscrites de la fin du xvi e siècle à la première moitié du xvii e siècle (les plans les plus tardifs étant datés des premières années de la décennie 1640-1650). Obéissant à une structuration précise, les volumes s'ouvrent par des frontispices avant de dérouler des parcours géographiques cohérents. Ainsi, le volume II intitulé Description du Septentrion, qui concerne l'Europe du Nord et la Scandinavie, est introduit par le frontispice du

« La chronologie et ses problèmes » ; « Une civilisation de l’écriture » ; « Fondation d’un empire (VIIIe-VIe s.) » ; « La fortune de Maʿîn » ; « Les royaumes combattants (Ier s. av. è. chr.-IIIe siècle ap.) », dans Yémen, Paris (IMA & Flammarion), 1997, pp. 60-63 ; 79-85 ; 89-94 ; 102 ; 180-187.

L'exploration archéologique du Yémen est relativement récente. Longtemps, explorateurs et savants ont concentré leurs efforts sur les peuples de la Bible et sur les civilisations classiques. Si le Yémen, l'ancien royaume de Saba', était bien mentionné dans la Bible, ce n'était que de façon incidente, sans grande portée pour prouver la validité du Livre sacré. La première tentative de reconnaissance scientifique date du xvrne siècle: une expédition danoise, dont Carsten Niebuhr fut le seul survivant, visita le Yémen occidental du 29 décembre 1762 au 23 août 1763. La connaissance du matique. Quant à Karibilu (Karib'îl), son nom apparaît dans LA CHRONOLOGIE ET SES PROBLÈMES I Main inscrite Provenance inconnue, 11•-111• siècle ap. J.-C. Bronze, H. 19 cm x 1. 12 cm Londres, British Museum Wahab Ta'lab, ibn 2 Hasmân, le Yursamite, client 3 des banû Sukhaym, a dedié à leur pa 4 tron Ta' lab Rryâm cette main 5 droite dans Son mémorial dhû-Qgbrat 6 dans la ville de Zefâr, pour leur bien-être L'intérêt de cet ex-voto, exécuté avec un soin admirable, réside notamment dans sa graphie à double trait, assez fréquente sur le bronze à l'époque moyenne. Persan na I ités de l'Arabie méridionale connues dans le monde méditerranéen La chronologie sudarabique se fonde sur quelques synchronismes déjà évoqués dans plusieurs contributions. Les principaux sont fournis par les deux souverains sabéens mentionnés dans les textes assyriens et par les rois du v1• siècle après l'ère chrétienne en relation avec la persécution des chrétiens de Najrân. D'autres personnalités sudarabiques sont mentionnées dans les sources externes, mais en tout petit nombre si on excepte les noms qui ont survécu dans les traditions arabes d'époque islamique. Dans sa relation de l'expédition d'A:lius Gallus en 26-25 avant l'ère chrétienne, Strabon évoque • la ville de Marsyada [= Ma'ribl, qui appartenait à la tribu des Rhammanites, lesquels dépendaient d'llisaros [-llîsharah] ».

avec Anne Saada : « La bibliothèque, la carte et le territoire », dans P.-Y. Beaurepaire (dir.), La communication en Europe. De l’âge classique au siècle des Lumières, Paris, Belin, 2014, p. 215-265

Résumé : La circulation des livres participe d’une manière spécifique à la construction et au fonctionnement des espaces savants et les bibliothèques sont un observatoire pertinent de ces phénomènes. La diffusion des normes et des modèles bibliothéconomiques, les canaux de l’approvisionnement en livres ou la diffusion des catalogues sont autant de dossiers qui permettent de réinterroger l’institution-bibliothèque à la lumière de nouvelles catégories, spatiales, d’analyse. L’observation a été limitée à un petit nombre de cas, suffisamment lourds de sens pour ouvrir vers des formes de généralisation : la bibliothèque d’un érudit provincial « moyen », le nîmois Jean-François Séguier, la bibliothèque universitaire de Göttingen assise au cœur d’un important complexe intellectuel, la bibliothèque Laurentienne de Florence, qui polarise depuis le XVIe siècle les peregrinationes eruditae européennes ou encore la Bibliothèque royale de Paris répondaient à ces exigences.