Démocratie du public et communication politique. (original) (raw)
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La communication publique comme politique publique
La communication publique comme politique publique Mémoire de master 2, communication politique et sociale présenté par Mathieu Griffon sous la direction de Jean Emmanuel Paillon, secrétaire général au service d'information du gouvernement. 2012-2013 Avant propos, Ce mémoire est réalisé dans le cadre du master 2 professionnel « communication politique et sociale » à l'université Paris 1, Panthéon Sorbonne. J'ai intégré ce master dans la promotion 2011-2012, réalisé un premier stage au sein de la direction de la communication du ministère de l'agriculture, puis j'ai rejoint l'agence de communication fraichement nommé « Babel » en tant qu'assistant chef de projet. Mon cursus universitaire, mes expériences professionnels et ma passion pour « la chose publique » m'ont poussé à choisir un sujet et une problématique liée à ces questions. Mon quotidien professionnel m'a permis de m'interroger et d'interroger les personnes autour de moi sur ce que représentait la communication publique en 2012. Mes lectures n'ont fait que conforter mon idée première de réaliser mon mémoire de fin d'étude sous la forme d'un état des lieux de la communication publique. Si ce sujet peut paraître ambitieux, il est surtout très personnel, ma position de stagiaire dans une administration centrale et mon expérience dans différentes collectivités m'ont permis de nourrir une véritable réflexion sur la communication publique, sa (ses) définition(s), ses limites et ses grands enjeux. Ce devoir a été réalisé grâce à deux entretiens semi directifs et surtout à une observation du fonctionnement de la communication publique depuis le mois de Janvier. Ce mémoire aura donc une forme à la fois théorique et empirique ce qui permettra d'être au plus près de l'objectivité du sujet. J'aimerais par ailleurs remercier l'ensemble de mes collaborateurs depuis le mois de Janvier, et plus particulièrement Madame Laurence Lasserre, délégué à l'information et la communication du ministère de l'agriculture et de l'agro-alimentaire ; Monsieur Bertrand Manterola, délégué adjoint à l'information et la communication du ministère de l'agriculture et de l'agro-alimentaire (maitre de stage) ; Monsieur Bertrand Millet, responsable de la communication européenne à la DATAR ; Madame Dominique Jeremiaz chef de la mission communication du ministère du travail, de l'emploi et de la santé ; Madame Anne Claire Jucobin, chef de mission adjointe à la DGEFP ; Monsieur
La communication dans les démocraties libérales
2011
Recherche effectuée dans le cadre du contrat ANR 08-COM-043. « Savoir communiquer » : approche critique de l'efficacité persuasive. La communication dans les démocraties libérales : valeur collective, ou illusion idéologique ? Résumé Dans cet article, je m'interroge sur l'existence et la nature d'une idéologie de la communication dans les démocraties libérales, l'idéologie étant comprise comme ensemble structuré d'évidences implicites. Je mets en avant deux sources de la valeur de la communication : utopie saint-simonienne et techniques de communication, d'une part ; dialogisme et interactionnisme, d'autre part. De leur conjugaison émerge un modèle normatif général du « savoir communiquer », que j'appelle MMC, Modèle Médiatique de la Communication. Ce modèle, dont le prototype est la publicité, est dans ses fondements antithétique de la communication intersubjective. Par ailleurs, il constitue la trame implicite des formations aux dites compétences relationnelles. Une analyse critique des principes fondamentaux de la psychologie sociale de la communication met en exergue certaines ambiguïtés, sous-tendues par une idéologie utilitariste susceptible de légitimer le MMC. En somme, c'est le décalage entre discours sur la communication, et pratiques effectives (en relations humaines comme en analyse des interactions), qui produit l'illusion idéologique de la valeur de la communication, illusion au service de l'impuissance politique. Mots clefs Communication-Idéologie-Médias-Psychologie sociale de la communication-Publicité-Dialogisme-Pathologie sociale-Compétences relationnelles. d'idéologie. De fait toute production symbolique se voit conçue d'abord comme communication, de sorte que nous pourrions faire ici un inventaire à la manière de Prévert : communication de masse, et publicité tout particulièrement, mais aussi discours politiques ; logo dont toute organisation se sent tenue de se doter ; articles scientifiques, dont le support de diffusion est devenu essentiel ; productions didactiques (manuels et modalités d'enseignement « interactives ») ; échanges sous toute forme de support, l'internet étant le support privilégié pour convoquer cette référence (tandis que l'échange épistolaire, d'ordre privé notamment, semble échapper à cette communication normative) ; messages diffusés en entreprise, diffusion de l'information et communication étant ici comme ailleurs assimilées ; etc... Les échanges quotidiens, les conversations en face à face, ne constituent en somme qu'un espace parmi d'autres de communication-mais ils le constitueront d'autant mieux qu'ils sont susceptibles de s'inscrire dans des « réseaux ». Cela étant, la prescription à communiquer, si tout est communication, serait vidée de son sens en l'absence de références normatives spécifiant le « bien communiquer ». La communication normative se définit d'abord, on le verra, sur le registre de l'efficacité. Elle se décline en termes de « savoir communiquer », de « compétences relationnelles », de « techniques de communication » et de « marketing »... bref : elle est affaire de professionnels, et l'humain ordinaire est largement sollicité (notamment dans le monde de l'entreprise) pour s'approprier ces compétences. En quoi cette communication normative, qui traverse tous les domaines de la pratique sociale, constitue-t-elle un filtre idéologique ? Après un bref parcours historique interrogeant les sources de cette normativité, j'analyserai la signification de ce « savoir communiquer » dans les pratiques de communication (« techniques de communication » dans le domaine médiatique, mais aussi dans les pratiques de formation et d'évaluation). Cette analyse sera ensuite confrontée aux principes de la communication tels que formulés en contexte scientifique. 2. Intérêt d'une confrontation entre modèle normatif de la communication et approches scientifiques des interactions langagières L'analyse des interactions langagières, développée sous de multiples formes dans différents champs des sciences humaines et sociales, repose sur un postulat épistémique suivant lequel utiliser un système de signes relève nécessairement de la communication-en tant qu'un signe est fait pour signifier, à quelqu'un, donc, et un quelque chose, qui n'est qu'accessoirement une « information ». Car se focaliser sur la communication, c'est mettre l'accent sur la relation à l'autre, le contenu du propos y étant finalement subordonné. Or, jusqu'où cette conception « dialogique »,
Hermès, 1995
Une ligne de fracture nommée démocratisation Dans plusieurs régions du monde, nous assistons à la superposition de deux systèmes de communication politique, le national et l'étranger, parfois nommé international, transnational, transfrontières ou mondial. Cette dualité n'est nulle part plus apparente que dans les pays connaissant une transition accélérée vers la démocratie, notamment en Europe de l'Est, en Afrique francophone, en Algérie, au Mexique. L'Asie des « petits tigres » résiste à cette vague, elle qui lie développement et régimes forts {Globe and Mail, 1993). En effet, depuis la chute du communisme, le monde n'est pas unipolaire uniquement sur le plan militaire. La démocratie (à l'anglo-américaine) est aussi devenue l'unique modèle de système politique correct. Cette norme est désormais claironnée unanimement par les réseaux de communication internationaux : institutions internationales, organismes de développement et d'entraide, transnationales et tribunes médiatiques. Elle entre en conflit, sous la forme d'une exigence de démocratisation, avec plusieurs systèmes de communication politique interne qui se sont mis en place, souvent sur des décennies, en symbiose avec leur Etat-nation, développant ainsi, à l'abri de frontières territoriales et symboliques, des traits considérés comme caractéristiques de la culture dite nationale. On l'aura noté, cette façon de représenter l'état du monde actuel repose sur le constat que, par impuissance ou par croyance, les Etats laissent désormais les flux de communication internationale se développer hors de leur emprise. Or, c'est précisément à partir de cette proposition que de nombreux experts en relations internationales, notamment Rosenau (1990), Badie et
La communication politique dans la Cité
Pardès, 2010
Distribution électronique Cairn.info pour In Press. Distribution électronique Cairn.info pour In Press. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-pardes-2010-1-page-123.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Pour la communication politique
Hermès, 2004
La communication suit le pouvoir comme son ombre. À tous ses niveaux, la politique a besoin de communication pour se réaliser pleinement. On peut aller jusqu'à affirmer que communication et politique nouent des liens consubstantiels couvrant plusieurs dimensions, et ce bien avant l'essor des médias de masse. Depuis toujours, toute forme d'autorité politique se met en scène et en récit pour imposer ou confirmer son statut et pour mobiliser ses assujettis et les convaincre si besoin est. Au coeur de sa légitimité, on trouve la démonstration de sa capacité à agir, en affichant son pouvoir de faire changer les choses. Cet objectif est recherché par la scénographie des décideurs (la théâtrocratie ; Balandier, 1992), par l'énoncé de discours sur les intentions d'agir (la rhétorique), par la fabrication de représentations visuelles des institutions et des principes qui accomplissent et guident leurs actions (le marketing), par des tentatives de contrôle des informations qui circulent au sujet de ces actions (censure directe et pressions ou relations publiques) et par la mobilisation de tous les moyens de communication pour conditionner la société (la propagande).
Communication et débat public (Introduction)
Hermès, 2007
Françoise Massit-Folléa et Cécile Méadel intervenants, leur mode de publicisation, leur incidence sur le fonctionnement de la cité, sont dune extrême diversité. C'est cela qu'il s'agit d'éclairer. Tout juste faut-il admettre que ces formats délibératifs échappent ou peuvent échapper aux contraintes fixées par la science politique canonique : l'exigence de l'égalité entre les participants, la délégation à des représentants, la transparence des procédures et la connaissance (supposée) partagée des formes de clôture de la discussion. À contre-pied des discours mythiques sur la démocratie électronique 2 , ces contraintes ne sont pas, ou alors inégalement et partiellement, celles des dispositifs qui nous intéressent. En effet, à l'épreuve de la mise en chantier, nul n'imagine, on le verra, un substitut radical à la démocratie représentative. Il s'agit simplement, quoique non systématiquement, de l'aiguillonner, de la réformer, voire, pour les plus optimistes, de la régénérer. Ce numéro va donc permettre d'aborder plusieurs types de questions : quel visage prennent les débats publics selon les dispositifs de communication ? Sous quelles conditions les formats actuels d'expression et de discussion publique permettent-ils de produire des accords faisant autorité, au-delà des acteurs individuels, sur tout ou partie du corps social ? Les moyens de communication disponibles aujourd'hui permettent-ils l'accès de nouveaux contributeurs au débat public et, si oui, sous quelles conditions ? Quelles représentations du corps social ces expériences produisent-elles ? Sur quel « nous » collectif tablent-elles ? Les articles ici présentés devraient aider à compléter un questionnement spécifique à la communication politique. Il s'agit, à travers des propositions originales et des analyses ancrées dans des études de terrain, de repérer les enjeux, les modalités et les limites des apprentissages d'une publicisation politique contemporaine. L'effervescence démocratique des formes d'expression publique La crise de la représentation politique est aussi ancienne que le régime représentatif. Mais les interrogations spécifiques qu'elle soulève aujourd'hui ont conduit à la fois à expérimenter des formes nouvelles de débats publics et à produire une ample littérature explorant le renforcement du rôle du citoyen dans la décision publique. Selon Rosanvallon (2006, p. 301), « le développement des formes d'implication des citoyens dans les décisions qui les concernent est (...) l'un des traits majeurs de l'évolution récente des régimes démocratiques ». Pourquoi, dans ces expérimentations et ces pratiques de transformation de la démocratie contemporaine, le débat public prend-il une telle place ? Principalement en raison du refus par les citoyens d'accepter une autorité indiscutée, quand sur nombre de thèmes, au premier rang desquels la santé et l'environnement, les paroles des experts se sont révélées trompeuses... Ce qui suscite un certain nombre de réactions (éventuellement défensives). De ce fait, les instances traditionnellement en charge du politique (puissance
Communication et argumentation politiques quotidiennes en démocratie directe
Hermès, 1995
Si le regain des études sur l'argumentation est incontestable, on constate cependant que les écrits théoriques et philosophiques priment largement sur les travaux empiriques. Nos propres recherches se situent résolument du côté des travaux qui cherchent à contribuer à une meilleure connaissance de l'argumentation en la fondant sur de larges et solides bases empiriques. Notre objet d'étude est celui de l'argumentation politique ordinaire dans le système politique de la démocratie directe de la Suisse. Cette démocratie référendaire suppose un type de communication politique spécifique, basée sur une participation réelle et permanente des citoyens. Plus concrètement, les citoyens suisses sont appelés à se prononcer périodiquement, environ quatre à cinq fois par an, sur un total d'une quinzaine de sujets de l'actualité politique. Lors de chacune de ces votations populaires, les citoyens sont invités à donner leur avis (en votant par oui ou par non) sur trois à quatre problèmes d'intérêt national, auxquels s'ajoutent volontiers quelques autres relevant des cantons et des communes. Ce système référendaire repose sur l'initiative populaire et le référendum qui permettent à une minorité, respectivement 100 000 citoyens dans le cas de l'initiative populaire et 50 000 dans le cas du référendum, d'obliger l'ensemble du pays à s'intéresser à ce qui la préoccupe. Contrairement aux Etats centralisés où les citoyens ne sont que rarement appelés aux urnes (et dans ce cas uniquement pour des élections), le citoyen suisse est invité à participer activement et constamment à la discussion publique des problèmes courants de la vie quotidienne. C'est ce