Polybe et Aratos (Histoires, livre II) (original) (raw)

Les Lagides dans l'œuvre de Polybe

2012

La question de l'étude des Lagides a fait l'objet de nombreuses études au XX e siècle, et ce grâce à l'apport non négligeable de la papyrologie. En effet, ces témoignages directs ont permis de développer nos connaissances sur des pratiques particulières de la vie quotidienne.

« Polybe et les faits de trahison : les leçons de l’Histoire », dans Mathieu Engerbeaud et Romain Millot (dir.), Livrer sa patrie à l’ennemi dans l’Antiquité, Presses Universitaires de Provence, coll. Héritages méditerranéens, Aix-en-Provence, 2023, p. 185-226.

À de rares exceptions près, chaque fois qu'on a eu besoin des services d'un traître, on en a trouvé un. On serait normalement tenté d'en conclure que l'homme, qui passe pour le plus ingénieux des animaux, peut, à bien des points de vue, être considéré comme le plus sot. Les autres animaux, qui sont esclaves de leurs besoins physiques, ne commettent d'erreurs que lorsqu'ils cherchent à satisfaire ces appétits-là. Les humains, au contraire, qui se flattent d'être doués de jugement, se fourvoient parce qu'ils raisonnent mal, tout autant qu'en obéissant à leurs instincts naturels 1. Ainsi Polybe conclut-il les réflexions générales et personnelles qu'il soumet à ses lecteurs, au livre XVIII de ses Histoires, sur les faits de trahison et les traîtres, offrant ainsi un commentaire sur un type d'événements et de conduites qu'il rapporte à de nombreuses reprises dans son oeuvre. Pour rappeler brièvement des faits connus mais non moins déterminants pour comprendre le rapport entretenu par l'auteur aux faits de trahison, Polybe, né vers 200 à Mégalopolis, cité importante de la Confédération achéenne, en devint hipparque en 169, alors que son père, Lykortas, en avait déjà été l'un des dirigeants entre les années 190 et 168. Il fut témoin de la 1 Pol. 18.15.14-16. Ἀλλ᾿ ὅμως τούτων οὕτως ἐχόντων οὐδεὶς οὐδέποτε δεηθεὶς ἠπόρησε προδότου πλὴν τελέως ὀλίγων τινῶν. Ἐξ ὧν εἰκότως εἴποι τις ἂν ὅτι τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος, δοκοῦν πανουργότατον εἶναι τῶν ζῴων, πολὺν ἔχει λόγον τοῦ φαυλότατον ὑπάρχειν. Τὰ μὲν γὰρ ἄλλα ζῷα, ταῖς τοῦ σώματος ἐπιθυμίαις αὐταῖς δουλεύοντα, διὰ μόνας ταύτας σφάλλεται· τὸ δὲ τῶν ἀνθρώπων γένος, καίπερ δεδοξοποιημένον, οὐχ ἧττον διὰ τὴν ἀλογιστίαν ἢ διὰ τὴν φύσιν ἁμαρτάνει. Pour les extraits de l'oeuvre de Polybe, les traductions sont celles qui ont été publiées dans la C.U.F. (Belles Lettres). La traduction des livres qui n'ont pas été publiés dans cette collection est celle de Denis Roussel (1970) (Gallimard), l'édition celle de la Loeb Classical Library (traduction de W. R. Paton, revue par F. W. Walbank et Chr. Habicht). Enfin, dans la suite de cette contribution, les références dont l'auteur n'est pas mentionné renvoient à l'oeuvre de Polybe, celles entre crochets correspondant aux faits de trahison numérotés et présentés dans le tableau. 6 Voir la contribution d'A. Laffon dans ce volume. 7 18.13.8. 8 18.15.1-4 (traduction légèrement modifiée).

Portrait : Virembat et les Amok de Mallicolo

2012

« Autrefois, vivait un grand chef. Il avait deux fils. D'après la coutume, c'est le fils aîné qui doit devenir chef après la mort du père. Or ce chef voulait que ces deux fils deviennent chefs. Quand les deux fils devinrent adultes, le fils aîné quitta ses parents pour devenir le chef de la tribu de Mahawai. Le deuxième fils resta seulement avec son père qui, après la mort de celui-ci devint le chef de son village natal d' Amok. Comme son père lui a légué tous ces biens, Amok est plus connu que Mahawai. Les générations du chef d'Amok étaient trop nombreuses et le village trop petit. Le chef voulait prendre du terrain. Il a donc conclu un marché avec Kilet, le propriétaire du territoire d'Unmet. Le chef acheta alors le territoire d'Unmet jusqu'à Anuatak. Les villageois bougèrent alors d'Amok et descendirent vers Unmet qui était aussi près de la mer. De nos jours, plus personne ne vit à Amok. On y cultive la terre seulement. » 1 De tous les grands chefs historiques du Vanuatu, Virembat et le peuple d'Amok occupe une place paradoxale. Virembat « régnait » sur un peuple considéré comme particulièrement terrible aussi bien par les habitants de Mallicolo que par les européens, mais entretenait des rapports privilégiés aussi bien avec des journalistes qu'avec les Résidents britanniques ou français. Célèbres pour leur étui pénien de grande taille, les big nambas ont longtemps été considérés par la littérature coloniale comme l'un des peuples les plus sauvages-et, bien entendu les plus cannibales-de l'archipel. Cette réputation, les big nambas la doivent à la fois au facteur d'isolement géographique (le plateau du nord-ouest Mallicolo est difficile d'accès, la côte inhospitalière, les cocotiers n'y poussent pas et l'eau y est rare), et à leur longue résistance au christianisme et à l'administration. Pourtant, l'ensemble de la zone a longtemps servi de réservoirs de main d'oeuvre et les photographies tant des villages que des cérémonies ne manquent pas.

"Polybe, les Lagides et les rebelles" (2016)

Cet article propose une relecture de trois passages de Polybe relatifs aux révoltes survenues en Egypte sous les règnes de Ptolémée IV et Ptolémée V, en prêtant attention aux phénomènes d’intertextualité et aux données relevant de la tradition manuscrite.

ARISTOTE, CRITIQUE DE PLATON : remarques sur le récit mimétique

2020

Platon exprime une grande mefiance envers la culture prise dans un sens anthropologique. On le voit clairement dans son traitement du recit imitatif. Cette mefiance se manifeste par une serie de strategies et de mecanismes de controle de la culture. De ce point de vue, Aristote est critique de Platon. Son regard pragmatique et anthropologique sur les productions culturelles et notamment sur les recits imitatifs, les presente comme des faits humains, j’aimerais dire, dans le langage de Wittgenstein, des « jeux de langage » inseres dans des « formes de vie ».

L’image du pouvoir et le point de vue de l’autre dans les Histoires de Polybe. Enjeux politiques et culturels

Le point de vue de l’autre. Relations culturelles et diplomatiques, 2012

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