La vieillesse à travers les oeuvres de saint Augustin (original) (raw)
Saint Augustin (354-430 ap. J.-C.), natif de Thagaste (Souk-Ahras) et évêque d'Hippone (Annaba) depuis la fin de l'année 395 ap. J.-C. jusqu'à sa mort, a vécu à une époque où l'Église a connu une surabondante production d'oeuvres des Pères latins entre autres, saint Jérôme et saint Ambroise, et des Pères grecs comme saint Jean Chrysostome. Il a laissé le plus grand nombre d'oeuvres, mais il n'a pas écrit un De senectute comme Cicéron. Comme tous les auteurs chrétiens de son époque, il s'intéresse à l'homme chrétien sans distinction d'âge et à ses rapports avec Dieu, mais il parle peu des vieillards. Il faut lire la plupart de ses écrits pour réunir quelques renseignements, si maigres qu'ils soient : commentaires bibliques, homélies, oeuvres morales, lettres, réfutations des hérésies permettent cependant d'avoir une idée sur sa conception de la vieillesse, lui qui a vécu cet âge, et a connu des vieillards soit dans le clergé soit dans la société civile. Dans son traité sur les 83 Questions diverses, l'évêque divise la vie humaine en six âges. Elle commence avec le bas-âge et s'achève avec la vieillesse : « De fait, la sixième époque, c'est la vieillesse (senectus), la première étant le basâge, le second l'enfance, le troisième l'adolescence, le quatrième la jeunesse, le cinquième la maturité. Ainsi, la vie du vieil (ueteris) homme, celle qui se déroule dans les conditions temporelles du corps, s'achève au sixième âge avec la vieillesse 1. » Quant à la durée de la vieillesse, il affirme qu'elle peut à elle seule être aussi longue que l'ensemble des autres âges qui la précèdent, elle commence vers la soixantième année, et peut se prolonger jusqu'à cent vingt ans 2. 1