« Quel théâtre groupera jamais tant d’étoiles ? ». Musique, danse et intégration narrative dans les attractions gestuelles du Film d’Art (original) (raw)

Entre art magique et cinématographe : un cas de circulation technique, le Théâtre Noir

1895, 2013

Georges Méliès et ses amis magiciens (Duperrey à droite). Entre art magique et cinématographe : un cas de circulation technique, le Théâtre Noir 1 par Frédéric Tabet Reconnaître dans l'attraction foraine l'origine historique du spectacle cinématographique et identifier les trucages « géniaux » de Méliès aux premiers balbutiements de l'art cinématographique constituent les deux lieux communs, qui apparaissent dans les années 1930 en France. 2 Dans son article portant sur « Les enjeux sociaux du trucage cinématographique », Jean-Marc Leveratto montre qu'en reconnaissant chez un « Méliès-Magicien » l'origine de trucages hérités de la scène, on a défini un « état de nature » qu'il a fallu dépasser afin d'atteindre l'art cinématographique, posant ainsi les jalons d'une histoire du cinéma libérée de ses rapports à d'autres formes d'art. Encore dans les années 1970, selon Paul Hammond : Il est parfaitement naturel qu'une illusion d'optique supérieure comme le cinéma se trouve initialement dans les mains des magiciens, qui souvent sont des mécaniciens experts, bien renseignés sur les trucages optiques.

De l’« opéra de l’oeil » aux « films à sensation » : musique et théâtralité aux sources de l’horreur cinématographique

Cinémas: Revue d'études cinématographiques

L’auteur s’interroge sur la théâtralité à l’oeuvre dans le cinéma d’horreur à partir de ses origines scéniques. Il s’attache plus particulièrement aux rapports entre le film et diverses attractions spectaculaires du xixe siècle comme la fantasmagorie ou le mélodrame, en prenant en considération les pratiques comme les discours théoriques liés aux fonctions qu’y occupe la musique. Le texte central Komposition für den Film d’Hanns Eisler et Theodor Adorno, trop souvent réduit à une critique unilatérale de la culture de masse, sert ici de fil conducteur à la réflexion. Différentes stratégies musicales sont identifiées et discutées au regard de leur importance historique et de leurs implications esthétiques : le leitmotiv, la dissonance et la répétition. Si l’article se concentre sur les premières années du xxe siècle — du cinéma des premiers temps au film classique hollywoodien —, il lance tout de même quelques pistes de recherche pour aborder la période postérieure aux années 1960. La...

Expériences du débordement : théâtre et cinéma

2020

Au cours de cette journée d’études, nous chercherons à identifier des moments où, au théâtre et au cinéma, le cadre soudain devient perméable, où la frontière tangue, où la limite tremble. Le théâtre connaît des propositions où la dynamique habituelle entre la scène et la coulisse est déjouée. Il connaît aussi très couramment l’adresse frontale pour franchir la rampe. Le cinéma, lui, a pu autoriser ses personnages à s’adresser directement à la caméra, par-delà l’interdit conventionnel ; ses phénomènes sonores répondant à un régime d’audibilité problématique brouillent eux aussi les limites. Théâtre et cinéma offrent ainsi de nombreux exemples de débordements qui constituent autant d’expériences, avec leurs possibilités émancipatrices (échapper à la contrainte du cadre pour passer vers un ailleurs), mais aussi leurs risques (perte de la continuité illusionniste nécessaire à l’effet de réel). Les interventions de spécialistes de théâtre et de cinéma, venus de Poitiers et d’ailleurs, permettront d’interroger les formes du débordement et de penser les rapports entre ces deux types de représentation.

Théâtre, émotion et mémoire. Des fragments d'intime au collectif

Emulations - Revue de sciences sociales, 2013

Metteur en scène et comédien, Didier Ruiz débute son projet sur la mémoire « Dale Recuerdos, Je pense à Vous » en 1999, à l'occasion d'une carte blanche qui lui a été octroyée dans la ville de Béziers. Depuis, vingt-deux différentes éditions se sont succédées, en France, mais aussi au Chili, en Espagne et en Russie où la pièce a été récompensée en 2009 d'un « Masque d'or », prix très prestigieux du théâtre russe. Marina Repezza : Comment décririez-vous ce projet que vous portez sur scène avec des personnes âgées depuis 1999 ? Didier Ruiz : Sur le plateau, il y a une rangée de chaises. L'entrée est collective, les participants, une dizaine en général, se placent sur la ligne de présentation dans un ordre établi et à tour de rôle déclinent leur prénom et leur nom. Le public découvre l'identité de celles et ceux qu'il va voir durant le spectacle, ils ne sont plus anonymes. Puis, plusieurs séquences s'alternent : des prises de parole individuelles, debout, où chacun raconte un souvenir personnel qui prend place dans une thématique développée par séries. Ces séquences de prises de parole sont entrecoupées de moments collectifs, à l'avant-scène. Les mouvements d'ensemble permettent de laisser respirer la parole, de la faire résonner… mais ils donnent aussi à voir les corps, dans une chorégraphie minimaliste qui complète le travail sur la parole. L'avant-dernière séquence du spectacle renvoie au « Je pense à vous » du titre. Je leur demande d'écrire une liste de noms en réponse à la question « À qui pensezvous après toutes ces années de vie ? ». Ils viennent se placer à tour de rôle sur la ligne de présentation et prononcent cette liste de noms, sans aucun autre détail. Ce moment mystérieux renvoie le participant à lui-même et à ses aimés, vivants ou disparus. A la fin, ils rejoindront leurs chaises et se retournent face à l'écran derrière eux, sur lequel sont projetées des photos en noir et blanc (elles sont toujours plus belles !) que je leur ai demandé d'apporter. Je sélectionne les participants sur petite annonce dans des formes qui sont restées presque inchangées depuis l'origine : « Metteur en scène cherche hommes et femmes de plus de 70 ans pour travail professionnel sur le thème de la mémoire ». L'autre condition que je pose, outre à l'âge minimum, est depuis 2000 l'inexpérience totale dans le théâtre. En effet, pour ce projet j'avais besoin d'explorer une autre voie, celle du théâtre primitif, d'un retour aux sources en

Ciné-danse : histoire et singularités esthétiques d’un genre hybride

2016

La cine-danse est une forme artistique hybride qui entrelace etroitement les proprietes techniques et esthetiques de la danse et du cinema. Ce n’est pas un genre nouveau: d’une certaine maniere, la cine-danse existe depuis les tout debuts du cinema. Mais elle est theorisee pour la premiere fois au milieu des annees 1940 par Maya Deren qui propose aussi avec A Study in Choreography for Camera (1945) un film-manifeste qui s’est avere determinant pour la reconnaissance et le developpement decette categorie la plus transdisciplinaire du film de danse.Neanmoins, c’est seulement a partir des annees 2000 etsurtout depuis le debut des annees 2010 que les festivals specialises se sont multiplies et que le genre a commence a recevoir un eclairage theorique. Cette these contribue ainsi a ce tout jeune domaine de recherche que sont les screendance studies en proposant un premier panorama historique de la cine-danse et en examinant certaines de ses specificites formelles et dramaturgiques dont b...

"That's Entertainment!" Musique, Danse et représentations dans la comédie musicale hollywoodienne classique

Sorbonne Université Presses, 2018

À travers la notion anglo-saxonne d’entertainment, Fanny Beuré revisite la comédie musicale hollywoodienne, du début des années 1930 à la fin des années 1950, afin de saisir de concert le plaisir que le genre procure et les valeurs qu’il véhicule. Il s’agit ainsi de constituer une alternative aux approches françaises traditionnelles du musical hollywoodien – surtout historiques et esthétiques – et de mettre en avant l’apport des théories queer et féministes. Études thématiques des films et interprétations détaillées des numéros musicaux s’entrecroisent, faisant aussi bien appel à l’histoire du cinéma qu’aux analyses musicale et chorégraphique.

Entre théâtre et cinéma… Présentation

L’Annuaire théâtral: Revue québécoise d’études théâtrales, 2001

Tous droits réservés © Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) et Société québécoise d'études théâtrales (SQET), 2001 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'